Berty Albrecht

Légende :

Berty Albrecht, alter ego de Henri Frenay à la tête du mouvement Combat et responsable du service social

Berty Albrecht, alter ego to Henry Frenay as head of the Combat movement and charged with Combat's social services

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Lieu : France

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Contexte historique

Figure du féminisme, Berty Albrecht s'engage tôt dans la défense des droits de la femme avant de jouer un rôle déterminant à la direction du mouvement Combat pendant la Résistance.
Née Berthe, Pauline, Mariette Wild à Marseille le 15 février 1893 dans une famille de la haute bourgeoisie protestante d'origine suisse, tout la destine à une existence tranquille. Après ses études secondaires, elle prépare son diplôme d'infirmière. Lors d'un séjour à Londres, elle rencontre Frédéric Albrecht, un banquier hollandais qu'elle épouse en 1918 et dont elle aura deux enfants, Frédéric et Mireille. A Londres, Berty découvre le Birth Control, mouvement pour la planification des naissances.

A partir de 1932, elle s'installe seule à Paris où elle se lie avec Victor Basch, professeur à la Sorbonne et président de la Ligue des droits de l'Homme. Ardente militante de la cause des femmes, elle créé une revue trimestrielle, Le Problème sexuel, réclamant la liberté de contraception et d'avortement. En 1936, elle passe par l'Ecole des surintendantes d'usine. Aux premiers signes de la montée du nazisme, elle met en place un centre d'accueil pour les réfugiés allemands. C'est là qu'elle rencontre le jeune capitaine Henri Frenay, subjugué par cette femme exceptionnelle.

Après la défaite de 1940, elle le retrouve en décembre à Vichy. Leur premier effort est de rassembler des informations pour en faire un bulletin que Berty dactylographie elle-même, les Bulletins d'informations et de propagande. Puis, c'est la création d'une feuille clandestine artisanale, Les Petites Ailes à 2 000 ou 3 000 exemplaires, puis, le journal Vérités, à partir de septembre 1941.

En 1942, de la fusion de Vérités et de Liberté, organe résistant de François de Menthon, naît le mouvement Combat, qui se développe sous la direction d'Henri Frenay avec la participation active de Berty Albrecht. Alter ego de Frenay à la tête de Combat et responsable du service social, Berty est arrêtée en janvier 1942. Relâchée, elle est arrêtée à nouveau en mai et internée à Vals-les-Bains. Elle exige d'être jugée. Devant le refus des autorités, elle fait une grève de la faim pendant 13 jours avec quelques-uns de ses co-détenus, parmi lesquels Emmanuel Mounier, fondateur de la revue Esprit. Elle obtient alors, après un passage par l'hôpital d'Aubenas, d'être transférée à la prison Saint-Joseph à Lyon et est finalement jugée et condamnée à six mois de prison ferme. Simulant la folie, elle est placée en novembre 1942 à l'asile du Vinatier où un commando de Combat la libère, le 23 décembre 1942.

Refusant de partir à Londres, elle reprend le combat. Elle est arrêtée par la Gestapo à Cluny, à côté de Mâcon, le 27 mai 1943, au cours d'un faux rendez-vous. Elle est torturée et transférée à la prison du Fort Monluc à Lyon puis à Fresnes où elle est incarcérée le 31 mai à 0 h 15 et placée dans une cellule du quartier des droits communs. Echappant ainsi à la surveillance réservée aux "politiques", elle se donne la mort par pendaison dans la nuit.

Berty Albrecht, inhumée dans la crypte du Mont Valérien, est l'une des six femmes nommées Compagnons de la Libération.

Décorations :
Compagnon de la Libération - décret du 26 août 1943
Médaille Militaire
Croix de Guerre avec palme
Médaille de la Résistance avec rosette


As a figure for feminism, Berty Albrecht became engaged in the fight for women’s rights before playing an important role in the Combat movement of the Resistance of the Interior.

Born, “Berthe”, Pauline Mariette Wild in Marseilles February 15th 1893, to an upper class Protestant family of Swiss origin, a life supposedly destined for comfort. After completing secondary school she began a degree in nursing. During a stay in London she met Fréderic Albrecht, a Dutch banker whom she married in 1918 and had two children with, Frédéric and Mireille. It was in London that Berty discovered birth control and the movement for family planning.

In 1932 following her divorce from Albrecht, she moved to Paris where she met Victor Basch, professor at La Sorbonne and President of the Ligue des droits de l’Homme (human rights league). An ardent campaigner for women’s rights she created a tri-monthly revue, Le Problème sexuel that called for the use of contraception and abortion. In 1936 she enrolled the Ecole des surintendantes d’usine. At the first signs of the rise of Nazism, she set up a rescue center for German refugees. It is there that she met the young captain Frenay, who was under the spell of this extraordinary woman.

After the armistice of 1940, Berty joined Captain Frenay in Vichy. Their first efforts were to assemble information as quickly as possible to print a bulletin that Berty typed herself, the Bulletins d’informations et de propagande. Following this was the creation of the clandestine pamphlet Les Petites Ailes that printed 2,000-3,000 copies, then the newspaper Vérités starting in September 1941.

In 1942 from the merging of the Resistance newspapers Vérités and Liberté of François de Menthon, came the movement Combat that developed under the direction of Henri Frenay with Berty’s participation as well. During this time she was the genuine alter ego of Henri Frenay at the head of Combat and was also in charge of Combat’s social services. Berty was arrested in January 1942 and after her release was arrested once again and detained at Val-les-Bains, where she insisted upon being given a trial. Upon the refusal for a trail by the authorities she began a hunger strike that lasted 13 days along with some of her inmates, one of which was fellow Resistance fighter and founder of the clandestine paper Esprit, Emmanuel Mounier. Eventually she was sent to the Aubenas hospital for recovery then passed along to the Prison Saint-Joseph in Lyon where she was finally tried and sentenced to six months of prison. Feigning insanity she was placed in the asylum of Vinatier where she was rescued by a group set up by Combat and escaped on the 23rd of December 1942.

 

Refusing to leave for London, she carried on fighting. She was arrested by the Gestapo in Cluny, near Mâcon on May 27th 1943, following a false meeting. Following her arrest she was tortured and transferred to the prison of Fort Monluc in Lyon then moved to Fresnes where she was incarcerated with common law prisoners on May 31st at 12:15 am. She hung herself in the night.

Berty Albrecht was buried in the Crypt of Mount Valérien and is one of the six women named Compagnons de la Libération.


Laurent Douzou et Dominique Veillon, in Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Robert Laffont, 2006 et d'après le site Internet de l'Ordre de la Libération.

Traduction : Sarah Buckowski