Basil Serban

Légende :

Basil Serban, Jeannot, Aba, dirigeant FTP-MOI pour les régions marseillaise et lyonnaise.

Genre : Image

Type : Document officiel

Source : © Service historique de la Défense, DAVCC Caen, AC 21 P 674 446 Droits réservés

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Contexte historique

Basil Serban naît le 24 mars 1914 à Soroca dans l'actuelle Roumanie. En 1937, il interrompt ses études de pharmacie pour rejoindre les Brigades internationales. Lorsque en septembre 1938, le gouvernement républicain demande aux brigadistes de quitter le pays afin de respecter le principe de non intervention, Basil Serban gagne la France. Comme de nombreux anciens combattants, républicains, il est interné dans le camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques). Il met à profit la débâcle de juin 1940 pour s'évader et gagne Marseille.

Un comité de solidarité avec les prisonniers politiques roumains avait été fondé par des communistes français avant la guerre. Basil Serban reçoit d'eux une aide matérielle,en particulier des faux papiers qui lui permettent de trouver un emploi dans une fabrique de confiserie marseillaise. Par l'intermédiaire d' Albert et Bella Lévine, militants de la Main d'oeuvre immigrée (MOI), organisation dépendant du parti communiste, Basil Serban retrouve une structure militante. Il participe à la diffusion de la presse clandestine et à partir de mai 1941 constitue avec Lev Tchernine, alias Léon, également ancien brigadiste, un des premiers groupes de l'Organisation spéciale (OS) à Marseille. L'OS a été créée par Charles Tillon à l'automne 1940 et préfigure les FTP. Ses membres sont armés et chargés de protéger les militants lors de leurs actions publiques (prises de paroles, distribution de tracts).

A l'été 1942, conformément aux directives du Parti communiste français, la MOI marseillaise bascule une partie de ses effectifs dans les FTP et forme le détachement Marat des FTP-MOI. Dés le 26 août 1942, avec Lev Tchernine, Basil Serban place une bombe à l'Office de placement allemand, rue Beauvau. Le 3 janvier 1943, il fait partie du groupe de FTP-MOI qui commet l'attentat contre la commission germano-italienne à l'Hôtel Splendid puis lance une grenade contre une colonne allemande cours Lieutaud. En février 1943, il devient responsable militaire régional des FTP-MOI des Bouches-du-Rhône. Le 8 mai 1943, avec Ateo Garrimi, dit François, Hélène Taich et Michel Trifone, dit Lino, il fait sauter les transformateurs électriques alimentant des usines travaillant pour l'Allemagne dans le quartier de la Capelette mais est grièvement blessé lors de cette opération. Il est pris en charge par la filière clandestine de soins aux résistants. Opéré par le docteur Sérafino, il reste ensuite plusieurs mois en convalescence cher Léonie et Athanase Diamantakinou dans leur discrète maison à la périphérie de Marseille.

Il reprend ses activités en septembre 1943 et devient responsable interrégional FTP-MOI pour la région Sud-Est. En novembre 1943, il est nommé adjoint au chef d'état-major des FTP-MOI de la zone Sud. Il dirige plus d'une trentaine d'opérations entre Marseille et la frontière italienne. Le démantèlement du commandement de la région R6 (Lyon, Saint Etienne, Vichy) entraîne son transfert dans cette région. Basil Serban en devient le responsable interrégional. Il est arrêté par la Gestapo le 12 juin 1944. Déporté à Dachau le 2 juillet 1944, Basil Serban est rapatrié en France le 28 mai 1945. Il retourne après la guerre en Roumanie.

En 1968, Basil Serban dépose un dossier auprès du ministère de la Défense pour que soient reconnus ses services dans la Résistance ainsi que sa déportation et les séquelles qui en découlent. Il résume brièvement ses actions et ses responsabilités au sein des FTP-MOI de la région R2 (Sud-Est) et R6 (Lyon, Saint Etienne, Vichy). Dans ce dossier, le colonel FFI Camphin conclut ainsi son témoignage : Basil Serban "fut dans les rangs des FFI un grand combattant et un chef courageux, plein d'audace, il a mérité la reconnaissance de la patrie."


Auteur : Sylvie Orsoni

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 54 258
Service historique de la Défense, DAVCC Caen : AC 21 P 674 446
Diamant David, Les Juifs dans la résistance française 1940-1944 (avec armes ou sans armes), Roger Maria Editeur, 1971.
Georges-Picot Grégoire, L'innocence et la ruse. Des étrangers dans la Résistance en Provence, Paris, éditions Tirésias, 2011.
Mencherini Robert, Résistance et Occupation (1940-1944). Midi Rouge, ombres et lumières, tome 3, Paris, Syllepse, 2011.
Ravine Jacques, La résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, 1973.
Serban Basil, Du détachement « Marat » à l'Etat-major de la Zone Sud, PACA-Libération de Marseille.