Nom de rue à la mémoire du résistant Louis Lagadic, Pont-l'Abbé (Finistère)

Légende :

Plaque commémorative et plaque de rue à Pont-l'Abbé (Finistère), du nom de Louis-Lagadic, résistant fusillé au Mont Valérien (Suresnes)

Genre : Image

Type : Plaque de rue

Producteur : D. Le Floc'h

Source : © Cliché D. Le Floc'h Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : Juin 2018

Lieu : France - Bretagne - Finistère - Pont-l'Abbé

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Analyse média

Le nom du résistant Louis Lagadic a été attribué à l’artère principale située à l’entrée nord-est de Pont-l’Abbé (Finistère), sa commune natale, pour honorer la mémoire de cet enfant du pays, engagé très jeune dans la Résistance communiste et fusillé au Mont-Valérien en 1944.

Sous la plaque, à l’une des extrémités de la rue, au croisement de la rue des Chevaliers, figure une autre plaque qui apporte indications et précisions permettant au passant de prendre connaissance du rôle joué par Louis Lagadic durant la Seconde Guerre mondiale, comme sergent FTPF.

Dans le prolongement de la rue Louis-Lagadic, vers l’extérieur de la ville, se trouve une rue qui porte aussi le nom d’une résistante, native également de Pont-l’Abbé, Raymonde Folgoas-Guillou.


Delphine Le Floc'h.

Contexte historique

Louis, Noël, Marie, Lagadic est né à Pont-l’Abbé en Pays bigouden (sud-ouest du Finistère), le 5 mai 1922. Son engagement de militant communiste le conduit tout naturellement à intégrer la Résistance, au sein des FTP, en janvier 1942, alors qu’il n’a pas 20 ans.

À la tête du groupe de Pont-l’Abbé, coresponsable de l’OS dans ce secteur, il réalise diverses opérations de sabotage. C’est notamment le cas le 1er mai 1942, où, avec ses camarades Michel Guennec, Marcel Stéphan, Laurent Cariou, Jean Le Faou et Pierre Diquélou, il fait sauter un pont enjambant un petit ruisseau sur la ligne de chemin de fer reliant l’usine de concassage de galets de Tréguennec à la capitale du Pays bigouden, axe important de l’organisation Todt. Son équipe organise aussi le 21 juin, une opération de plasticage, toujours sur la même voie ferrée, contre un transformateur électrique à Pen-Enez en Tréméoc. Elle essaye également un peu plus tard, le 20 septembre, d’incendier l’usine de conserverie Raphalen de Plonéour-Lanvern, entreprise qui collabore avec les Allemands.

Suite à une enquête menée par les Renseignements Généraux de Quimper, sous la direction du Commissaire Henri Soutif, Louis Lagadic est arrêté, le 16 octobre 1942, par les gendarmes français menés par le Maréchal-des-Logis-chef Jaffray.

Le 19 décembre 1942, le tribunal de la Section spéciale de Rennes le condamne, à l’issue d’un procès, à une peine de cinq ans de réclusion. Il accomplit sa peine d’abord à la prison de Mesgloaguen à Quimper, avant d’être envoyé à Vitré, puis à Fontevrault-l’Abbaye. Transféré ensuite à Blois, en octobre 1943, puis à la prison de Fresnes, le 27 mars 1944, il est jugé ce même jour, comme franc-tireur par le tribunal militaire allemand et condamné à mort.

Il n’a pas encore 22 ans lorsque les autorités allemandes du Mont-Valérien à Suresnes le passent par les armes le 5 avril 1944 à 15 h 03.
Cette exécution lui vaut la mention « Mort pour la France », décernée par le secrétariat général aux Anciens Combattants le 11 juillet 1945.


AuteurDelphine Le Floc'h

Sources :

Notice de Louis Lagadic sur le site du Maitron des Fusillés (http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article168885).

Dernière lettre de Louis Lagadic à sa famille, conservée au Mont Valérien.

« Répression des menées terroristes, communistes et anti-nationales », Rapport du Commissaire aux Renseignements Généraux de Quimper, Henri  Soutif, datant du 24 octobre 1942, in René Pichavant, Les clandestins de l’Iroise, tome 2, 1942-1943, édition Morgane, 1982.

Témoignage de Guy Le Corre, cheminot, Résistant, in René Chesnais, La guerre et la résistance dans le sud de l’Ille-et-Vilaine, édition René Chesnais, 1999. Article « le faisceau de Pen-Enez » sur le blog « Ero-Vili : le concasseur à galets de Tréguennec ».