Georges Thierry d'Argenlieu

Légende :

L'amiral Georges Thierry d'Argenlieu, Compagnon de la Libération - sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Bretagne - Finistère - Brest

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Etat-Major Conseil de Défense de l'Empire

Fils d'un contrôleur général de la marine, Georges Thierry d'Argenlieu est né le 7 août 1889 à Brest.
Après des études au collège Stanislas à Paris, puis au lycée Saint-Charles à Saint-Brieuc, il choisit à son tour la marine et entre à l'Ecole navale à l'âge de 17 ans en octobre 1906. Enseigne de vaisseau de 1re classe en 1911, il sert à bord du croiseur Du Chayla en 1912 et 1913 avant de participer, lors de la campagne du Maroc, au rétablissement de l'ordre dans la région de Mogador.

Décoré de la Légion d'honneur à 24 ans, il est fortement marqué par ces années de formation et par sa rencontre avec Lyautey, dont il dira qu'elle a été « une des chances » de sa vie. Au début de la guerre de 1914-1918, il se trouve en Méditerranée à bord du Dehorter, du d'Iberville et de l'Eros. Dès 1915, pendant une escale à Malte, il demande son admission dans le Tiers-Ordre et reçoit le scapulaire.
Promu lieutenant de vaisseau en juillet 1917, il commande en 1918 le patrouilleur la Tourterelle et se distingue dans le sauvetage d'un transport de troupes.

La guerre achevée, sa vocation religieuse se confirme et il maintient son désir d'entrer au Carmel. En 1920, après des études au collège Angélique de Rome, Georges Thierry d'Argenlieu entre en religion au couvent d'Avon sous le nom de Louis de la Trinité. Il prononce ses vœux en septembre 1921. Il poursuit sa formation théologique par quatre années d'études aux facultés catholiques de Lille où il est sous-prieur. Lorsqu'en février 1932, la Province des Carmes de Paris est restaurée, le Père Louis de la Trinité en est nommé Supérieur provincial. Il conserve cette charge jusqu'au seuil de la guerre par renouvellement de son mandat.

En septembre 1939, il est mobilisé comme officier de marine de réserve et rejoint son poste à Cherbourg. Le 10 février 1940, il est promu capitaine de corvette. Le 19 mai, son frère, le général d'Argenlieu est tué à Gouy. Le commandant Thierry d'Argenlieu participe à la défense de l'arsenal de Cherbourg avant d'être fait prisonnier le 19 juin. Trois jours plus tard, Il parvient à s'évader du convoi en route vers le Reich et, déguisé en paysan, gagne Jersey, puis l'Angleterre, où il rallie le général de Gaulle le 30 juin.

Faisant retraite dans une communauté religieuse de Londres, il pense que sa place doit être celle d'aumônier de la France libre. Mais le petit nombre des officiers alors présents l'amène, après autorisation de ses supérieurs, à garder l'uniforme, il est alors nommé, en juillet 1940, capitaine de frégate et chef d'Etat-major des Forces navales françaises libres (FNFL).
Il part avec le général de Gaulle lors de l'expédition de Dakar. Le 23 septembre 1940, chef d'une délégation de parlementaires face à Dakar hostile, debout dans une vedette et sans armes, le commandant Thierry d'Argenlieu essuie un feu d'armes automatiques et se retire gravement blessé. Soigné pendant six semaines, à Douala, au Cameroun, il dirige ensuite en novembre, en qualité de commandant des FNFL en Afrique Equatoriale Française, à bord du Savorgnan de Brazza, les opérations navales du Gabon en liaison avec l'action menée à terre par le colonel Leclerc.

Membre du Conseil de Défense de l'Empire, il est nommé par le général de Gaulle premier Chancelier de l'Ordre de la Libération le 29 janvier 1941. Après une mission politique au Canada en mars 1941 au cours de laquelle il présente l'action de la France libre, il est nommé, en juillet, haut-commissaire de France pour le Pacifique avec les pleins pouvoirs civils et militaires. Il a pour mission, en liaison avec les alliés, d'assurer la défense des territoires français du Pacifique. Commissaire national du Comité national français institué en septembre 1941, il est promu en décembre 1941 capitaine de vaisseau.
Bientôt des divergences profondes opposent le haut-commissaire au gouverneur Sautot, notamment sur l'attitude à adopter vis-à-vis des alliés américains qui, ayant reçu l'autorisation du Comité national français, ont débarqué à Nouméa le 12 mars 1942. La crise se résout avec l'embarquement vers l'Angleterre du gouverneur Sautot en mai 1942. Le 27 mai 1942, le commandant Thierry d'Argenlieu préside au ralliement de Wallis et Futuna à la France libre.
Il participe ensuite à des négociations aux Etats-Unis et en Afrique du Nord où il accompagne le général de Gaulle lors de la Conférence d'Anfa, avant de devenir commandant des Forces navales en Grande-Bretagne (FNGB) le 19 juillet 1943 avec le grade de contre-amiral.

À bord de La Combattante, il conduit le général de Gaulle vers la France le 14 juin 1944 puis l'accompagne ensuite lors de son entrée dans Paris le 25 août, alors qu'il vient d'être nommé amiral Nord et chef d'Etat-major général adjoint de la marine.
Promu vice-amiral en décembre 1944, il participe en avril 1945, comme délégué de la France, à la Conférence de San Francisco, qui jette les bases d'une nouvelle organisation mondiale.
Nommé haut-commissaire de France et commandant en chef en l'Indochine le 16 août 1945 par le général de Gaulle, il a pour mission de rétablir l'ordre et la souveraineté française dans les territoires de l'Union indochinoise ; et, une fois l'Indochine libérée de l'occupation japonaise et chinoise et les provinces laotiennes et cambodgiennes annexées par le Siam récupérées, de mettre en place une fédération des peuples de la péninsule. Il est promu vice-amiral d'escadre en septembre 1945 et amiral en juin 1946. L'objectif militaire est atteint, mais les tentatives de bâtir des structures nouvelles se heurtent à la volonté politique du gouvernement d'Hô Chi Minh. Le 19 décembre 1946, le Vietminh attaque Hanoi par surprise, marquant le début d'une guerre qui va durer huit ans. L'amiral Thierry d'Argenlieu est maintenu à son poste sous les gouvernements Gouin, Bidault, Blum. Mais son action est controversée et le gouvernement Ramadier le remplace le 5 mars 1947 par Emile Bollaert, également compagnon de la Libération.
De retour en France, il est nommé inspecteur général des Forces maritimes et vice-président du Conseil supérieur de la marine avant de faire retraite au couvent des Carmes d'Avon-Fontainebleau.
Il reprend, fin 1947, la charge de chancelier de l'Ordre de la Libération qu'il détient depuis 1941.
Vers 1955, des raisons de santé l'obligent à restreindre ses activités et, en 1958, chancelier depuis 17 ans, il se démet de ses fonctions et se retire définitivement au Carmel.

Le Révérend Père Louis de la Trinité, Amiral Thierry d'Argenlieu, s'est éteint à Brest le 7 septembre 1964. Ses obsèques ont été célébrées en l'église d'Avrechy-d'Argenlieu dans l'Oise, en présence du général de Gaulle et de nombreux Compagnons. L'Amiral Thierry d'Argenlieu a été inhumé dans l'église d'Avrechy-d'Argenlieu.

Titres et décorations
Grand Croix de la Légion d'Honneur ;Compagnon de la Libération - décret du 29 janvier 1941 ; Médaille Militaire ; Croix de Guerre 1939/45 avec 3 palmes ; Croix de Guerre des T.O.E. avec palme ; Médaille de la Résistance avec rosette ; Médaille des Blessés ; Médaille du Sauvetage ; Médaille du Maroc ; Croix de Guerre belge avec palme ; Commandeur de l'Ordre de Léopold (Belgique) ; Commandeur de l'Ordre du Bain (GB).

Principales publications 
La Croix de la Libération, Nevers, Imp. Chassaing, 1951.
Souvenirs de Guerre : juin 1940-janvier 1941, Paris, Plon, 1973.
Chroniques d'Indochine 1945-1947, Paris, Albin Michel, 1985.


Musée de l'Ordre de la Libération