Entrevue Rodellec du Porzic-Varian Fry, juillet 1941

Légende :

Extrait du récit autobiographique de Varian Fry : Mission sauvetage, p 188-189.

Type : Image - autobiographie

Producteur : MUREL

Source : © © Varian Fry : Mission sauvetage, in Livret pédagogique à la découverte de Varian Fry Droits réservés

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

 Cet extrait du livre autobiographique que Varian Fry a consacré à sa mission en France d'août 1940 à septembre 1941 relate son entrevue avec l'intendant de police de Marseille, Rodellec du Porzic le 15 juillet 1941. Maurice Rodellec du Porzic, officier de marine, remplace en octobre 1940 Henri Cado à la tête de la police marseillaise. Il s'entoure d'officiers de marine comme Robert Auzaneau. Maurice Rodellec du Porzic n'a jamais caché sa sensibilité « Action française ». S'il est, par nationalisme, hostile aux Allemands, il est aussi profondément réactionnaire et antisémite. Varian Fry et ses protégés incarnent ce qu'il veut voir disparaître.


Sylvie Orsoni

Contexte historique

Dès son arrivée à Marseille, Varian Fry est surveillé par la police française. Le recrutement de ses employés, marqués à gauche pour la plupart, les réfugiés secourus ou pire hébergés dans la villa Air Bel parmi lesquels des militants libertaires ou des artistes surréalistes assimilés à des révolutionnaires, le rendent suspect aux yeux des autorités françaises et américaines. Varian Fry refuse de fermer les yeux sur les conditions de vie déplorables des internés des camps français et le fait savoir. Dès décembre 1940, le gouvernement français, le gouvernement américain et même l'ERC (Emergency Rescue Committee), organisation américaine   qui l'a mandaté, souhaitent son départ (voire notice expulsion de Varian Fry). Les locaux du CAS sont perquisitionnés ainsi que la villa Air Bel lors de la visite du maréchal Pétain en décembre 1940. Varian Fry, Daniel Bénédite, Victor Serge et son fils, André Breton, Jean Gemäehling et Mary Jayne Gold sont internés sur Le Sinaïa, le temps de la visite du maréchal.

Le 30 décembre 1940, le préfet des Bouches-du-Rhône, dans une note au ministre de l'Intérieur, conclut à la nécessité d'expulser Varian Fry. Le consul général des Etats-Unis, Fullerton, ne renouvelle pas son passeport.  En juillet 1941, l'intendant de police Rodellec du Porzic convoque Varian Fry pour lui signifier son expulsion ou son internement s'il persiste à ne pas quitter le territoire français. Varian Fry arrive à gagner du temps et ne quitte la France que le 6 septembre 1941. Ses amis l'accompagnent jusqu'à la frontière espagnole (voire notice photo des membres du CAS).  Varian Fry gagne Lisbonne et s'envole le 1e novembre 1941 pour les Etats-Unis.


Sylvie Orsoni

Sources

Fry Varian,  « Mission : sauvetage », in Livret pédagogique à la découverte de Varian Fry, Marseille, CRDP,2005.

Gold Mary Jayne, Marseille, année 40,éditions Phébus, Paris, 2001.

Guiraud Jean- Michel, « La mission de Varian Fry : le sauvetage des réfugiés dans une Europe en guerre(1940-1942) », Livret pédagogique à la découverte de Varian Fry, Marseille, CRDP, 2005.

Mencherini Robert, Vichy en Provence, Midi Rouge, ombres et lumières, tome 2. ,Paris, Syllepse, 2009.

Mencherini Robert, Résistance et Occupation (1940-1944). Midi Rouge, ombres et lumières, tome 3. Paris, Syllepse, 2011.