Télégramme envoyé par la Sûreté nationale au sujet de Jean Moulin

Légende :

Photographie du télégramme envoyé par la Sûreté nationale à tous les postes frontières, ports maritimes et aériens, pour interdire à Jean Moulin la sortie du territoire. 9 décembre 1940


A photograph of a telegram sent by the National Security (Sûreté nationale) to every border, naval and aerial harbours on the subject of detaining Jean Moulin when he leaves the country. December 9th 1940

Genre : Image

Type : Télégramme

Source : © Archives nationales, 72AJ/233/II Droits réservés

Date document : 9 décembre 1940

Lieu : France

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Contexte historique

Jean Moulin qui n’a pas entendu « l’Appel » du général de Gaulle le 18 juin 1940, reste à son poste pour protéger la population des exactions des troupes et de l’administration allemandes. Le 8 novembre, victime de l’épuration administrative et militaire du gouvernement de Vichy qui vise les hommes de la IIIe République, Jean Moulin est informé de sa révocation datée du 2 novembre. En quittant Chartres, il prend soin de se faire délivrer une carte par la préfecture, au nom de Joseph Mercier, professeur de droit. Cette démarche souligne la détermination de Moulin de poursuivre sa Résistance. Très officiellement, il informe le ministère de l’Intérieur de sa nouvelle adresse à Saint-Andiol. Il fait de ses anciens adjoints au ministère de l’Air, Pierre Meunier, en zone nord, et dans le sud HenriManhès, de précieux soutiens pour rallier à la cause de la Résistance ceuxqui ont participé à l’aide clandestine aux Républicains espagnols. Il effectue également de multiples démarches pour obtenir visas et passeport par des moyens légaux. 
Selon Daniel Cordier, ce sont toutes ces démarches qui lui vaudront d'être dénoncé auprès de la Sûreté nationale par l'un de ses anciens sous-préfets d'Eure-et-Loir muté en zone libre. 


Jean Moulin didn’t hear General de Gaulle’s appeal of June 18th 1940, and remained in his prefectural post in order to protect the population from army reprisals by the German administration. On November 8th he became a victim of the administrative and military purification undertaken by the Vichy government who targeted the men from the 3rd Republic. Leaving Chartres, he was vigilant enough to be issued a card by the Prefecture under the name of Joseph Mercier, a law professor. This act highlights Moulin’s determination to continue the Resistance. Officially, he informed the Minister of the Interior of his new addresses in Saint-Andiol. His former colleagues at the Air Ministry, Pierre Meunier, Robert Chambeiron, in the North Zone, and from the South, Henri Manhès, offered him priceless support in rallying those who participated in the underground aid of the Spanish Republicans to the Resistance cause. From early 1941, he pursued multiple avenues to obtain visas and passports by legal means.

According to Daniel Cordier, it was these activities that earned him the condemnation of the National Security (Sûreté nationale) issued by a former prefect of the Eure-et-Loir posted in the free zone.


Sources :
Jean Moulin (1899 - 1943) réalisé par Christine Levisse-Touzé, Directrice du Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris - Musée Jean Moulin, et Isabelle Rivé, Directrice du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon. 
Lévy Claude. "Cordier Daniel, Jean Moulin, l'inconnu du Panthéon, tome 3, De Gaulle, capitale de la Résistance, novembre 1940-décembre 1941", Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1994, vol. 42, n° 1, pp. 135-137.

Traduction : Gabrielle Ciceri