Daniel Piron, commandant de la compagnie Daniel

Légende :

Daniel Piron, commandant de la compagnie Daniel

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Archives du 11e Cuir.

Source : © Archives du 11e Cuir. Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)

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Analyse média

Présenté début février 1943 par le Colonel Charignon au Colonel Descour (alias "Bayard"), chef régional de l'A.S., René Piron se voit proposer par celui-ci d'entrer dans la Résistance armée pour créer dans le Vercors un camp destiné à recevoir les élèves de l'école militaire de la Flèche, repliée à Valence, et former à Romans une compagnie de sédentaires volontaires en vu du débarquement allié. Il travaille dès lors en liaison avec le capitaine Arnaud, chef départemental pour la Drôme.

Début mai 1943, il crée à St-Martin-en-Vercors le camp des maquisards qui reçoit des élèves de la Flèche et des étudiants destinés à l'encadrement des volontaires au moment du débarquement. Il forme dans le secret le plus absolu une compagnie de 120 volontaires qui se rassemble le 6 juin 1944 au château de la Sizeranne, commune de Margès. Il effectue avec son commando des sabotages de pylônes sur la ligne électrique Pizançon-Sardon. Il participe au parachutage sur le terrain "Aiguillon", commune de Beaumont-Monteux, le 26 avril 1944, qui réceptionne deux avions.

Après le 6 juin, il participe avec son unité aux missions du plan vert, notamment à deux reprises sur la voie ferrée Valence-Grenoble à Saint-Paul-les-Romans, puis passe au Vercors le 29 juin sur ordre de Descour. 
Après l'ordre de dispersion du Vercors, fin juillet, il réussit à garder sa compagnie groupée dans le massif jusqu'au moment où il peut rejoindre la plaine vers Génissieux le 7 août. 
Il participe à la prise de Romans le 23 août sans y avoir été invité et combat contre le collège et la caserne BON. Prenant lui-même un fusil mitrailleur, il stoppe avec ses hommes, sur le boulevard-Gambetta, un convoi ennemi qui tente une sortie vers Saint-Paul-les-Romans. Le 27 août, en position au leiu-dit "la Maladière", il doit faire face aux Panzer venus de Valence pour reprendre Bourg-de-Péage et Romans. Sa compagnie doit se replier en ordre dispersé. Le 28 août, il est blessé au Pont des Seigneurs, sur le canal de la Bourne, en recherchant ses morts et ses blessés restés sur le terrain la veille. 
Le 30 août, sa compagnie se reforme à Romans pour être dissoute le 7 septembre. René Piron, volontaire pour continuer la lutte, part en Maurienne avec le bataillon PHY-PHY comme adjoint au chef de bataillon.

Pour sa conduite exemplaire devant l'ennemi, il lui a été décerné : Médaille de la Résistance ; Croix de guerre 1939/1940 ; Chevalier de la Légion d'Honneur.


Site Internet du 11e Cuir.

Contexte historique

La compagnie Piron (Daniel)


La genèse

Fin 1942, les Allemands occupent Romans et Bourg-de-Péage. Quelques hommes s’interrogent pour ébaucher des manifestations d’opposition à Vichy et à l’occupant.

René Piron, directeur d’un centre d’apprentissage, Aimé Bourguignon, ingénieur chimiste, Paul Jansen, directeur de la Maison des jeunes, forment le premier noyau de résistants, épaulés par Octave Taravello, bourrelier sellier, Louis Chartier, commerçant, Paul Deval, journaliste, André Chappuis, chef de gare et Paul Long, médecin.


Ainsi va être mise sur pied une compagnie civile sédentaire qui va atteindre l’effectif de cent vingt-six hommes. Fait unique en France : la Maison des jeunes de Romans entre en résistance, son directeur en sera le chef au combat.

 

La mobilisation

Le 9 juin 1944, l’ordre de mobilisation ayant été communiqué, la compagnie se regroupe près de Saint-Donat. Le baptême du feu survient brusquement suite à un accrochage avec un élément allemand sur la route de Saint-Donat. L’unité déplore trois blessés, dont l’un, Yves Peron, sera achevé.

La compagnie s’installe au-dessus de Montmirail à l’orée de la forêt de Thivollet.

L’ordre de départ reçu, elle rejoint en camion la Balme-de-Rencurel (Vercors) malgré les patrouilles allemandes. Une attaque aérienne dans les gorges de la Bourne n’occasionne aucune perte.

 

L’engagement, le verrouillage du Plateau

Le capitaine Daniel reçoit son affectation définitive : le village de Presle. Bien accueillis par la population, les maquisards s’installent dans l’école, aujourd’hui salle des fêtes. Le Poste de commandement (PC) est au presbytère.

Des abris pour fusils mitrailleurs et mitrailleuses légères sont aménagés au col de Pinnorel, face à Saint-Pierre-de Cherennes et au-dessus de la route de Pont-en-Royans.

 

La dispersion, la poursuite du combat

  À  la fin du mois de juillet, les Allemands investissent le Vercors. Après un accrochage au hameau de Charmeil, ils arrivent au village. La compagnie alertée a quitté les lieux. Fractionnée en plusieurs groupes, elle prend position dans la forêt des Coulmes, entre Presles et le Faz, près d’une grotte préalablement reconnue.

Seul épisode dramatique, Jean Chapus et Roger Reppelin, de retour d’une mission à Saint-Pierre-de-Cherennes, sont capturés. Gardés par une sentinelle, ils tentent leur chance en la bousculant. Chapus parvient à s’enfuir. Reppelin est tué. Aucun coup de feu n’est tiré pour éviter des représailles sur la population. Les Allemands amènent les troupeaux après avoir incendié les maisons.

Les Allemands quittent le Plateau. La compagnie rejoint la plaine.

Elle est engagée dans la bataille de Romans avec seulement un blessé léger. À Bourg-de-Péage, elle se heurte aux blindés allemands en retraite au lieudit « la Maladière ». Les pertes sont lourdes. Le capitaine Piron est blessé en allant récupérer ses hommes.

La compagnie est dissoute le 4 septembre 1944. Une partie de l’effectif rejoint la Brigade alpine ou le 11e Cuirassier en Alsace et dans les Vosges.

Au total, l’unité déplore la perte de douze hommes.


Auteur : Guy Giraud

Sources : Site Internet du 11e régiment de Cuirassiers.