Plaque à la mémoire de Serge Grivillers, Paris 19e

Légende :

Plaque apposée 16 rue de Nantes dans le 19e arrondissement parisien

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Roger Gauvrit

Source : © Collection Roger Gauvrit Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2017

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris XIXe

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Contexte historique

Né le 16 août 1909 à Bruay-sur-l’Escaut (Nord), exécuté fin juillet 1944 à L’Hermitage-Lorge (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) ; tourneur sur métaux ; militant communiste de Paris ; responsable du Front National en Ille-et-Vilaine.

Né de père inconnu, Serge Grivillers perdit sa maman, Maria, en 1915 tuée par les soldats allemands occupant le Nord de la France. Devenu pupille de la Nation, il fut confié à son oncle qui lui permit d’apprendre le métier de tourneur. Il se maria le 4 novembre 1939 à Paris (XIXe arrondissement) avec Andrée Adam, née à Fère-en-Tardenois (Aisne), ouvrière fer-blantière, dont il eut un enfant, Serge Grivillers, né en 1933. Installé à Paris, il milita au PCF à la cellule Améric dans le XIXe arrondissement. Son épouse était également une militante du PCF. En 1939 Serge Grivillers fut rappelé comme affecté spécial dans l’usine d’optique de précision où il travaillait. Resté en contact avec le PC clandestin, il intégra les structures du Front National en 1941. Repéré par la police et traqué par la Gestapo après avoir participé à plusieurs sabotages, le couple dut quitter Paris dans la précipitation abandonnant logement et travail.

La famille se replia à Chevaigné, à 15 kilomètres au nord de Rennes en Ille-et-Vilaine. Serge Grivillers se présenta comme agent d’assurances, mais en fait était en contact avec Louis Pétri, alias Loulou, un des responsables du Front National. En 1944, il rejoignit le maquis d’Eréac dans les Côtes-du-Nord. Il était connu sous deux identités : Yves Le Cornec dans les Côtes-du-Nord et Paul Darcet ou Darcey en Ille-et-Vilaine. Proche de Bertrand Collery, il fut contacté pour prendre le poste de responsable du Front National en Ille-et-Vilaine. Pendant des mois, il sillonna à pied et à bicyclette le département créant des comités locaux du Front National. Parti le 22 juillet 1944 dans la région de Saint-Malo pour effectuer une mission, il ne revint pas à son domicile. Cependant une lettre signée de lui, tombée d’un camion allemand, fut retrouvée à Plessala (Côtes-du-Nord). Andrée Grivillers regagna alors Paris avec son fils craignant d’être arrêtée. Lors la découverte du charnier de la Butte rouge en l’Hermitage-Lorge, près d’Uzel, le 7 novembre 1944, Bertrand Collery reconnut son ami dans une de ces horribles fosses qui constituaient le charnier d’Uzel. Il ne fut pas possible de préciser la date et les circonstances de son exécution.

Une plaque portant son nom fut apposée au numéro 16 de la rue de Nantes dans le XIXe arrondissement. Il obtint la médaille de la Résistance française à titre posthume le 7 décembre 1971.


Alain Prigent, Serge Tilly pour le Maitron des fusillés et exécutés

SOURCES : Le Pays Gallo, n° 7, 30 décembre 1944, hebdomadaire du Front National de Rennes. — Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N° 10 (2004) et n° 11 (2005). — Entretien avec son fils Serge en juillet 2009.