L'attaque du camp d'Esparron

Légende :

Photographie-plan du monastère-ermitage Notre-Dame-d'Esparron, Vercors isérois (Trièves), début XXe siècle, où, le 3 février 1944, une attaque allemande de grande ampleur a notamment sonné la fin du camp C 11 de l'AS-Vercors

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection G. Giraud Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Début XXe siècle

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Esparron

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

À l'automne 1940, l'ermitage d'Esparron était occupé par 200 garçons des Chantiers de la Jeunesse qui se consacraient à l'exploitation forestière et à l'éducation physique. Avant même la dissolution des Chantiers de la Jeunesse en juin 1944, Esparron était déjà un refuge de la Résistance. 
Le 3 février 1944, à l'aube, les Allemands attaquent. Les Français assiégés se replient après avoir perdu l'un des leurs. Maîtres du terrain, les soldats allemands incendient les bâtiments.
Après la guerre, la chapelle fut transférée dans l'hôtellerie que les Chantiers avaient commencé à reconstruire. Les grands murs des bâtiments incendiés furent abattus. Dans la partie haute de l'ermitage est d'ailleurs installé un Mémorial de ces événements.


Auteur : Equipe GVR

Sources :

Bulletin Le Pionnier du Vercors, n°17, décembre 1976, pp. 6-7, Grenoble, ANPCVV.

http://www.isere-tourisme.com/patrimoine-culturel/ermitage-notre-dame-desparron

Contexte historique

Le 3 février 1944, le monastère de L’Esparron, sur les pentes sud-est du Vercors, est attaqué par sept cents fantassins allemands, deux automitrailleuses, des mortiers. Le maquis du C 11 qui l'occupe est un des camps les plus anciens de l'AS-Vercors. Il compte trente jeunes gens, dont dix seulement sont armés. Son chef est Gaston Cathala, Grange, ancien sergent d'infanterie alpine.

Obligés de céder le terrain devant la supériorité numérique écrasante, les maquisards gagnent les sommets environnants, infligeant à l'ennemi des pertes évaluées à vingt ou trente tués ou blessés. Eux-mêmes laissent deux morts sur le terrain et emmènent trois blessés. Il y a quatre ou cinq disparus, un déporté.

Ils ont tout perdu. À beaucoup d'entre eux, il ne reste qu’une arme, un pantalon, une chemise, des chaussures. Pas d'argent, rien à manger. Il fait - 15°, et ils savent qu'ils seront traqués dans les montagnes.

Heureusement, leur bonne conduite vis-à-vis des populations civiles avoisinantes leur a attiré la sympathie des paysans. Ceux-ci savent fort bien qu'ils n'ont pas affaire à des pillards et que Grange, leur chef, maintient une discipline de fer dans le camp. Grange parviendra à conduire ses hommes en direction du mont Aiguille. Bassinet-Dufour succombe en couvrant le repli de ses compagnons. Marin est blessé. Marius Desserre, Berlingot, est tué. Le groupe rejoint le C 2, placé aux ordres du lieutenant Potin, Payot.

Deux petits villages – Trézanne, au pied du mont Aiguille, et Clelles – recueillent en grand secret les survivants. Mais les Allemands ont prévenu qu'ils reviendraient. Pour eux, l'affaire est un cuisant échec, et malheur à ceux qui auront aidé les résistants. Déjà, avant de quitter la région, ils avaient incendié un hôtel et déporté ses patrons, parce qu'on y a trouvé un jeune du camp que ses parents venaient voir de Marseille, et qui fut déporté en Allemagne.

Pour éviter des catastrophes plus importantes, il faut réfléchir et agir rapidement.

La façon dont l'attaque a été menée par les Allemands qui connaissaient à fond le dispositif d'alerte et de défense du C11, la fouille des maisons sympathisantes (Casseyre et hôtel Michel) supposent l'existence d'un ou de plusieurs agents de renseignements dans le secteur.

Le camp doit quitter la région le plus tôt possible. Ainsi les Allemands ne trouveront pas sa trace et ne pourront pas se livrer à des représailles sur les civils. Le nomadisme perpétuel imposé aux maquisards rend cette décision immédiatement exécutoire, et le départ est fixé dans la nuit du 7 au 8 février. Le camp ira s'établir au col de Rousset-en-Vercors, après s'être regroupé dans le massif du Diois, où Hardy (héros mort à Vassieux) s'occupe activement de trouver un cantonnement.

Pour en savoir plus :

La fin du camp d'Esparron - Témoignage

 Les raids et les coups de boutoir contre la Résistance (G. Giraud)

 

 

Visualiser en 3 D :

1- Installer Google Earth, en téléchargeant le lien ici
2- Cliquer sur "Visualiser les lieux de mémoire"
3- Un fichier se télécharge au bas de l'écran
4 - Cliquer sur le fichier pour l'ouvrir
5- Naviguer sur les lieux, notamment à l'aide du pictogramme , zoomer, dézoomer, etc.


Sources :

Bulletin Le Pionnier du Vercors, n°17, décembre 1976, pp. 6-7, Grenoble, ANPCVV.

D'après http://www.isere-tourisme.com/patrimoine-culturel/ermitage-notre-dame-desparron.