Brassard FFI de Clohars-Carnoët (Finistère)

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Gilles Chapin Droits réservés

Détails techniques :

Brassard en tissu

Date document : Août - septembre 1944

Lieu : France - Bretagne - Côtes-d'Armor - Clohars-Carnoët

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Analyse média

Le brassard en forme de fuseau comprend en son centre un éusson carré tricolore. A droite de l'écusson figure une croix de Lorraine tamponnée et à gauche le sigle FFI. Sous ce sigle est inscrit un matricule. Le brassard comporte également le cachet des Forces françaises de l'Intérieur de Clohars-Carnoët.


Fabrice Bourrée

Contexte historique

"Lors de la guerre 39-45, les premières troupes d'occupation allemandes arrivèrent à Clohars le 23 juin 1940. Les soldats s'imposaient, jeunes, grands, blonds, les manches retroussées, l'air arrogant, ils défilaient en chantant, c'étaient des vainqueurs. Les dernières troupes d'occupation quittèrent Clohars discrètement dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 août 1944. C'étaient en majorité des supplétifs, Russes, Géorgiens, Ukrainiens, traînant leurs bardas sur des charrettes brinquebalantes, c'étaient déjà des vaincus.

Les 5 et 6 août, les FFI cloharsiens, regroupés autour de Michel Bonnaire et François Segalou, prenaient position sur la route de Saint-Maurice, renforcés par des groupes de résistants venus de Moëlan, Bannalec et Quimperlé. Les premières Jeeps américaines de reconnaissance firent alors une apparition à Clohars, le mercredi 9 août. Eux aussi impressionnaient par leurs tenues et leurs équipements. Le 11 août, un char américain vint se poster rue du Port, au Pouldu, et commença à tirer sur les positions allemandes situées sur la rive, côté Guidel. Les batteries allemandes répliquèrent aussitôt et un soldat américain appartenant à la 4e Division Blindée américaine fut tué et évacué sur une civière empruntée à la ferme de Mme Audren-Colomer.

Le dimanche 13 août, une patrouille allemande, d'une trentaine d'hommes, débarquait à Porsmoric et remonta la Laïta par le sentier côtier vers Saint-Germain où un groupe d'une dizaine de FFI se lavait joyeusement au lavoir du hameau. Julia Flecher donna l'alerte permettant ainsi aux FFI, dénudés, de s'échapper. Ainsi les Allemands ne trouvèrent pas de «terroristes», évitant à Saint-Germain d'être incendié. Ils poussèrent jusqu'à Kergastel et repassèrent la rivière.

Le 14 août, les chars américains de la 4e DB du général Patton prirent la direction de l'est abandonnant l'idée de prendre Lorient qui resta enclavé jusqu'au 10 mai 1945. Fin août, le front de la Laïta était stabilisé et tenu par diverses troupes de FFI ou de marins remobilisés renforcés par la 94e Division d'infanterie américaine et son artillerie composée de canons de 105 mm autotractés. Clohars était en première ligne et subit des pertes du fait des tirs de répliques ou de représailles aux tirs épisodiques des Américains.» 


Témoignage de Marcel Raoult, Le Télégramme, 5 août 2004