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Brassard délivré par le mouvement Les Ardents

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Détails techniques :

Brassard en toile épaisse

Date document : Août - septembre 1944

Lieu : France

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Analyse média

Le brassard a été réalisé à partir d'une écharpe tricolore sur laquelle ont été apposés le cachet "Les Ardents - Mouvement de libération nationale - FFI" et un tampon "Ardents" avec un T renversé. Cette lettre choisie par le général Lazard, fondateur et chef national du mouvement, symbolise le bûcher de Jeanne d'Arc, symbole de la Résistance à l'envahisseur.


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Le Mouvement national de Résistance les Ardents est créé à Clermont-Ferrand, fin 1940, par Roger Lazard (1898-1988), docteur en droit. Soucieux de former des groupes de combat capables de prendre part à la libération de la France le moment venu, Roger Lazard, alias général François, rencontre le général Gabriel Cochet début 1941 pour lui soumettre son projet de formation d’un groupement de Résistance. Immédiatement, celui-ci lui apporte son soutien et ne cessera durant la guerre d’avoir des contacts avec les Ardents.
Durant l’automne 1940, Roger Lazard rédige un manifeste, la « Délivrance par l’insurrection », qui, dans un style d’un ardent patriotisme mêlé de visions mystiques, jette les bases de l’action clandestine de son mouvement. Publié l’année suivante, ce document est diffusé aux cadres des Ardents mais également, en mai 1941, aux 80 parlementaires qui avaient refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain.

Un autre événement va marquer durablement le mouvement des Ardents, c’est la rencontre de Roger Lazard avec Charles Rauzier (1908-1986). Avocat clermontois ayant de son côté constitué un embryon de résistance, Charles Rauzier va rapidement devenir le chef régional des Ardents pour l’Auvergne. Durant toute la période de l’Occupation, Roger Lazard n’a de cesse de vouloir étendre son organisation à tout le pays mais, en fait, il semble que l’essentiel des activités de ce mouvement ait eu pour cadre géographique le département du Puy-de- Dôme. Les membres de ce mouvement participent à diverses manifestations mais leur action la plus « visible » se situe en février-mars 1943, lorsqu’ils créent et installent un maquis-refuge sur la commune de Ceyssat. Prévu pour accueillir des réfractaires du STO, ce maquis sert aussi à la préparation militaire des hommes. Sous couvert de travaux de bûcheronnage, une quarantaine de maquisards vit clandestinement au milieu des bois. Néanmoins, le 2 septembre 1943, le maquis de Ceyssat est attaqué par un détachement allemand. Surpris, les maquisards n’eurent pas tous le temps de s’échapper. Le bilan de cette première attaque allemande dirigée contre un maquis dans le Puy-de-Dôme est lourd : trois maquisards sont tués, trois autres blessés et deux meurent en déportation. La destruction du maquis-refuge de Ceyssat met pendant quelques temps l’activité des Ardents en sourdine. Bientôt, le maquis de Brousse le remplace mais il est lui aussi détruit par l’ennemi en février 1944.

Bien que soucieux de leur indépendance, les Ardents ont été en relation avec d’autres mouvements et organisations : Combat d’abord, puis avec les MUR et enfin les FTP. En 1944, on retrouve des membres des Ardents au Mont Mouchet et en forêt de Mercoire en Lozère.

Un groupe FFI relevant du mouvement Les Ardents a également été actif durant les combats de la libération de Paris.


Frantz Malassis, "Remise d’importantes archives du Mouvement national de Résistance les Ardents au Service Historique de la Défense", La Lettre de la Fondation de la Résistance, n°59, décembre 2009.