Les organisations de Résistance

Dès l’été 1940, des individus et des petits groupes protestent contre l’Occupation et critiquent le nouvel État français, notamment par la diffusion d’écrits dactylographiés. Ces initiatives précoces sont la première expression d’une résistance qui va s’affirmer et se développer tout au long de la période.

Des groupes se forment progressivement, réunis sous le nom de mouvements (construits souvent autour de la parution d’un journal), de réseaux (en lien avec la France Libre ou les Alliés), mais aussi au sein d’autres organisations clandestines, syndicales ou politiques. Ils tentent, dans tous les départements de la région, d’informer et de mobiliser la population, de soutenir l’action de la France Libre et des Alliés sur le plan militaire, d’agir contre l’occupant ou encore de venir en aide aux personnes persécutées. 


The Organizations of the Resistance 
As soon as the summer of 1940, individuals and small groups protesting against the Occupation of France and critiques of the Vichy government, notably through the distribution and circulation of pamphlets, began forming. These early initiatives were the first expressions of resistance that went on to grow and take on many forms throughout the period.

These resistance groups formed gradually united under the names of movements (often built around a newspaper), networks with connections with France Libre (Free France) and the Allied Forces, and other clandestine networks organized by unions or political parties. They tried, in all the departments of the region to inform and mobilize local populations to support the efforts of France Libre  and the Allied forces, act against the Occupying forces and help those who were at risk of being persecuted against. 

Auteur(s): Equipe PACA
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Traduction : Sarah Buckowski

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Bibliographie

Actualités

Les écrits de la première Résistance haut ▲

L’automne 1940 est le temps des premiers écrits de la Résistance en zone Sud. Dès le 6 septembre 1940, le général d’aviation Gabriel Cochet, pourtant favorable au maréchal Pétain, refuse la défaite militaire et lance un appel à « résister ». Le journaliste Jean Bardanne publie dans des « Bulletins de renseignements » des informations sur la situation militaire et internationale. 

Ces textes sont reproduits par de véritables chaînes de recopiage. Des copies, dactylographiées ou manuscrites, circulent dans toute la région. Elles sont diffusées via les filières militaires, des groupes religieux, et autres cercles professionnels ou amicaux.


The Writings of the first Resistance
The fall of 1940 was the debut for the first written efforts of the Resistance in Southern France. On September 6th 1940, the General of aviation, Gabriel Cochet, a man who was nevertheless in favour of Pétain, refused defeat and broadcasted a call to “resist”. The journalist, Jean Bardanne published military and news on the current situation in France in “informational bulletins”.

These texts have been reproduced as copies of original handwritten or typed texted that circulated throughout the Provence region. They were distributed through military channels, religious groups and social circles.

Auteur(s) : Equipe PACA
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Traduction : Sarah Buckowski

Les mouvements de Résistance haut ▲

Les premières organisations de Résistance se structurent dans la région dès 1940. Les fondateurs des trois grands mouvements de la zone Sud (Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur) arpentent d’ailleurs la R2 et la ville de Marseille en 1940 et 1941, prenant des contacts en vue de recrutement, tandis que leurs bulletins et journaux y circulent.

Le Mouvement de Libération nationale d’Henri Frenay et Berty Albrecht diffuse Les petites Ailes de France, journal qui prend le nom de Vérités en juillet 1941 puis de Combat en novembre 1941, lorsqu’il s’unit avec le mouvement Liberté de François de Menthon et Pierre-Henri Teitgen. Le mouvement Libération-Sud d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie fait paraître le journal Libération. Basé à Lyon, le mouvement Franc-Tireur de Jean-Pierre Lévy édite le journal clandestin du même nom. En mai 1941, le Parti communiste français crée le mouvement Front National de lutte pour la libération de la France.

Ces mouvements évoluent sous les coups de la répression, et en fonction de l’évolution du conflit, du renforcement de la politique de collaboration de Vichy, de l’Occupation et des liens qui se tissent avec la France Libre. Leur organisation et leurs formes d’actions se modifient. Ils incluent progressivement des services de renseignements, d’aide sociale et matérielle aux résistants et à leurs familles, ainsi que des groupes armés.

Hérités de l’organisation de Combat, considéré comme mouvement modèle de par sa structure, certains de ces services finissent par embrasser tout le territoire, à l’instar du Noyautage des Administrations Publiques (NAP) ou encore du Comité des Œuvres Sociales des Organisations de Résistance (COSOR).

Auteur(s) : Equipe PACA

Les organisations politiques clandestines haut ▲

Les deux principaux courants politiques qui se réorganisent clandestinement, sont, dans la région, les communistes et les socialistes.

Ces derniers participent à de nombreux mouvements. Parallèlement, ils s’emploient à reconstituer également une structure politique. Le Comité d’action socialiste (CAS) regroupe les élus socialistes qui ont refusé les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, comme Félix Gouin, et les militants hostiles à Vichy et à l’Occupation. Ils diffusent Le Populaire.

Le Parti communiste, interdit depuis septembre 1939, fait paraître de nombreux tracts et journaux comme Rouge-Midi ou des éditions régionales de L’Humanité. Ceux-ci dénoncent la politique de Vichy, mais, jusqu’au printemps 1941, renvoient dos à dos Londres et Berlin. Leur orientation se modifie à partir de mai 1941 et du lancement du Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France qui appelle à lutter contre l’occupant.

Il existe également un petit noyau trotskiste qui diffuse le journal La Vérité et travaille, à Marseille, avec le Comité américain de secours de Varian Fry et Daniel Bénédite.


Clandestine Political Organizations
The two main political courants that organized in secret during this time in Provence were the Communists and the Socialists.

The Socialists were deeply involved in many clandestine movements while at the same time working to rebuild a political structure in the region.  The Socialist Action Committee (CAS) brought together elected socialists, such as Félix Gouin, who refused to grant full powers to Pétain and the other militants of the Vichy government and Nazi forces. They also distributed Socialist newspaper, Le Populaire.

The Communist party had been banned in France since 1939 but continued to publish its many pamphlets and newspapers such as Rouge-Midi and the regional versions of the newspaper l’Humanité to denounce the acts of the Vichy Government, and until the spring of 1941 were distributing back to back to London and Berlin. From then on their orientation changed with the launching of the National Front fighting for the freedom and independence of France against its occupiers.

There was also at the time a small group of Trotskyists and their newspaper La Verité (The Truth) who operated in Marseilles in alliance with The American Rescue Committee of Varian Fry and Daniel Bénédite.

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Traduction : Sarah Buckowski

Les syndicats clandestins haut ▲

Les deux grandes confédérations syndicales ouvrières, la confédération générale du travail (CGT) et la confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), sont interdites par Vichy. Mais elles se reconstituent clandestinement et participent au conseil national de la Résistance. 

La CGT, divisée nationalement depuis 1939 et l’exclusion des communistes, se réunifie, en avril 1943, lors des « accords du Perreux » dans la banlieue parisienne. Dans les Bouches-du-Rhône, elle fait paraître Le Midi Syndicaliste, journal de l’Union départementale des syndicats ouvriers, et des journaux par secteurs professionnels. En 1944, infiltrés dans les syndicats officiels dont ils prennent le contrôle, les militants de la CGT clandestine animent dans la région marseillaise deux mouvements de grèves importants, en mars puis en mai 1944, qui touchent la plupart des grandes entreprises.

The Clandestine Unions

The two largest workers’ unions, la Confédération Générale du Travail (CGT) and la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC), were banned under the Vichy government. They nevertheless reformed clandestinely and were represented in the national council of the Résistance (CNR).

The CGT, very much divided since 1939 when the Communists were excluded, reunited in April 1943, during the “Perreux Agreements” in the Paris suburb. In the Bouches-du-Rhône, the CGT published the Le Midi Syndicaliste, the newspaper of the departmental trade unions as well as newspapers covering various professional sectors. In 1944, the CGT infiltrated official trade unions and eventually took them over and spread activity throughout the Marseille region through two very important strikes, one in March and another in May of 1944, which affected most major companies.

 

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Traduction : Sarah Buckowski.

Les réseaux de Résistance et leur action haut ▲

La région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, de par sa situation stratégique, est propice à l’implantation de réseaux d’évasion et de renseignements en lien avec la France Libre, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’URSS. Nombreux dans le Sud-Est de la France, ils sont en contact direct avec un commandement souvent basé hors métropole comme le BCRA pour la France Libre ou le SOE pour les Britanniques.

Ils réalisent des missions de renseignement, de sabotage, ou encore d’évasion. 


 

The Networks and Operations of the Interior Resistance

The region of Provence-Alpes-Côte-d’Azur was a crucial region for the establishment of clandestine networks set up by the Interior Resistance with France Libre (Free France),The United Kingdom and the USSR due to its strategic location. Many Resistance members in the South-East of France were in direct contact with command centers outside of France, such as the BCRA for Free France or SOE for the British. 

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Traduction : Sarah Buckowski