Articles sur Le Front national, La Marseillaise, 10 septembre 1944

Légende :

Série d'articles « Chronique du Front national. Aujourd'hui dimanche : journée de solidarité du Front national, « Le Comité départemental du FN a formé son bureau », « Composition du Comité départemental et La résolution », La Marseillaise, 10 septembre 1944

Genre : Image

Type : Article de presse

Source : © Collection Robert Mencherini Droits réservés

Détails techniques :

Document imprimé sur papier journal [Voir l'album photos lié].

Date document : 10 septembre 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

La Marseillaise du dimanche 10 septembre consacre un peu plus du quart de sa deuxième page à une « Chronique du Front national » (dont elle est l’organe).  Celle-ci comporte quatre articles. Le premier est un appel aux dons à l’occasion d’une journée de solidarité avec le FN, rédigé par le professeur Petit, président du comité directeur du FN des Bouches-du-Rhône.

Le second donne la composition de ce comité départemental.

Le troisième relate la première réunion de celui-ci, le 7 septembre 1944, sous la présidence du professeur Petit et fait part des décisions adoptées ce jour. Il est demandé, en particulier, que La Marseillaise accorde une plus grande place aux activités du FN (ce qui, manifestement, est réalisé avec cette chronique).

Enfin, le quatrième article n’est autre que la résolution adoptée à cette occasion. Elle rend hommage aux résistants, à la population des Bouches-du-Rhône engagée dans le combat et aux Alliés, appelle à se mobiliser dans l’union pour poursuivre la lutte, mener à bien l’épuration, instaurer les libertés démocratiques et s’attaquer aux trusts. On retrouve ces préoccupations à la une de La Marseillaise du 10 septembre 1944.


Robert Mencherini

Contexte historique

Le Front national a comme préoccupation d’accroître son audience et utilise pour cela La Marseillaise. Il développe son implantation locale en constituant, tout au long des derniers mois de l’année 1944, des comités de ville de quartier ou d’entreprises. Selon le SDRG, il existerait, au début de l’année 1945, deux cent cinquante comités du FN, répartis dans tout le département. La même source lui attribue 18 500 adhérents dans l’arrondissement de Marseille, dont 15 500 pour la ville elle-même, 600 pour l’arrondissement d’Arles, dont 400 pour la ville, 900 pour l’arrondissement d’Aix, dont 600 pour la ville. Soit, au total, 20 000 adhérents. Un rapport préfectoral de la fin décembre 1944 annonce même 45 000 adhérents pour la région de Marseille. Ces chiffres, invérifiables, sont quelque peu surévalués : les effets d’annonce font partie de la concurrence entre les organisations.

De sensibilité proche du PCF, son comité directeur comprend, dans les Bouches-du-Rhône, des personnalités très éloignées de l’idéologie communiste. Le souci de donner à l’organisation une assise large apparaît, à l’évidence, dans la composition de sa direction. Il est présidé par Georges Petit, professeur à la Faculté des sciences de Marseille et directeur du Museum d’histoire naturelle. Celui-ci est assisté, après le congrès départemental de janvier 1945, de quatre vice-présidents : les docteurs René Gauthier et Gaetan Jayle, professeur à la faculté de médecine, maître Édouard Lieutier, avocat, président de la fédération radicale-socialiste des Bouches-du-Rhône et le père Parseval, prieur des Dominicains. 

Mais l’évolution de la situation et les tensions avec le MLN vont provoquer des tensions et des retraits de non-communistes.


Auteur : Robert Mencherini

Sources :

Archives Départementales des Bouches-du-Rhône - 149 W, rapports des renseignements généraux ; presse régionale ;

Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947). Midi Rouge, ombres et lumières, tome 4, Paris, Syllepse, 2014.