Brassard du groupe Monnaie

Légende :

Brassard de lieutenant FFI du groupe Monnaie (Paris 6e)

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés

Détails techniques :

Dimensions : 130 X 300 mm

Date document : Août - septembre 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris VIe

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Analyse média

Le brassard est tamponné "Groupe Monnaie Paris 6ème", "FFI" et comporte un tampon circulaire "FFI - Département de la Seine - Le colonel commandant". Les galons dorés cousus sur le brassard sont ceux d'un lieutenant. 


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Les origines du Comité de Résistance de la Monnaie remontent à avril 1941. C’est en effet à ce moment qu’une douzaine d’ouvriers de l’administration des Monnaies et Médailles (11 quai Conti, Paris 6e) décident de constituer un groupe. Robert Roussel en prend la direction. En mai 1941, le groupe adhère au Front national, dès la création de celui-ci. A ses débuts, le groupe se charge de distribuer des tracts auprès des étudiants essentiellement. Lors des prises de paroles des étudiants sur la voie publique, le groupe Monnaie est chargé de se disperser dans la foule pour faire obstruction aux forces du maintien de l’ordre. En septembre 1942, le groupe est chargé de distribuer un important stock de tracts à l’occasion de 150e anniversaire de Valmy. Ces tracts appelaient la population à manifester devant les mairies et autres édifices publics. En octobre 1942, le groupe Monnaie établit une liaison avec Libé-Nord puis avec le mouvement Vengeance à Draveil. Son activité, essentiellement orientée vers la propagande, va dorénavant prendre plusieurs axes : aide aux réfractaires au STO, repérage des lieux fréquentés par les Allemands, aide aux officiers et sous-officiers désirant rejoindre l’Afrique du Nord… Robert Roussel est, en 1943, membre du comité régional du Front national.

Le 15 août 1944, un contact est établi avec les groupes de la Préfecture de Police. Les membres du groupe se placent alors sous les ordres du colonel Rol-Tanguy, et Robert Roussel est nommé lieutenant FFI. Le 19 août, le comité FN de la Monnaie se réunit et met aussitôt en action les consignes de l’état-major FFI : occupation et protection de l’administration des Monnaies, grève générale de tout le personnel, hisser le drapeau tricolore sur l’établissement, enrôlement des volontaires FFI. A 11h, Robert Roussel lance un appel au personnel pour rejoindre les FFI : 135 ouvriers et fonctionnaires répondent présents. Le drapeau tricolore flotte sur le toit du bâtiment. Face au manque de vivres et d’armement, seuls 30 hommes restent dans le bâtiment.

Le 21 août arrive l’ordre d’ériger des barricades sur le quai de Conti, qui va devenir le poste avancé de la défense de la Cité pour la rive gauche, une autre rue Guenegaud, une sur le Pont Neuf, une rue Dauphine. Tous les FFI de la Monnaie présents sur place participent à la construction de la barricade du quai Conti. Aussitôt la barricade en place, les FFI qui possèdent des armes, y prennent position. Le 23 août, le colonel Lizé installe son PC dans le bâtiment de la Monnaie. Le 23 août 1944, dans l’après-midi, Roussel est informé que des blindés allemands se dirigent vers le quai Conti. Immédiatement, il donne l’ordre d’évacuer la barricade, les FFI n’étant pas suffisamment armés pour repousser une telle attaque. Peu de temps après, les obus détruisaient la barricade en détériorant la façade de la Monnaie à plusieurs endroits. Dès le départ des blindés, la barricade fut reconstruite et renforcée avec des mitrailleuses lourdes fournies par le colonel Lizé.

Le 24 août au soir, une avant-garde de la division Leclerc fait son entrée dans Paris. Le lendemain, les FFI de la Monnaie détruisent leurs barricades pour laisser passer les troupes puis rejoignent les éléments qui se battent du côté du Luxembourg où des Allemands sont retranchés.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Archives nationales, 72 AJ 57 ("Historique du Comité de Résistance de la Monnaie" par Robert Roussel)