Szlomo (Salomon) Grzywacz

Légende :

Ancien volontaire des Brigades internationales, Szlomo Grzywacz intègre à Paris le 2e Détachement des FTP-MOI en août 1942. Muté au détachement des dérailleurs, il est arrêté le 29 novembre 1943, condamné à mort et fusillé au fort du Mont Valérien le 21 février 1944. Son nom figure sur l'Affiche rouge.

 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

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Contexte historique

Szlomo (Salomon) Grzywacz naît le 8 décembre 1910 à Dobre (Pologne), dans une famille juive pauvre et très pratiquante. Très jeune, il gagne sa vie comme cordonnier, en travaillant avec son père. En 1925, il adhère et milite activement aux Jeunesses communistes polonaises, mais il subit vite la répression du régime de Pilsudski. Arrêté en 1931, il subit les interrogatoires de la police politique polonaise et est condamné à cinq ans de prison. Dès sa libération, il reprend sa place dans le combat. Recherché par la police, il se rend alors en France après accord avec la direction du mouvement. C'est en 1937 qu'il arrive à Paris où il est hébergé par les Krasucki. Ayant appris que la République espagnole avait à se défendre contre l'insurrection franquiste, il s'engage dans les Brigades internationales et lutte sur divers fronts jusqu'en 1939.

À son retour en France, il est interné par les autorités françaises, comme de nombreux brigadistes, d’abord au camp de Gurs (Basses-Pyrénées) puis à celui d’Argelès (Pyrénées-Orientales) en septembre 1940 après avoir transité par la maison d’arrêt de Perpignan. Il s’en évade et regagne Paris, où il agit dans le cadre des syndicats clandestins auprès des travailleurs juifs de la fourrure.

En août 1942, il intègre le 2e détachement des FTP-MOI et participe dès lors à de nombreuses actions sous le pseudonyme de Charles et la fausse identité de Jean Jagodacz. Muté au détachement des dérailleurs, il est arrêté le 29 novembre 1943 par des inspecteurs de la BS2. Livré aux Allemands, il est jugé avec 23 de ses camarades le 18 février 1944 devant le tribunal militaire allemand du Gross Paris et condamné à mort. Lors du procès, les juges allemands lui reprochèrent d’avoir jeté une grenade dans les locaux occupés par le Parizer Zeitung et une bombe incendiaire sur un camion de soldats allemands.

Sa photographie figure sur l’Affiche rouge apposée par les nazis sur les murs de France, avec la légende : "Grzywacz – Juif polonais – deux attentats". Il est fusillé au fort du Mont-Valérien le 21 février 1944.

Par décret du 31 mars 1947, la médaille de la Résistance française lui est décernée à titre posthume (Journal officiel du 26 juillet 1947).


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :
Archives départementales des Pyrénées-Orientales - 1260W48.
Ordre de la Libération, archives de la commission nationale de la médaille de la Résistance française.

Notice "GRZYWACZ Szlama (Salomon)" par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, version mise en ligne le 24 janvier 2010, dernière modification le 20 novembre 2020.
Guy Krivopissko, La vie à en mourir. Lettres de fusillés (1941-1944), Paris, Tallandier, 2003, pages 296-297.
Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l'étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Paris, Fayard, 1989.

David Diamant, Combattants héros et martyrs de la Résistance, Paris, Editions Renouveau, 1984.
Pages de gloire des vingt-trois, Comité français pour la défense des immigrés, Paris, 1951.