Monument aux déportés morts de Pontaix

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Pontaix

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Analyse média

Situé au bord de la RD 93, ce monument, souvent partiellement couvert par du lierre, présente une plaque « Pontaix à ses enfants martyrs » dont les six noms gravés sont suivis de la mention « arrêtés par la Gestapo le 27 décembre 1943, morts pour la France victimes des bagnes nazis Hradisko, Flossenburg, Mauthausen ».
Une autre plaque est fixée sur le socle, devant une urne tronconique ; on y lit « Cette urne contient de la terre des camps de concentration et des cendres de déportés morts pour la France ».
Une petite plaque noire a été déposée devant le monument en 1995.


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

Dans la nuit du 21 au 22 décembre 1943, un groupe résistant de Saillans-Vercheny sabote la voie sur la ligne Livron-Briançon, entre Vercheny et Pontaix.
Ils déboulonnent et ripent les rails sur une longueur d’une centaine de mètres. Vers 7 h du matin, un train de permissionnaires allemands, la machine et 14 wagons, déraille et prend feu à cause de braseros allumés par les soldats pour se préserver du froid. La paille des litières aidant, un wagon citerne d’essence s’enflamme, 14 wagons sont incendiés, provoquant l’explosion des deux wagons de munitions. Douze soldats allemands trouvent la mort dans cette opération. Une quarantaine de blessés sont évacués sur Valence où 7 décèdent. Soit au total 19 morts.
Cinq jours plus tard, le 27 décembre 1943, deux cents Allemands arrivent pour les représailles : ils raflent trois hommes pour chacun de leurs 19 morts, soit 57 hommes pris dans les quatre communes les plus proches, Barsac, Pontaix, Sainte-Croix et Vercheny.
Les 57 sont déportés en Allemagne. 38 d’entre eux n’en reviendront pas ou mourront immédiatement après leur libération.
Leurs noms figurent sur les monuments des quatre communes.


Auteurs : Robert Serre
Sources : AN, BCRA 3AG2/478, 171 Mi 189. AN, 72 AJ 120 n°7. AN, F/1CIII/1152. SHGN - rapport Cie Drôme R4. ADD, 97 J 91, T9 J 3/5, T9 J 8/6. Fondation pour la mémoire de la déportation, le Livre-Mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution 1940-1945, Paris, éd.Tirésias, 2004. Robert Serre, De la Drôme aux camps de la mort, les déportés politiques, résistants, otages, nés, résidant ou arrêtés dans la Drôme, éd. Peuple Libre / Notre Temps, 2006. Fédération des Unités combattantes de la Résistance et des FFI de la Drôme, Pour l’amour de la France, Drôme-Vercors 1940-1944, édition Peuple Libre 1989. Pons Paul, De la Résistance à la Libération. La Picirella Joseph, Témoignages sur le Vercors. Ladet René, Ils ont refusé de subir. Tillon Charles, Les FTP, Julliard, 1962. Veyer Jean, Souvenirs sur la Résistance dioise. P.Bolle, Die, histoire… Colloque Les Protestants français pendant la Seconde Guerre mondiale. Martin Patrick, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse de doctorat Université Paris IV Sorbonne, 2001.