Carte des voies de communication terrestres dans l'Yonne en 1939

Légende :

Le réseau de transports et les communications revêtent une grande importance stratégique, aussi bien pour la Résistance que pour les forces d’occupation. L'axe majeur Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) qui traverse le département est essentiel. Les infrastructures de transport ont donc beaucoup souffert des sabotages et des bombardements alliés

Genre : Image

Type : Carte

Source : © Carte : Bernard Dalle-Rive Droits réservés

Détails techniques :

Carte en couleur (2004).

Date document : 2004

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Yonne

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Analyse média

Le département de l'Yonne a de tout temps été un territoire de passage, entre le Midi méditerranéen et Paris, secondairement entre les États du Nord, l'Allemagne, et la France de l'Ouest.

Le trafic fluvial sur la rivière Yonne, les canaux du Nivernais (Auxerre-Decize) et de Bourgogne (Laroche-Saint-Jean-de-Losne) est devenu marginal devant les concurrences ferroviaire et routière ; il ne concerne, en 1940, que les céréales, le bois et les matériaux de construction.

Le département est sillonné par de grandes routes nationales très fréquentées : N 5 (Paris-Genève) et N 6 (Paris-Lyon-Chambéry) principalement, mais aussi N 60 (Nancy-Orléans), N 65 (Neufchâteau-Bonny-sur-Loire), N 77 (Sedan-Nevers). Ces routes, situées essentiellement dans les vallées, sont ponctuées de villes-étapes installées près des ponts et des rivières.

Le département est surtout traversé par la grande voie ferrée PLM (Paris-Lyon-Méditerranée). Le trafic le plus important n'est pas celui qui s'effectue à partir ou à destination des gares de l'Yonne, mais celui de passage entre Paris, Dijon, Lyon et au-delà. Depuis 1877, la gare de Laroche-Migennes a le statut de gare exceptionnelle : c'est une escale technique à mi-chemin entre Paris et Dijon, avec une station de pompage et réserve d'eau, et un grand dépôt de machines. Le trafic est intense avec quarante à cinquante rapides et express par vingt-quatre heures, et un transport de plusieurs centaines de milliers de tonnes de marchandises. Près de la gare, la cité ouvrière et cheminote de Cheny est organisée avec une vie sociale autonome de l'ancien bourg. Les autres gares, quoique non négligeables, sont moins importantes : Sens (où se croisent la ligne PLM et la ligne Troyes-Orléans), Joigny, Saint-Florentin, Tonnerre. Une voie secondaire relie Migennes à Auxerre et, plus loin, à Avallon ou Clamecy. La ligne Auxerre-Gien est dite « stratégique » car reliant deux réseaux différents.

Certes, en 1940, il existe dans l'Yonne comme dans les autres départements des lignes encore plus secondaires ou d'intérêt local (les « tacots »), mais le fait majeur est bien le rôle national, voire international, de la ligne PLM et de la gare de Laroche-Migennes. Le réseau de transport est l'objet de très nombreux sabotages, surtout le réseau ferré, en 1943 et 1944. Le centre ferroviaire de Laroche-Migennes fut un des hauts-lieux de la Résistance dans le département  de l’Yonne. Le réseau ferroviaire, ainsi que les gares et les ponts, ont été aussi, au cours de l’été 1944, la cible de nombreux bombardements alliés, très destructeurs.


Auteur : Bernard Dalle-Rive

Sources :

CD-ROM La Résistance dans l'Yonne, AERI - ARORY, 2004.

C. Delasselle, J. Drogland, F. Gand, T. Roblin, J. Rolley, Un département dans la guerre. Occupation, Collaboration et Résistance dans  l’Yonne, Paris, éd. Tirésias, 2007.