Plaque hommage à René VALENTIN - Marseille

Légende :

HOMMAGE AU COMMANDANT

        RENE VALENTIN

 CHEF VALEUREUX MORT AU

     CHAMP D'HONNEUR LE

       7 SEPTEMBRE 1944

A LA TETE DU 2E BATAILLON DU

3E REGIMENT TIRAILLEURS ALGERIENS

A COMBATTU POUR LA DELIVRANCE DE

NOTRE DAME DE LA GARDE

26 AOUT 1944 AVEC SES FRERES

D'ARMES DU 7E R.T.A.

DU 9E CUIRS ET DES F.F.I.

Type : VALENTIN, René – Parvis Notre Dame de la Garde

Producteur : Jean-Pierre Petit

Source :

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

VALENTIN, René Joseph Jules

Né le 14/10/1907 à Pont du Madon (88)

Décédé le 05/09/1944 à Pontarlier (25)

Mort pour la France :


Jean-Pierre Petit 

Service historique de la Défense, Caen AC 21 P 1700370

 

Contexte historique

Lorrain, fils de gendarme, et frère de militaire, il est marqué dès sa naissance par la guerre de 1870, qui a laissé des traces indélébiles dans les régions de l’Est de la France. Il entre en 1921 à l’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun comme enfant de troupe, puis brillant élève, il intègre le Prytanée Militaire de la Flèche en 1925 où il prépare le concours d’entrée à Saint Cyr ; il y est admis en 1927. A sa sortie de l’Ecole, il choisit l’Armée d’Afrique et rejoint comme Sous-lieutenant le 3° Régiment de Tirailleurs Algériens, auquel il restera attaché toute sa vie.

En novembre 1942, l’Armée d’Afrique reprend le combat pour lequel elle s’était préparée, bien que très mal équipée ; au Maroc et en Algérie les anglo-américains débarquent le 8 novembre, l’Allemagne et l’Italie profitant du désarroi du commandement français en Tunisie, y débarquent des troupes le 10 novembre, voulant prêter main forte à l’Afrika Korps de Rommel, retraitant de la Tripolitaine vers la Tunisie. Le capitaine Valentin est l’un des premiers officiers qui va se porter au devant des troupes alliées lorsque ces dernières feront mouvement en direction de la Tunisie, et permettra ainsi aux britanniques qu’il rencontre d’être renseignés sur l’accueil et l’aide qu’ils pourront attendre des troupes françaises du Constantinois.

En mars 1943, sa compagnie ayant reçu comme mission de s’emparer d’un plateau dans la région de Medjez-El-Bab et plusieurs assauts de jour n’ayant pas abouti, le capitaine Valentin va tenter en pleine nuit de coiffer son objectif par un raid audacieux, contournant les défenses allemandes, les prenant à revers, faisant de nombreux prisonniers, il installe sa compagnie en défensive, attendant la contre- attaque de la Wehrmacht qui ne tarde pas à venir, appuyée par des tirs de minens et des chars lourds ; le 3° RTA devant se replier, il décrochera en dernier non sans avoir récupéré et regroupé ses sections sur le terrain. Lors de cette action, les britanniques lui décerneront la Military Cross et il sera cité à l’ordre de la Division. La campagne de Tunisie se termine par la victoire des alliés le 13 mai 1943. 

Le capitaine René Valentin ayant pris le commandement du 2° bataillon va participer ainsi que ses cadres et ses hommes aux effroyables combats dans les Abruzzes, par un froid terrible et contre un ennemi redoutable. Le capitaine Valentin est cité deux fois, son bataillon étant devenu une formation solide, s’étant distingué lors de la prise de la ligne Gustave. Promu chef de bataillon, il va avec son unité se distinguer à nouveau à la Mona Casale, Monticelli, San Oliva, ses exploits lui valant d’être fait Chevalier de la Légion d’honneur accompagné d’une citation à l’Ordre de l’Armée 

Lors du débarquement en Provence le 15 août 1944, la 3° DIA va de nouveau se couvrir de gloire, notamment le 3° RTA, commandé par le colonel Gonzalès de Linarès, lors de la prise de Toulon, le chef de bataillon René Valentin à la tête de son bataillon y interviendra, puis sera dirigé sur Marseille, où débordant par l’avenue du Prado, le boulevard Perier, le Roucas Blanc, ce bataillon va réduire les défenses fortifiées de l’Angélus, le commandant Valentin imposant au commandement allemand une reddition sans condition, capturant 40 officiers et 911 sous-officiers et hommes de troupe. La garnison allemande de Marseille ayant capitulé le 29 août 1944, le régiment est lancé à la poursuite des forces allemandes se repliant par la vallée du Rhône et la route des Alpes. 

Le 2° bataillon du 3° RTA libère Pontarlier, puis se porte à hauteur de Noirefontaine où la résistance de la Wehrmacht se raidit, les tirailleurs venant butter sur des défenses préparées à l’avance, appuyées par des chars lourds du type Tigre. Le chef de bataillon Valentin, voulant se rendre compte de par lui-même des infiltrations allemandes, se trouve alors le 5 septembre 1944 en toute première ligne, son observatoire est rapidement pris à partie par des tirs de blindés ; il y est grièvement blessé, évacué par ses tirailleurs vers le poste de commandement, il n’aura de cesse de renseigner son commandant de régiment sur la situation bien que perdant son sang en abondance ; il est finalement transporté à l’hôpital de Pontarlier, non sans avoir également passé des consignes à son successeur.

Il décède des suites de ses blessures. Il est promu Officier dans l’ordre de la Légion d’honneur, et la citation qui l’accompagne dépeint le courage de cet officier de 38 ans.


Jean-Pierre Petit - Mémoire des Hommes - Tourisme Marseille