Manifeste du CNR sur l’intégration des FFI dans les forces régulières de la France, 24 juin 1944

Légende :

Le manifeste du CNR sur "l'intégration des FFI aux forces régulières de la France"paraît le 24 juin 1944. Par ce texte, le CNR salue l'ordonnnace du 9 juin 1944 et dénonce comme "contraire aux lois de la guerre l'avis du Haut-Commandement allemand en France". 

Genre : Image

Type : Document

Source : © Archives nationales, 3AG2/457, dossier "pièces générales" Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié

Date document : 24 juin 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Analyse média

Une ordonnance du 9 juin 1944, fixant le statut des Forces françaises de l'Intérieur (FFI), les définit comme étant constituées par "l'ensemble des unités combattantes ou de leurs services, qui prennent part à la lutte sur le territoire métropolitain, dont l'organisation est reconnue par le gouvernement et qui servent sous les ordres de chefs reconnus par lui comme responsables". Ce texte leur accorde le bénéfice de "tous les droits et avantages reconnus aux militaires par les lois en vigueur" et précise qu'elles "répondent aux conditions générales fixées par le règlement annexé à la convention de La Haye du 18 octobre 1907, concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre". Le but principal de cette ordonnance est, en effet, de faire reconnaître aux FFI le droit de belligérance que leur contestaient les autorités nazies.

Dans sa séance du 12 juin, le COMAC se félicite de cette décision, qui reconnaît tous les organes de commandent des FFI en France. Kriegel-Valrimont propose d'adresser à toutes les régions et à tous les mouvements une information qui se termine par les recommandations suivantes : "La décision du GPRF garantit juridiquement à tous les combattnts des FFI le bénéfice des règles du droit international et des lois de la guerre. Le bénéfice de cette mesure est refusé par les Allemands. La reconnaissance du GPRF par les alliés anglo-américains serait un élément décisif de pression sur l'ennemi pour le respect des droits des combattants français. En tout état de cause, il appartient aux combattants des FFI por lesquels la légitimité du GPRF est incontestable, de réclamer le bénéfice de la mesure prise par lui, et partout où le développement de l'action le permettra, les FFI devront, par des mesures de réciprocité, en imposer le respect".

Le COMAC envoie sur le même sujet une note au CNR lui demandant d'adresser un appel aux chefs des états-majors alliés pour demander une intervention immédiate en ce sens. Le COMAC souhaite ainsi protéger les FFI contre les exactions allemandes et obtenir des Alliés la reconnaissance du GPRF. 

Le manifeste du CNR sur "l'intégration des FFI aux forces régulières de la France" paraît le 24 juin 1944. Par ce texte, le CNR salue l'ordonnnace du 9 juin 1944 et dénonce comme "contraire aux lois de la guerre l'avis du Haut-Commandement allemand en France". Ce dernier persiste en effet à considérer les résistants en francs-tireurs et à les exécuter en cas de capture. S'adressant au GPRF, le CNR lui demande d'informer les nations alliées que des représailles seront exercées sur les soldats allemands si des résistants sont exécutés et surtout d'inviter "les gouvernements alliés à se considérer comme solidaires de la France...".

Le 5 juillet 1944, lors d'une nouvelle réunion, Villon communique aux membres du COMAC le texte du CNR qui exige, comme le COMAC le lui avait demandé, le respect des lois de la guerre en faveur des FFI. 

Il est à souligner que le GPRF ne sera reconnu comme tel par les grandes puissances (Royaume-Uni, États-Unis, URSS, Canada) que le 23 octobre 1944.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Ordonnance du 9 juin 1944, fixant le statut des Forces françaises de l'intérieur, 
Journal Officiel n° 48 du 10 juin 1944, p. 467.
Maurice Kriegel-Valrimont, La Libération. Les archives du COMAC, Editions de Minuit, 1964.