Tract de la section syndicale d'entreprise (CGT) de la SNCASE à Marignane

Légende :

Tract de la section syndicale d'entreprise (CGT) de la SNCASE à Marignane, mars 1944

Leaflet of the Trade Union section (CGT) of the SNCASE in Marignane published in March, 1944

Genre : Image

Type : Tract

Source : © AD des Bouches-du-Rhône 76 W 218 Droits réservés

Date document : Entre le 16 et le 20 mars 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marignane

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Analyse média

La Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) de Marignane, l’une des plus grandes entreprises régionales, emploie un personnel nombreux. La CGT s’y est reconstituée clandestinement en 1943. Ce tract, diffusé à la fin de la 3e semaine du mois de mars 1944 - entre le jeudi 16 et le lundi 20 mars - appelle le personnel à la grève.

Cet arrêt de travail doit s’insérer dans un mouvement qui touche les entreprises de la métallurgie de la région de Marseille, depuis le 15 mars. La grève – avec occupation – commencée dans les ateliers de constructions et réparations navales, s’est étendue aux entreprises de réparation et de construction de matériel ferroviaire (Coder et Aciéries Du Nord) et au bassin minier de Gardanne. Menée sous couvert des syndicats officiels noyautés par la CGT clandestine, l’action porte, pour l’essentiel, sur les augmentations de salaires. Mais l’Occupation et les « Boches » - dont on annonce la défaite - sont dénoncés. Le ton est très nettement patriotique.

Une réunion entre les délégués ouvriers et le patronat a lieu le lundi 20 mars, à Marseille, dans les bureaux de l’Inspection du travail, sans résultat. La grève s’étend et on compte dix mille grévistes le mercredi 22 mars. Bien que le travail reprenne, une nouvelle rencontre organisée à Paris, au ministère du Travail en présence de Marcel Déat, aboutit à des augmentations de salaires, ce dont se félicitent, le 23 avril à Marseille, les mille participants à une assemblée générale des ouvriers de la métallurgie.

Ce mouvement est un exemple de la manière dont les syndicats clandestins, dirigés ici par le courant communiste, peuvent susciter, à partir des revendications salariales, une mobilisation patriotique. Elle est renouvelée, en mai 1944, à l’occasion de la « grève du pain ».

 

The Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) in Marignane, was one of the largest regional companies, employing a large number of people. There the CGT reassembled clandestinely in 1943.This leaflet was distributed at the end of the third week of March in 1944- sometime between Thursday the 16th and Monday the 20th – calling employees to go on strike.
This work stoppage was part of an overall movement that affected the metallurgy industry in the Marseilles region, starting on March 15th. The strike- along with the occupation by strikers- began in the construction sites and shipyards, and spread to the railroad construction and repair industries (Coder and Aciéries du Nord) and in the mining area of Gardanne. Conducted under the cover of official unions infiltrated by the clandestine CGT, the main goal for the strike was wage increases. But the Occupation and the “Krautz” (Germans), whose defeat was announced, were denounced as well, making the strike a patriotic affair.

A meeting took place between the trade unions’ delegates and the employers on Monday, March 20th in Marseilles being held in the office of work inspection and yielded no results. The strike spread and reached 10,000 men by March 22nd. Though work resumed, a new meeting was organized in Paris, at the Department of Labour, where Marcel Déat was in attendance which resulted in a raise in workers’ wages. The move was hailed on April 23rd following a meeting of thousands at the General Assembly for Metalworkers.

This movement is an example of how the clandestine unions, directed in this instance by communist groups, was able to bring about change in terms of enhanced wages, and a mobilization of men in a patriotic act. This was seen again in the “bread strike” of May 1944.


Robert Mencherini

Traduction : Sarah Buckowski.