Stèle de Monbalen (Lot-et-Garonne)

Légende :

Sur la route départementale 110, qui traverse la commune de Monbalen, se dresse un monument commémoratif réalisé par le sculpteur d’origine tonneinquaise Hugues Maurin et inauguré le 16 juin 1945. Il rappelle l’exécution, par les balles ennemies, de sept personnes de Monbalen, les unes mortes en combattant, les autres torturées puis fusillées. 

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Jacqueline Marvier

Source : © Collection Jacqueline Marvier Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2015

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Monbalen

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Analyse média

Le monument consiste en une stèle monumentale reposant sur quatre marches en ciment. Elle est dominée par un bas-relief sculpté. Celui-ci représente trois hommes, deux agenouillés et un assis. L’un tient un fusil et les deux autres ont les mains liées dans le dos : le premier, sur la droite, représente le combattant, ceux de gauche représentent les prisonniers torturés et fusillés. L’ensemble est traité avec des volumes très saillants, géométriques.

Le bas-relief est surmonté de la croix de Lorraine, devenue l’emblème de la Résistance. Il est encadré de deux plaques sur lesquelles apparaissent les noms des victimes. Une phrase, enfin, commente la scène retracée par le bas-relief : "ILS SONT MORTS SOUS LES BALLES ALLEMANDES".


Contexte historique

Le 16 juin 1944, les agriculteurs de la commune de Monbalen, petit village situé entre Agen et Villeneuve-sur-Lot, sont réunis chez le syndic Vergnères, également tenancier du café, afin de discuter des mesures à prendre concernant l'approvisionnement en blé, en exécution d'un arrêté préfectoral. Vers 16 heures, un détachement allemand, guidé par Prosper Delpuch, alias «Bouboule », agent de la Gestapo à Agen, encercle le café et prend position dans les champs alentour.
La Gestapo a été prévenue qu'une réunion aurait lieu pour livrer du blé au maquis opérant dans la région. Les Allemands font irruption dans le café, séparant hommes et femmes, fouillant et retournant tout, à la recherche de sacs de blé et d'armes. Le maire et une douzaine d'agriculteurs, choisis parmi les plus jeunes, sont sommés de se coucher sur la route, les bras en croix. C'est à ce moment qu'arrive une voiture du maquis des groupes Veny, secteur N°10, commandé par le capitaine Jean Barrès, qui part en mission. Le véhicule est pris dans une embuscade tendue par les Allemands à un carrefour. Pendant une vingtaine de minutes, le combat fait rage : les maquisards Pierre Ferrand, Eugène Miclos et Georges Hortion succombent sous le feu après avoir épuisé toutes leurs munitions. Les Allemands retournent au café avec une liste qu'ils ont saisie sur un des maquisards tués. Trois habitants figurant sur cette liste sont torturés afin qu'ils dévoilent la cache des armes et du blé. Amenés à l'écart du village, ces trois cultivateurs, Filhol, Seguy et Vergnères, sont abattus sur le bord de la route. Un autre cultivateur, M. Daban, qui travaille dans son champ est lui aussi tué.
L'attitude courageuse du maire, Achille Rayssac, et de l'institutrice, Andréa Casteras, évite qu'une dizaine d'autres personnes de Monbalen soient passées par les armes. Le convoi allemand se dirige ensuite vers le bourg de Laroque-Timbaut, où une autre personne, M. Pons, est abattue sur le pas de sa porte. Les habitants de ce village ne doivent leur salut que grâce à l'intervention d'une jeune Alsacienne, Irène Schonner, institutrice à Saint-Robert, qui intervient auprès du chef du détachement allemand. Edifié sur la route départementale qui va de Saint-Antoine-de-Ficalba à Laroque-Timbaut, un monument commémoratif, dû à un sculpteur Tonneinquais, est inauguré le 16 juin 1945, un an jour pour jour après le drame.


François Frimaudeau, "Les événements de Monbalen" in CD-ROM La Résistance en Lot-et-Garonne, AERI, 2011