Résistants français et militaires américains à Saint-Tropez

Légende :

Résistants français et militaires américains à Saint-Tropez, peu après le débarquement de Provence, mi-août 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Inconnu

Source : © Collection privée Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Var - Saint-Tropez

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Analyse média

Cette photographie illustre la complémentarité des actions de la Résistance intérieure et celles des troupes alliées débarquées en Provence. En effet, c'est par la conjugaison de ces forces que la Libération de la région a été obtenue. Certains combats illustrent parfaitement cette complémentarité. Par exemple, le 16 août, les troupes américaines et britanniques prennent le contrôle du noeud routier fort disputé du Muy, aidées par les FFI des localités environnantes. Ou encore à Draguignan, où les résistants se battent depuis la veille, lorsque les Allemands capitulent devant l'action coordonnée des FFI et des troupes de Libération.
Même schéma, le 19 août au soir, lorsque les troupes allemandes de Digne capitulent devant l'offensive des forces américaines et des résistants. C'est appuyée par les FFI que la Task Force poursuit sa route vers Sisteron, qui a subi des bombardements très meurtriers, pour atteindre Gap le 20 août.

Tandis que les forces françaises font mouvement vers l'ouest et Toulon, c'est de Lattre qui parvient à convaincre le général Patch de la nécessité d'attaquer la place forte toulonnaise avant que les Allemands n'aient réussi à renforcer considérablement ses défenses.


Equipe PACA

D'après Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947), Midi rouge, ombres et lumières, tome 4, Paris, Syllepse, 2014, pp. 64-65.

Contexte historique

L'action des troupes de Libération - avec un fort contingent français - a été déterminante. Mais celle des FFI est très loin d'être négligeable. La Résistance intérieure a joué un rôle important. Dans le département des Bouches-du-Rhône et dans toute la région, elle a aidé et appuyé la progression des troupes de Libération, et avant leur arrivée, elle a mené des combats contre l'occupant dans de multiples localités et porté l'insurrection urbaine de Marseille. Elle a harcelé les troupes allemandes qui se déplaçaient ou se repliaient. Dans la cité phocéenne, elle a fortement contribué à morceler les troupes d'occupation, dont les mouvements sont devenus périlleux et les informations incertaines.

Le commandant Crosia, prêtre-soldat, a fait état de la terreur que les combattants sans uniforme - les résistants français - inspirent aux militaires allemands.

Compte-tenu du rapport de forces, la Résistance intérieure seule n'aurait pu venir à bout des troupes d'occupation. Mais la complémentarité établie entre les FFI et l'armée de Libération dans le département, et plus largement dans le Midi, correspond assez bien aux modalités de l'insurrection nationale telle que le général de Gaulle a pu la définir à plusieurs reprises.


Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947), Midi rouge, ombres et lumières, tome 4, Paris, Syllepse 2014, p. 78.