Plaques commémoratives dans la grotte de la Luire

Légende :

Sur les parois du porche de la grotte, cinq plaques rendent hommage aux victimes du massacre du 27 juillet 1944.

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique couleur.

Date document : juillet 2006

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Saint-Agnan-en-Vercors

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Analyse média

Cinq plaques rendent hommage aux victimes du massacre des blessés et soignants réfugiés dans la grotte de la Luire, Certaines ont été déposées par les Pionniers du Vercors, les Anciens du 11e Cuirassiers, les Jeunesses socialistes de la Drôme, D'autres ne sont pas signées, Par ailleurs, des stèles et plaques sont installées sur les autres lieux où des hommes de la Luire ont été abattus, le terre-plein en contrebas de la grotte devenu un parking et le pont des Oules, près du hameau de Rousset.

Même le public simplement venu pour l'attrait spéléologique de la grotte ne peut ignorer l'aspect historique du lieu.


Auteurs : Robert Serre

Contexte historique

Le massacre de la grotte de la Luire est un des épisodes les plus dramatiques et emblématiques de l'affaire du Vercors. Ces nombreuses plaques témoignent de la profondeur de la mémoire du massacre.

L'hôpital du Vercors, obligé de fuir devant l'avance allemande au nord et au sud du massif, se réfugie sous le porche de la grotte, Après plusieurs départs, seuls y demeurent les grands blessés, le personnel soignant, médecins et infirmières, et l'aumônier, Le 27 juillet 1944, les Allemands découvrent le refuge, Quinze grands blessés sont achevés sur un terre-plein en contrebas : Marcel Amatieu, Marcel Bahr, René Cadillac, André Charras, Jean Eymard, Roger Feneyrol, Roland Guerry, Charles Jean, Jean Julien, Marc Lioson, Joseph Locatelli, Gabriel Moulin, Georges Roch, Jean Rouhaud, Paul Walperswylers.

Pendant le transport des autres membres du groupe, Abdesallem Ben Ahmed, qui traite un officier nazi de "sale boche", est assommé et pendu.
Le lendemain, au pont des Oules, en amont de Rousset, sept autres grands blessés sont achevés : Albert Baigneux, Francis Billon, René Bourgund (17 ans), Fernand Delvalle, Édouard Hervé, Vittorio Marinucci, Georges Robert. Billon, lieutenant français, est exécuté malgré son uniforme de l'armée régulière.
Les survivants sont transférés à Grenoble, internés à la caserne de Bonne où siège la Gestapo.

Le 10 août, l'aumônier, le père Yves Moreau de Montcheuil, les docteurs Fischer et Ullmann sont fusillés au Polygone de la ville.
Les infirmières sont envoyées en camp de concentration. Rosine Bernheim, Cécile Goldet, Odette Malossanne, France Pinhas, Maud Romana, Suzanne Siveton, Anita Winter sont déportées à Ravensbrück. Odette Malossane y meurt le 25 mars 1945. L'épisode tragique de la grotte de la Luire constitue un des moments les plus dramatiques du martyrologe du Vercors car il témoigne de la sauvagerie de la répression allemande.


Auteurs : Robert Serre
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.