"Actions subversives en vue des débarquements"

Les Forces françaises de l'Intérieur (FFI) sont créées par une ordonnance du Comité français de libération nationale (CFLN) du 1er février 1944. Le général Koenig, héros de Bir-Hakeim , nommé par les Alliés, en dirige l'état-major à Londres. Les FFI ont également un état-major national et sont organisées en région, département et secteur. La mise en place des FFI correspond à une nouvelle phase de l'unification des forces armées de la Résistance intérieure, plus large que celle qui avait été réalisée avec la mise en place de l'Armée secrète en 1942-1943. Elles regroupent en effet l'Armée secrète (AS), les groupes francs, les FTP (francs-tireurs et partisans) et l'ORA (organisation de Résistance de l’armée, créée par la dissolution de l'armée d'armistice). Selon les régions, d'autres groupes sont intégrés aux FFI. Le général Koenig est respecté par les Américains et Eisenhower le reconnait comme commandant en chef des FFI le 30 mai 1944. Ainsi, explique François Marcot, dans le dictionnaire historique de la Résistance (Robert Laffont, collection Bouquins, Paris, 2006), il reconnait aux FFI le statut d’une « armée régulière » placée sous le contrôle des Français, intégrée dans le dispositif allié.

Les FFI doivent entrer en action au moment du Débarquement des forces alliées en France et mettre en œuvre les plans qui ont été définis à Londres par les services secrets de la France libre :
• le Plan vert (paralysie du réseau de chemins de fer, par le sabotage des voies ferrées pour empêcher l’afflux des renforts allemands) ;
• le Plan violet (neutralisation des lignes de communication téléphoniques allemandes, en particulier les lignes souterraines à grande distance) ;
• le Plan bleu (perturbation de la distribution d'électricité, par le sabotage des lignes à haute tension) ;
• le Plan Tortue, ou « bibendum », (retardement de le montée des renforts allemands vers le front par des actions de guérilla sur les routes).

L'un des principaux problèmes sera le manque d'armement, en raison du faible nombre de parachutages, mais aussi de la répartition très inégale des armes et du matériel entre les différents groupes. Dans la soirée du 5 juin, le message "Les carottes sont cuites" annonce le Débarquement, retardé par la tempête, et invite les FFI à se préparer à entrer en action. A partir de vingt-et-une heures, plusieurs messages se succèdent, phrases à l'apparence anodine mais qui ont chacune une signification bien précise : - "Il fait chaud à Suez" ordonne le plan Tortue c'est à dire l'entrée en guérilla afin de ralentir la montée des renforts allemands, notamment en visant les blindés. " Les dés sont sur le tapis " déclenche le plan Vert dont la finalité est le sabotage des voies ferrées. " Les plus désespérés sont les chants les plus beaux " lance le plan Violet afin de détruire les communications téléphoniques. Les résistants captent ces messages sur des postes interdits depuis la confiscation des TSF au printemps et les agents de liaison répercutent les consignes aux différents groupes. En septembre 1944, les FFI sont dissoutes par de Gaulle et les volontaires sont incorporés dans l'armée régulière.

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