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Analyse média

Ce document est un exemple des lettres de candidatures au poste de censeur que reçoit le préfet des Bouches-du-Rhône. La trame de la lettre est souvent la même :

            -le candidat est français et a satisfait à ses obligations militaires, il se trouve après sa démobilisation sans emploi.

            -il était avant-guerre journaliste et est donc qualifié pour surveiller ses confrères. Ici le candidat cite les quotidiens régionaux ou nationaux auxquels il a collaboré:Petit Marseillais, Eclaireur de Nice,le Journal, l'Auto, Paris-Soir et la Dépêche de Constantine. A l'exception cette dernière,dont le directeur politique est radical-socialiste, tous les journaux cités appartenaient avant-guerre au pôle conservateur.

            -le candidat est un bon citoyen qui ne demande qu'à aider,comme le maréchal l'a demandé, le pays dans son malheur.

Fréquemment, le candidat appuie sa demande par l'évocation de sa situation de famille : ici le père et le grand-père ont combattu avec honneur.

Que les lettres émanent directement du candidat ou soit une recommandation, elles montrent que la démobilisation entraîne un chômage qui pousse à rechercher,sans trop d'état d'âme, un emploi dans les nouvelles structures qui apparaissent.

 

Contexte historique

Dès le 29 juillet 1939, un décret-loi a créé un Commissariat général à l'Information auquel succède en mars 1940 un ministère de l'Information. La censure se limitait alors aux événements liés à la guerre. Le régime de Vichy fait de la censure un instrument essentiel du contrôle des populations. Tous les médias sont concernés mais la presse et la radio sont l'objet d'une attention particulière. Les préfets sont chargés de pourvoir les postes qui se créent. Le repli en zone sud de journaux parisiens augmente la charge de travail et donc les possibilités d'emploi.