Général Edgar de Larminat

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © SHD - Photothèque du Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale Droits réservés

Date document : sans date

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Edgar de Larminat est né en 1895 à Alès (Gard). Ancien élève de Saint-Cyr, officier des troupes coloniales, il termine la guerre de 1914-1918 avec le grade de capitaine, quatre citations et la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur.

Chef d'Etat-major du général commandant les troupes du Levant, il est promu colonel en mars 1940. En mai, il est nommé d'Etat-major du général commandant le Théâtre d'opérations du Moyen-Orient. En juin 1940, refusant la défaite, il tente de maintenir, avec l'aide de ses chefs, les troupes du Levant dans la lutte ; désavoué, il est condamné aux arrêts de forteresse et emprisonné à Damas le 27 juin. Trois jours plus tard, il parvient à s'évader et à rejoindre les Britanniques en Palestine. 

Ayant pris contact avec le général de Gaulle, il est chargé de mission au Moyen-Orient en juillet 1940 ; il rencontre le général Legentilhomme en Côte des Somalis mais le territoire n'est pas prêt à rejoindre la France libre. En août 1940, il joue un rôle prépondérant dans le ralliement du Moyen-Congo à la France libre, avant d'être nommé par le général de Gaulle, Gouverneur général et Commandant supérieur des Troupes d'AEF. Membre du Conseil de Défense de l'Empire, Haut-commissaire et commandant des Troupes de l'Afrique française libre, il est promu général de brigade en juillet 1941 au moment même où il est condamné à mort par contumace par la Cour martiale de Gannat. 

Il organise alors les bataillons africains qui constitueront le noyau des troupes FFL au sein de la 1ère Division française libre (1ère DFL) et de la Colonne Leclerc (future 2e DB). Adjoint du général Catroux, commandant en chef au Levant, il assume, à partir de décembre 1941, le commandement de la 1ère Brigade FFL pendant la campagne de Libye. Il fait notamment organiser les défenses de la position de Bir-Hakeim avant l'offensive des troupes italo-allemandes du général Rommel en mai 1942.

 Le 27 juillet 1942, de retour d'une inspection de la 2e Brigade FFL, il est victime d'un grave accident de voiture sur la route du Caire à Alexandrie. Rétabli, il reçoit en septembre 1942 sa troisième étoile (reportée au 1er juillet 1941 pour titres exceptionnels) et le commandement des FFL du Western Desert. En janvier 1943, le général de Larminat prend le commandement de la 1ère DFL. Il rejoint la Tunisie avec sa division et conduit brillamment les opérations qui aboutissent à l'enlèvement des objectifs du Djebel Garci et devant Takrouna du 8 au 13 mai 1943. Général de corps d'armée, il est nommé, en juin, chef d'Etat-major général des FFL.

Edgard de Larminat part pour la campagne d'Italie avec le corps expéditionnaire français du général Juin où il commande, à partir de juin 1944, un corps de poursuite comprenant la 1ère DFL et la 3e DIA. Il sera cité une nouvelle fois pour son remarquable sens tactique et pour son esprit de décision lors de la poursuite des troupes allemandes dans la région de Viterbo, en Toscane, en juin 1944. Il participe avec l'Armée B du général de Lattre au débarquement de Provence d'août 1944 comme commandant du 2e Corps d'Armée.

En octobre 1944, il est nommé au commandement des Forces françaises en opération sur le front de l'Ouest (devenu Détachement d'Armée de l'Atlantique) et, à ce titre, de réduire les poches allemandes de Lorient, La Rochelle, Rochefort et Royan-Pointe de Grave. Dans le courant de l'hiver 1944-1945, il procède à la transformation en unités régulières des unités des FFI, issues du maquis. Il met sur pied cinq divisions d'infanterie et, entre le 14 et le 20 avril 1945, à la tête d'importantes forces terrestres et navales, il s'empare de l'ensemble des positions allemandes sur les deux rives de la Gironde, faisant 10 000 prisonniers et capturant un matériel considérable. Il obtient la libération du port de Bordeaux puis l'occupation de l'Ile d'Oléron (2 mai) et, après la capitulation de l'Allemagne, la livraison sans destruction supplémentaire des places fortes de la Rochelle, Saint-Nazaire et Lorient.

En novembre 1945, Edgard de Larminat est nommé inspecteur général des Troupes d'Outre-mer. Premier Président de l'Association des Français libres, il est membre titulaire du Conseil supérieur de la Guerre à partir de 1950. Il est nommé général d'armée en 1953 et inspecteur des Troupes coloniales en décembre 1955. Un an plus tard, en décembre 1956, atteint par la limite d'âge, Edgard de Larminat est placé dans la 2e section (cadre de réserve). Rappelé à l'activité en juin 1962, il se voit confier la présidence de la Cour militaire de Justice en charge de juger les acteurs de la rébellion d'Alger d'avril 1961. Craignant de ne pouvoir, physiquement et moralement, mener à bien cette dernière mission, le général de Larminat met fin à ses jours, le 1er juillet 1962 à Paris. Ses obsèques ont été célébrées à Montain dans le Jura où il a été inhumé.