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Memorial Jean Moulin, Caluire-et-Cuire

Légende :

Le Mémorial Jean Moulin de Caluire, lieu de l'arrestation de Jean Moulin et de ses compagnons de l'état-major de l'Armée Secrète, le 21 juin 1943, est un lieu-symbole, un lieu de mémoire civique, et un lieu d'avenir.

Genre : Image

Type : Musée

Producteur : Mylène Babolat

Source : © Cliché Mylène Babolat Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Août 2017

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Caluire-et-Cuire

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Analyse média

L'arrestation du général Delestraint "Vidal", chef de l'Armée Secrète, le 9 juin 1943 à Paris, contraint Jean Moulin à prendre des mesures transitoires pour pourvoir à son remplacement au plus vite et réorganiser le fonctionnement de cette armée. C'était l'objet de la réunion de Caluire. Jean Moulin confie à André Lassagne le choix du lieu de réunion, une bâtisse construite au XIXe siècle et louée par le docteur Frédéric Dugoujon, à Caluire et Cuire, au Nord de Lyon. L'enjeu est majeur en cette mi-année 1943, où certains résistants attendaient le débarquement des Alliés "avant la chute des feuilles d'automne", ouverture d'un second front souhaité aussi ardemment par l'armée rouge à l'Est. Le combat contre l'occupant devient ici un combat politique visant l'avenir... les ambitions de certains responsables du mouvement "Combat" s'esquissent et se développent au détriment de toutes les règles de sécurité.

Ce jour là, le 21 juin 1943, peu de temps après l'arrivée des participants, une dizaine d'hommes commandés par Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, investissent les lieux et arrêtent toutes les personnes présentes. Elles sont emmenées à l'Ecole de santé militaire, avenue Berthelot, siège de la Gestapo, puis transférés au fort Montluc avant d'être déportées. Jean Moulin est torturé et meurt à Metz au cours de son transfert en Allemagne.

Dans ce Mémorial, le contexte historique est mis en scène par un film présentant le préfet Moulin -l'homme-, les conditions de sa lutte de Chartres à Caluire, l'exemplarité du patriote et du républicain dans la Mission REX. L'ensemble est développé dans une frise chronologique illustrée, simple, qui fixe et insiste sur les repères fondamentaux (dates, hommes et lieux) jusqu'au procès de Klaus Barbie en 1987. Les quatre salles mémorielles déroulent l'événement et s'appuient sur les valeurs de la République défendues par l'engagement des résistants, face à l'occupant et au nazisme. En final, l'affrontement violent vécu cet après-midi du 21 juin à 15 heures pousse à réfléchir au combat toujours actuel entre le totalitarisme politique et religieux et la République de citoyens libres et laïcs. De plus, ce lieu de mémoire et d'histoire dépasse son temps, en ouvrant sur l'actualité par la réconciliation et la construction d'une Union Européenne, née de l'esprit de solidarité face à la tyrannie.

La maison Dugoujon a été inscrite à l'inventaire du patrimoine des monuments historiques le 17 juillet 1990, en tant que haut lieu de la Résistance. En 2010, elle a été rénovée par le Département du Rhône est transformée en mémorial inauguré par François Fillon, le 21 juin 2010.