Brassard du maquis Liberté des FFI de Côte-d'Or

Légende :

Brassard à bonnet phrygien et croix de Lorraine du maquis FTP-FFI Liberté

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Gilles Chapin Droits réservés

Détails techniques :

Brassard en tissu

Date document : Août - septembre 1944

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Côte-d'Or

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Analyse média

Ce brassard a été confectionné à partir d'un ruban tricolore, peut-être une écharpe d'élu. La devise "Vivre libre ou mourir" y a été brodée en lettres jaunes. Cette devise fut l'une de celles les plus fréquemment utilisées lors de la Révolution française, notamment par la Convention. Elle figurait également en-tête du journal de Camille Desmoulins, Le vieux cordelier, qui parut en décembre 1793 et janvier 1794. On la retrouve sur de nombreuses estampes et monnaies. En 1870, elle fut le devise des francs-tireurs savoyards. 

La présence à la fois du bonnet phrygien et de la croix de Lorraine en surimpression s'explique par le fait que ce maquis fut d'origine FTP et qu'il devient un maquis FFI à la mi-août 1944 à la demande du commandant FFI régional, Claude Monod, lui-même appartenant auparavant à Défense de la France puis au MLN.


Fabrice Bourrée

Contexte historique

A l’annonce du Débarquement par la BBC, de nombreux volontaires rejoignent la Résistance. Les maquis se renforcent, de nouveaux groupes se créent car les mouvements ont désigné des points de rassemblement aux volontaires. Les dirigeants du Front national donnent la consigne de rejoindre Charmoy pour être ensuite dirigés sur Savranges. Les premiers volontaires y arrivent le 6 juin. Le groupe FTP de Lantenay, commandé par Emile Calais, rejoint aussi Charmoy le 8. Des éléments du BOA ont également reçu l’ordre de rejoindre le même camp. C’est ainsi qu’arrivèrent Edmond Hervieu et les volontaires de la région de Blagny. Le camp est grossit par l’arrivée de volontaires du camp de jeunesse de Lantenay, de clandestins de la vallée de l’Ouche et de quelques isolés de la Haute-Saône et du Jura. Le maquis prend alors le nom de "Koenig".
Pendant la quinzaine qui suit le Débarquement, ce sont environ 150 volontaires qui rejoignent le camp. La moitié rentreront chez eux par manque de ravitaillement et d’armement. A la suite d’une alerte, le maquis Koenig quitte la forêt de Savranges pour celle de Veluze puis gagne le 20 juin les ruines du château de Marigny. Le maquis compte alors 77 hommes et deux femmes. Le 29 juin le maquis prend position vers Sainte-Marie-sur-Ouche. Il compte alors 55 membres (une compagnie ayant décidé de devenir autonome).

Le 3 juillet 1944, le maquis change de nom pour devenir le maquis Liberté. Le camp est déplacé vers la ferme de Grammont puis à Fleurey-sur-Ouche. Le maquis Liberté est alors en liaison avec le commando britannique de John Wiesman. Grâce à cette liaison, des armes vont leur être parachutées. Le 30 juillet, le camp est attaqué par des miliciens. Le maquis se défend efficacement grâce aux armes parachutées. Prévoyant une nouvelle attaque plus massive, le commandant fait évacuer le camp dans la nuit du 30 au 31 juillet. Le maquis part s’installer à la ferme de Rolle (QG du commando britannique).

Vers le 15-20 août, le maquis FTP Liberté devient FFI à la demande du colonel Monod, commandant régional FFI. L’effectif croît alors considérablement. Le 5 septembre, le maquis Liberté gagne Vantoux avec un effectif d’un millier d’hommes et participe aux combats de la Libération. Le 10, les maquisards s’emparent du fort d’Hauteville appuyé par les troupes de la Première armée française avec qui la liaison vient d’être faîte. Dans la nuit du 9 au 10, les hommes du maquis Liberté sont envoyés sur Dijon. Quelques-uns d’entre eux ont pour mission de s’emparer de l’Hôtel de Ville. Le 11 septembre, le maquis Liberté entre dans Dijon.


Sources : Gilles Hennequin, Résistance en Cöte d'Or, 1984