La libération des détenus politiques des prisons parisiennes

Légende :

Extrait des mémoires de Raoul Nordling, Sauver Paris. Mémoires du consul de Suède (1905-1944), Bruxelles, Complexe, 2002

Type : Témoignage

Source : © Raoul Nordling,
Bruxelles, Complexe, 2002
Droits réservés

Date document : 1945

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Analyse média

Cet extrait est tiré des mémoires, écrites en 1945 et pourtant jamais publiées, de celui que l’on surnomma parfois « le sauveur de Paris ».

Témoignage exceptionnel d’un représentant d’un pays neutre au cœur de la guerre.

Ici, il est question de la libération de Paris en août 1944, où Raoul Nordling est intervenu sans répit. Il empêche la déportation ou l’exécution des nombreux prisonniers détenus par l’occupant, négocie une trêve entre la résistance et les Allemands et fait tout pour dissuader von Choltitz, commandant du GrossParis, d’appliquer l’ordre formel d’Hitler de destruction de la capitale.


Contexte historique

Après la percée d'Avranches le 30 juillet 1944, Raoul Nordling, consul de Suède, décida d’intervenir efficacement en faveur des prisonniers politiques. Le déroulement des événements, sa position d'intermédiaire firent de lui un personnage de premier plan au cours de la libération de Paris. Néanmoins, la question des prisonniers politiques fut très probablement celle qui lui tint le plus à cœur et qu'il revendiqua totalement par la suite. Il donna alors de sa personne en multipliant les déplacements, il connaissait les rouages de l'administration allemande et utilisait auprès de ses interlocuteurs un argument qui s'avéra efficace : toute attitude humaine aujourd'hui passerait à leur actif une fois la guerre finie. Il obtint ainsi de Pierre Laval et Otto Abetz un premier accord portant sur près de mille prisonniers politiques. Après leur départ, il parvint à arracher à von Choltitz, le nouveau commandant du Gross Paris, la signature d'une convention plaçant tous les prisonniers politiques sous la protection conjointe du consulat de Suède et de la Croix rouge. 3 200 d'entre eux furent ainsi sauvés. Mais, malgré ses déplacements sur place, il ne parvint pas à empêcher le départ de deux convois, l'un de Pantin le 15 août (2 400 déportés), l'autre de Compiègne le 17 août 1944 (1 600 déportés).


AUTEURS : Fabrice Virgili
SOURCES : dvd-rom La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.