Décret n° 774 du 9 février 1943

Légende :

Le décret n° 774 du 9 février 1943 fixe les modalités d'application de l'ordonnance n° 42 du 9 février 1943 instituant la Médaille de la Résistance française. Il a été publié au Journal officiel de la France libre le 18 juin 1943.

Genre : Image

Type : Texte législatif

Source : © Journal officiel de la France Libre, 18 juin 1943 Libre de droits

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Analyse média

Le décret du 9 février 1943, fixant les modalités d'application de l'ordonnance n°42 signée le même jour, prévoit la forme de la Médaille de la Résistance, son emplacement dans le port des décorations officielles, ainsi que les conditions d'attribution.

Comme le stipule l'article 1 de ce décret, la médaille est en bronze, d'un module (diamètre) de 37 millimètres. Elle porte à l'avers un bouclier frappé de la Croix de Lorraine avec en arc de cercle en bas la date 18 juin 1940, et au revers l'inscription "Patria non immemor" ("La Patrie n'oublie pas"). La médaille dessinée par le lieutenant Mella et qui servira de modèle pour la fabrication correspond en tous points à cette description à l'exception de la date du 18 juin 1940 qui figure en chiffres romains (XVIII VI MCMXL) jugés certainement plus solennels sinon plus esthétiques.

Quant au ruban choisi, dès l'origine il fut noir, traversé verticalement par deux bandes rouges latérales de trois millimètres de large et quatre bandes de un millimètre dont deux médianes espacées de deux millimètres et deux intermédiaires distantes des médianes de six millimètres. Il mesure 37 mm de large. Le noir et le rouge symbolisent le deuil et le sang versé pour la liberté.

Il est à noter que ce décret du 9 février 1943 fixe le port de la Médaille de la Résistance après la Légion d'Honneur, la Croix de la Libération, la Médaille militaire, la Croix de Guerre 1914-1918, 1939 et des Théâtres d'opérations extérieures(TOE) et la Médaille des évadés (article 2). Cet ordre sera modifié par l'ordonnance du 7 janvier 1944.

Le général de Gaulle avait prévu des modalités très strictes : la médaille serait décernée sur proposition d'un commissaire national et, sauf en cas d’urgence, une commission de quatre membres, nommés par le chef de la France combattante, était appelée à examiner les titres des candidats dont les dossiers lui seraient transmis par les commissaires nationaux, puis à formuler son avis. Ce décret réserve au chef de la France combattante (ultérieurement au chef de l'Etat) le droit de décerner la Médaille de la Résistance. Il est également prévu, en cas de décès de l'ayant-droit, que la médaille soit remise à ses enfants ou à ses parents.

 

The decree from 9 February 1943, determining the terms of application of the enactment number 42, signed on the same day, fixed the form of the Medal of the Resistance, its placement vis-à-vis other official decorations and its terms of awarding.

As stipulated by the first article of this decree, the medal is made out of bronze, with a module (diameter) of 37 millimeters. On the obverse it displays a shield decorated with the cross of Lorraine, and the date of 18 June 1940 placed at the bottom of the round-shaped medal. The reverse of the medal features the inscription “Patria non immemor” (“The homeland does not forget”). The medal, which was drawn by Lieutenant Mella and functioned as model for the fabrication, completely corresponded to this description with the exception of the date of 18 June 1940 that was later displayed in Roman numerals that were surely considered as more solemn or more aesthetic.

The ribbon, however, had been black from the beginning on, with two vertical red stripes of three millimeters in width and four stripes of one millimeter in width of which two are medians, two millimeters away from each other, and two stripes that are six millimeters away from the medians. The ribbon measures 37 millimeters in width. The black and red colors symbolize the grief and the shed blood for  liberty.

It is notable that this decree from 9 February 1943 determined the placement of the Medal of the Resistance after the Legion of Honor, the Cross of Liberation, the military Medal, the Cross of War 1914-1918, 1939(?), the War Cross for foreign operational theaters and the Escapees’ Medal (article 2). This order would be modified by the enactment of 7 January 1944.

General de Gaulle had foreseen very strict terms: the medal would be awarded at the suggestion of a national commissioner and, except for urgent cases, a commission of four members, appointed by the leader of the Free French Forces, was asked to examine the titles of the candidates, whose files the commission received from the national commissioners, and to pass their opinion. This decree reserved the right of awarding the Medal of the Resistance for the leader of the Free French Forces (later for the head of state). It was also foreseen that, in case of death of the beneficiary, the medal would be handed out to his children or parents.

 

Traduction : Felix Uebel


Auteurs : Maurice Bleicher et Fabrice Bourrée

Contexte historique

La Médaille de la Résistance française a été instituée, à Londres, par ordonnance du 9 février 1943 du général de Gaulle, chef de la France combattante. Son objet était de "reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l'Empire et à l'étranger, auront contribué à la résistance du peuple français contre l'ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940."
C'est la seconde, et seule autre décoration créée après l'Ordre de la Libération par le général de Gaulle pendant la guerre.

 

The Medal of the French Resistance was established in London, by the enactment from 9 February 1943 by General de Gaulle, leader of the Free French Forces. His objective was to: “reward remarkable acts of faith and of courage that, in France, in the empire and abroad, have contributed to the resistance of the French people against the enemy and against its accomplices since 18 June 1940.”

The Medal of the Resistance was the second and only other decoration created, after the Medal of Liberation, by General de Gaulle during the Second World War.

 

Traduction: Felix Uebel