Georges Bidault remet la croix de la Libération à la Ville de Vassieux-en-Vercors

Légende :

Georges Bidault, alors ministre des Affaires étrangères, remet la croix de la Libération à la Ville de Vassieux-en-Vercors, le 5 août 1945

Genre : Film

Type : Film

Source : © INA Droits réservés

Détails techniques :

Film en noir et blanc d'une durée d'1 minute et 10 secondes.

Date document : 5 août 1945

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Vassieux-en-Vercors

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Analyse média

Voici l'analyse que livre le quotidien Le Monde du 7 août 1945, dans un article intitulé « La résistance du Vercors » : 

« Monsieur Georges Bidault, représentant le général de Gaulle, a parcouru hier le massif du Vercors, où se déroulèrent, pendant les deux mois qui précédèrent la Libération, d’âpres et douloureux combats. 
Le ministre des Affaires étrangères s’est rendu successivement aux Barraques-en-Vercors, à La-Chapelle-en-Vercors, où il inaugura, au milieu des ruines du village dévasté, une plaque commémorative, puis sur le terrain d’aviation de Vassieux en Vercors, où les SS atterrissant en planeurs se livrèrent aux joies sadiques de la double pendaison. Devant le front des troupes et une énorme assistance, le colonel Huet retraça les héroïques combats de juin et de juillet, et Monsieur Bidault, après avoir remis à la commune de Vassieux la croix de la Libération, exalta les héros qui tinrent en arrêt plusieurs divisions allemandes. 
La cérémonie de Vassieux s’est terminée par une revue où, avec le 4e Spahis, ont défilé les deux belles unités constituées avec les maquisards du Vercors, le 6e bataillon de chasseurs alpins, et le 11e cuirassé. À la grotte de la Luire, où les nazis fusillèrent des blessés FFI sur leurs civières et abattirent des médecins qui les soignaient dans cette retraite transformée en hôpital, le professeur Debré, au nom du service médical de la Résistance, a rendu un hommage aux martyrs. Enfin, par Valchevrière, le ministre des Affaires étrangères descendit sur Sassenage où tombèrent cinq officiers, à la mémoire desquels il inaugura une plaque. 
Parmi ces officiers, se trouvait l’écrivain Jean Prévost, grand animateur du maquis dauphinois, connu dans le Vercors sous le nom du lieutenant Goderville. »


Auteur : Paulina Brault

Sources :

Philippe Barrière, thèse universitaire Formes et usages du passé : Grenoble en ses après-guerres (1944-1964), sous la direction de M. le Professeur Yves Lequin, Université de Lyon-II-Lumière, 27 mai 2000.

Le Monde, article intitulé « La résistance du Vercors », édition quotidienne du 7 août 1945.

Contexte historique

Le 5 août 1945, jour de la première commémoration des combats du Vercors, Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance et ministre des Affaires étrangères du premier gouvernement de Gaulle, remet à la commune de Vassieux-en-Vercors la croix de la Libération.
Il est accompagné d'Yves Farge, qui joua un rôle dans la mise en place des maquis du Vercors, alors commissaire de la République pour les départements du Sud-Est, et du général Doyen, qui commande depuis mars 1945 le détachement d'Armée des Alpes. Des chasseurs alpins participent à la cérémonie ainsi que des anciens du Vercors.

Un décret du 4 août 1945 a accordé à la commune cette distinction avec la citation suivante : « Village du Vercors qui, grâce au patriotisme de ses habitants, s'est totalement sacrifié pour la cause de la Résistance française en 1944. Principal centre de parachutage pour l'aviation alliée sur le plateau, a toujours aidé de tous ses moyens les militaires du Maquis dans les opérations de ramassage d'armes. Très violemment bombardé le 14 juillet, attaqué par 24 planeurs allemands les 21 et 22 juillet, a eu 72 de ses habitants massacrés et la totalité de ses maisons brûlées par un ennemi sans pitié. Martyr de sa foi en la résurrection de la Patrie. »

Commune du département de la Drôme, Vassieux - devenu Vassieux-en-Vercors, située à plus de 1 000 mètres sur le plateau du Vercors devient ainsi la quatrième commune à être honorée du titre de compagnon de la Libération après Nantes, Grenoble et Paris et avant l'île de Sein.


Auteur : Paulina Brault

Sources :

D'après Jean-Luc Pinol, article "La croix de la libération pour Vassieux-en-Vercors" sur Fresque INA.

Gilles Vergnon, Le Vercors, histoire et mémoire d'un maquis, Paris, Éditions de l'Atelier, 2002.

Article concernant Vassieux-en-Vercors sur le site Internet de l'Ordre de la libération.