"Le Comité de Coordination des Mouvements de Zone Nord "

Le Comité de coordination de zone Nord (CCZN) est une structure transitoire dans le processus d'unification de la Résistance.
Réuni pour la première fois le 26 mars 1943, il est composé d'un représentant de l'Organisation Civile et Militaire (OCM), Maxime Blocq-Mascart, de Libération-Nord (Charles Laurent), de Ceux de la Résistance (Jacques Lecompte-Boinet), de Ceux de la Libération (Roger Coquoin) et du Front National (Pierre Villon).

Le 3 avril 1943, se tient, sous la présidence de Jean Moulin, la première séance du CCZN qui verra le rattachement du comité militaire - qui deviendra plus tard le "Comité Action" -, du COMAC ainsi que du Comité civil. En d'autres termes, la réunion marque la réussite de l'unification militaire, sans toutefois parvenir à l'unification civile.


Moins de quatre mois après sa création, le CCZN se trouve doublé par d'autres organismes de coordination de la Résistance.
Ses membres se retrouvent tous au Conseil National de la Résistance (CNR), fondé en mai 1943 (seul Blocq-Mascart a d'abord refusé d'y siéger) et au Comité Central des Mouvements de Résistance (CCMR), créé en juillet 1943.

Lorsqu'il revient de Londres, fin janvier 1943, Pierre Brossolette, alias "Brumaire", est chargé par Londres de créer une Comité de coordination en zone Nord.
Deux mois plus tard, fin mars 1943, c'est au tour de Jean Moulin de regagner la France. Il est alors porteur des "Nouvelles Instructions" qui font de lui le représentant de De Gaulle pour la France entière. Il est chargé de constituer un Conseil de la Résistance, ce qui sous-entend l'abandon du CCZN.

L'histoire du CCZN, de courte durée, fut donc témoin du violent incident, le 31 mars 1943, entre les deux représentants du général de Gaulle en France, Pierre Brossolette et Jean Moulin. De même, elle illustre l'une des difficultés de l'entreprise résistante : l'obligation de réinventer sans cesse des principes d'action dans un contexte très évolutif, tout en jonglant avec les délais et les malentendus provoqués par les aléas des communications.

Le CCZN disparaît de lui-même à la fin de l'année 1943.

 

Source(s) :

D'après le Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Robert Laffont, 2006.

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