Réquisitions des Aciéries du Nord à Marseille (extrait)

Légende :

Interview d’Albert Fabre de la CGT des Aciéries du Nord et de Raymond Aubrac sur les réquisitions de Marseille en septembre 1944, mené par Robert Mencherini (2004).

Genre : Film

Type : Extrait de film documentaire

Source : © Les Films de l'Oeil Sauvage Droits réservés

Détails techniques :

Extrait de film documentaire sonore et en couleur d'une durée d'environ 6 minutes et 30 secondes.

Date document : 2004

Lieu : France

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Analyse média

Cet extrait est tiré d'un film documentaire de Sébastien Jousse et Luc Joulé, les réquisitions de marseille (Mesure provisoire), coproduction les Films de l'Oeil sauvage, CNRS image/Média, Cannes TV et France 3 Médtierranée, 2004.

Après avoir lu l’ouvrage de Robert Mencherini sur les réquisitions de Marseille en septembre 1944, Sébastien Jousse et Luc Joulé décident de réaliser un film documentaire. Pour cela, ils demandent aux acteurs de la période encore en vie de se retrouver sur les lieux, les hangars des Aciéries du Nord, dans le quartier de la Capelette, et préfecture de Marseille pour retracer cette page d’histoire. L’extrait présenté ici retrace le moment de l’épuration et les conditions qui ont nécessité et permis la réquisition des Aciéries du Nord.


Pierre Ciantar

Contexte historique

Le débarquement du 15 août 1944 en Provence doit permettre à partir du port de Marseille d’augmenter l’effort de guerre en utilisant la vallée du Rhône pour ravitailler et renforcer les armées alliées.

Après l’insurrection et la libération de Marseille, la CGT appelle les ouvriers à se remettre au travail. Dans de nombreuses entreprises, du fait de l’épuration suite à la collaboration entre de nombreux patrons ou cadres avec l’Allemagne nazie, les directions sont décimées.

Les ouvriers demandent au Commissaire de la République Raymond Aubrac les moyens pour continuer à travailler, en particulier pour assurer la paye des ouvriers et celle des fournisseurs.

Le 10 septembre 1944, Raymond Aubrac signe l’arrêté de réquisition concernant plusieurs entreprises marseillaises dont les ADN (Aciéries du Nord). Si cette mesure permet leur maintien en activité, elle ne satisfait pas l’ensemble des acteurs économiques et politiques. Elle sera l'une des raisons du remplacement, en janvier 1945, de Raymond Aubrac par Paul Haag. Les réquisitions prendront fin en juin 1947 par jugement du conseil d’Etat, qui annule les arrêtés de réquisitions.


Auteur : Pierre Ciantar

Sources : D'après Robert Mencherini, La Libération et les entreprises sous gestion ouvrière, Marseille, 1944-1948, Paris, L’Harmattan, 1994 ; La Libération et les années tricolores (1944-1947). Midi Rouge, ombres et lumières, tome 4, Paris, Syllepse, 2014.