Stèle d'Arenc, premier PC des maquis de l'Ain

Légende :

Plaque rappelant l'emplacement du premier poste de commandement des maquis de l'Ain

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Corinne Lugoboni

Source : © Cliché Corinne Lugoboni Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2017

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Arenc

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Contexte historique

Au printemps de 1943, plusieurs camps-refuges tels Chougeat, Bir Hakeim, le Gros Turc regroupent des réfractaires au STO (Service du travail obligatoire) et des requis de la Relève. Le capitaine Henri Petit, "Moulin", à cette époque, qui parcourt depuis plusieurs mois le Bugey, travaille en étroite collaboration avec des civils actifs tels que Marcel Démia, Marius Chavant, Joannès Tarpin. Désireux de transformer les réfractaires en combattants, le capitaine Petit veut fonder une école des cadres pour pallier l'absence d'officiers et sous-officiers de l'armée d'armistice récemment dissoute. Or le capitaine rencontre un sous-officier d'active, Pierre Marcault, "Marco", qui a de solides connaissances en combat et en armement : ce sera l'instructeur qui formera les jeunes recrues. 

La ferme des Gorges est située près de Résinand et du hameau des Pézières, non loin de Montgriffon, sur un versant de la vallée de la Mandorne ; son propriétaire, Monsieur Limeré, donne son accord à Marius Chavant pour abriter des jeunes. Ce bâtiment non utilisé est dissimulé aux regards et peut être évacué avec un maximum de sécurité. Ici se sont réfugiés des réfractaires : Fernand Ruffier, Marcel Grummault, Jean Deloisy, René Veynière, Guillemot, Coli, "Bob", "Bébé", Chauvin, Maillard, puis les frères Comtet, André Froment et Hubert Mermet de Villereversure ainsi que les frères Roche et Charles Faivre de Bourg-en-Bresse. Le capitaine Petit a établi son PC (Poste de commandement) dans cette ferme et c'est ici qu'il aurait changé de pseudonyme, abandonnant "Moulin" pour "Romans" sur une idée de Julien Roche qui lui établit une fausse carte d'identité sur laquelle il est domicilié à Ambérieu-en-Bugey. 

A partir du 10 juin 1943, la ferme des Gorges devient la première école des cadres du Maquis. Pendant deux mois, "Marco" inculque aux hommes les principes de la guérilla et leur fait pratiquer des exercices de combat. A cette époque, l'armement est presque inexistant ; on ne dispose que d'une seule mitraillette STEN sans munitions, fournie par Julien Godard "Tapoil" de Bourg-en-Bresse, arme qu'on s'entraîne à démonter et remonter même les yeux bandés. Des exposés sont faits sur les explosifs existants en attendant d'en posséder. 

Une vingtaine de garçons sont ainsi formés pour pouvoir transmettre à leurs camarades les connaissances acquises ici. Ce camp des Gorges est unique dans sa conception car il constitue le point de départ des unités combattantes des maquis de l'Ain. Fin juillet 1943, après la destruction par la Wehrmachtdela ferme de Termant toute proche, la ferme des Gorges n'est plus sûre : elle est abandonnée et l'effectif est provisoirement transféré au camp du Gros Turc sur le plateau de Retord, puis au camp de Morez.


Extrait du DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, Fondation de la Résistance - département AERI, 2013