Rue Yves Goussard, Fort de France (Martinique)

Genre : Image

Type : Nom de rue

Source : © Collection Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2016

Lieu : France

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Contexte historique

Yves GOUSSARD est né à Fort de France (Martinique) le 2 janvier 1928. En septembre 1938, alors âgé de 10 ans, il quitte la Martinique pour faire son entrée en sixième dans un établissement scolaire en France : l'école catholique Notre-Dame du Raincy, en région parisienne. Il ne sait pas qu'il ne reverra plus jamais ses parents ni son île natale. Le jeune Yves fut immédiatement intégré dans la troupe du Raincy des scouts de France. Arrive la guerre et le scoutisme est interdit par les autorités allemandes. Les réunions des scouts se tiendront alors clandestinement.

En 1943, nombreux sont les jeunes gens, issus du scoutisme, qui en âge d'être requis pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne prennent le maquis. Yves GOUSSARD a 15 ans au début de l'année et est maintenant « routier » du clan de Villemomble, la commune voisine du Raincy. Dans la tête de ces jeunes gens, l'idée de rejoindre un réseau de résistance commence à germer. Un groupe des scouts de France rejoindra le réseau Armand-Spiritualist, regroupant plusieurs dizaines de résistants du Raincy et de ses environs. Le jeune Yves Goussard est agent de liaison et de renseignements. Le 25 août 1944, Paris est libéré par les soldats de Leclerc, les forces de la Résistance et l'armée américaine, mais à l'Est de la capitale les combats continuent avec fureur : c'est le carnage. Capturé avec une douzaine d'autres combattants, Yves GOUSSARD, blessé à l'étang de Rougemont, est soigné par la jeune et courageuse Jeanne LEFEBVRE, infirrmière de la Résistance, âgée de 20 ans. Sur le terrain, la Résistance laissera plus de 120 morts, douze disparus et autant de victimes non identifées qui ont été réduites en cendre par les lance-flammes des Allemands, furieux par cette résistance à laquelle ils ne s'attendaient pas.

Yves GOUSSARD est enfermé à Meaux, dans un train parti la veille du Perreux-sur-Marne. Train qui le conduira avec plus de 50 autres déportés dans le camp de Neu-Bremm, à Sarrebruck sur la frontière franco-allemande. De là, il sera transféré à Oranienbourg-Sachsenhausen près de Berlin, puis, début février 1945, à Bergen-Belsen où sévit la deuxième grande épidémie de typhus. Au cours du mois de mars il y trouve la mort, victime à son tour de la terrible épidémie.

Vingt ans plus tard, Raymond VALENET, maire de Gagny, député de Seine-et-Oise, au cours d'un voyage à la Martinique rencontrera la mère d’Yves GOUSSARD. C'est lui qui révélera à la maman la fin tragique de son fils à Belsen en mars 1945. Le tribunal de grande instance de Fort de France sera alors saisi d'une demande de déclaration judiciaire de décès. Le 31 juillet 1965, le jugement rendu reconnaîtra l'appartenance du jeune homme au réseau Buckmaster, sous-réseau "Armand Spiritualist" , sa capture à Oissery (Seine-et-Marne) le 26 août 1944, sa déportation et sa mort « Pour la France » à Bergen-Belsen, courant mars 1945. Il avait 17 ans.

Par arrêté du secrétaire d'Etat à la Défense, chargé des Anciens Combattants, en date du 12 juillet 2007, publié au Journal Officiel du 7 août suivant (page 13225), la mention honorifique « mort en déportation » sera attribuée à Yves GOUSSARD, le plus jeune de tous les déportés originaires de la Martinique. Le 5 avril 2008, à Riaumont, commune de Liévin (Pas-de-Calais), dans le crypte de la chapelle du Mémorial national de Scouts morts pour la France, une plaque commémorative était solennellement dévoilée en hommage au jeune martyr de la Résistance, en présence des plus hautes autorités civiles, religieuses et militaires du département et de plus de 150 scouts, louveteaux et louvettes en grande tenue d'uniforme.


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