Plaque à la mémoire d'Albert Début et Maurice Poilvage, Paris 19e

Légende :

Plaque apposée 32 rue des Chaufourniers dans le 19e arrondissement de Paris

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Source : © Classe de CM2A de l'école du 5 rue des Alouettes, Paris 19e Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2016

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris XIXe

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Contexte historique

Albert Début est né le 15 mars 1914 à Douai (Nord). Il est le fils d’Estelle, Ernestine Masclaux et de Jules Début son époux. Il est domicilié 30 rue des Chaufourniers à Paris (19ème) au moment de son arrestation. Il se marie à Montreuil avec Alix, Adrienne Garnier le 2 mars 1933. Il exerce la profession de ferblantier. Il est arrêté le 6 décembre 1940 pour distribution de tracts communistes, avec Charles Freyssinet, Armand Billet et Marcel Louis Lavall. Il est retenu au dépôt de la maison d’arrêt de la Santé le 8 décembre 1940 en attente du jugement. La 12ème chambre correctionnelle de la Seine le condamne à 6 mois de prison. Cette peine est confirmée en appel le 10 février. Il est écroué à la maison d’arrêt de Fresnes le 19 janvier 1941. Il est libéré à l’expiration de sa peine en juin 1941.
Albert Debut est arrêté à nouveau le 28 avril 1942 au cours d'une rafle opérée par la police française (souvenirs de sa fille) à la demande des autorités allemandes. Ce jour là une rafle est effectuée dans tout le département de la Seine. Suivant la politique des otages, les autorités d’occupation ordonnent l’exécution d’otages déjà internés et arrêtent 387 militants, qui avaient déjà été arrêtés une première fois par la police française pour activité communiste depuis l’armistice et libérés à l’expiration de leur peine. Il s’agit de représailles ordonnées à la suite d’une série d’attentats à Paris (le 20 avril un soldat de première classe est abattu au métro Molitor, deux soldats dans un autobus parisien, le 22 avril un militaire est blessé à Malakoff). Albert Debut est ensuite remis (le jour-même ou le lendemain), aux autorités allemandes à leur demande. Celles-ci l’internent au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122). Son épouse a fait des démarches auprès de la délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupés afin d’obtenir des nouvelles de son mari (mention d’un dossier dit « de Brinon » au BAVCC). Albert Début est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les Judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.
Albert Début est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942, très vraisemblablement sous le numéro «45430», compte tenu de l’ordre alphabétique dans la liste par matricule des déportés du convoi, partiellement reconstituée en 1974 par les historiens polonais du Musée d'Etat d'Auschwitz, et en raison de la date de décès d’Albert Début identique à celle du déporté portant le matricule n° 45350. Albert Début meurt à Auschwitz le 25 août 1942 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 2 page 217). Son acte de décès (établi 10 mai 1946 par le ministère des ACVG) porte la date du 30 août 1942. Il est déclaré « Mort pour la France » le 10 mai 1946. La mention «Mort en déportation» est apposée sur son acte de décès, arrêté du 15 décembre 1987, paru au Journal Officiel du 2 mars 1988. Cet arrêté reprend la date de décès des ACVG de 1946.

Une plaque qui honore son nom et celui d’un jeune adjudant FTP, Maurice Poilvage fusillé en 1944, est apposée sur l’immeuble du 32 rue des Chaufourniers. Son frère, Joseph Début, participe aux combats de la Libération dans le 19ème et s’engage au 46ème RI dans la 10ème division du général Pierre Billotte formée avec les FFI parisiens, pour poursuivre les combats de la Libération jusqu’à la capitulation de l’Allemagne.


Biographie d'Albert Début mise à jour en septembre 2012, à partir de la notice rédigée en 2002 pour l’exposition de Paris de l’association « Mémoire vive » par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 » Editions Autrement, 2005 Paris et de Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé).