Brassard "Combattant volontaire AEF"

Légende :

Ce brassard a été porté par Anne-Marie Garrido, appartenant au  Corps des Auxiliaires Féminins du Groupe Tactique Lorraine, sur le front d'Alsace.

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Fabien Garrido Droits réservés

Lieu : France

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Analyse média

Au centre du brassard, l'épée enflammée de la liberté, symbole du SHAEF. Y figure également le sigle AEF pour Allied Expeditionary Force (force expédionnaire alliée) et la mention "combattant volontaire".


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Anne-Marie GARRIDO née GAYET, alias Marie-Claire, est née le 21 mars 1923 à Cany-Barville (Seine-Maritime). Ses décorations militaires reflètent un long et intense combat antifasciste : chevalier de la Légion d'Honneur (au titre des « Résistants particulièrement valeureux »), croix de guerre 1939-1945, médaille de la Résistance, croix du combattant volontaire de la Résistance, croix du combattant volontaire 1939-1945.

La citation rédigée par le colonel FABIEN, peu de jours avant sa mort, lorsqu’il la décora de la croix de guerre sur le front d’Alsace, est éloquente : « Collaboratrice d’un service de renseignement FFI, a été, sur dénonciation, arrêtée par la Gestapo française (BS2). Malgré les tortures sans nombre qu’elle eut à subir pendant 8 jours, n’a rien dit et a recommencé, dès sa libération, a participer à la lutte FFI. Appartient au CAF (nota : Corps des Auxiliaires Féminins) du GTL (nota : Groupe Tactique Lorraine, c'est-à-dire la Brigade Fabien) où elle a toujours fait preuve d’un courage et d’un tel cran qu’elle peut être citée comme exemple de bravoure et de la plus belle vertu militaire. » 

Effectivement, Anne-Marie fut agent de renseignement et de liaison du commandant FTP DARCOURT, responsable du Quartier Latin. Arrêtée le 2 aout 1944 par la BS2, sur dénonciation, enchainée aux poignets et aux chevilles, elle fut torturée jour et nuit mais ne parla pas. Anne-Marie avait alors 21 ans. Libérée au début de l’insurrection parisienne, elle était défigurée et dans un état semi comateux.
Après quelques jours de récupération, Anne-Marie rejoignit les compagnies FTP Saint Just et Guy Mocquet. Lors des combats de la libération de Paris, elle s'illustra lors d'attaques au cocktail Molotov contre des véhicules et blindés nazis, lors de la prise d'un garage allemand situé rue de la Croix Nivert et lors de l’assaut de la caserne SS Prinz Eugen à la République. Puis elle combattit au sein de la Brigade FABIEN. Outre les combats en première ligne, elle effectua des missions de liaison entre le Colonel FABIEN et le Général PATTON. La Brigade FABIEN, devenue le 151e RI dans l’armée de De LATTRE de TASSIGNY, poursuivit le combat jusqu’à la victoire finale sur le nazisme. Anne-Marie fut aussi élève de l'École des Cadres Militaires Féminins de Londres. Aspirant AFAT, elle démissionna peu après. De retour à la vie civile, elle occupa divers emplois : employée de banque, journaliste, etc. avant de trouver sa vocation : institutrice (elle était aussi Officier des Palmes Académiques). Mais son engagement antifasciste demeurait intact. Elle effectua en Espagne, sous la dictature de Franco, plusieurs transports de « propagande subversive ».

Anne-Marie Garrido est décédée le 12 février 2011 à La Verrière (Yvelines).


Bulletin d'informations de l'Amicale des anciens guerilleros espagnols en France, n° 121, 31 mars 2011