Insigne du CDM (Camouflage du matériel)

Légende :

Signe de ralliement, affichage de ses convictions, les insignes fleurissent pendant et après la guerre.

Genre : Image

Type : Photo

Source : © Collection Maurice Bleicher Droits réservés

Détails techniques :

Ecusson métallique de 23 mm de diamètre.

Date document : 1946

Lieu : France

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Analyse média

Insigne de poitrine arboré après la Libération par les anciens du CDM (Camouflage du matériel). Il a été fabriqué par Augis à Lyon et porte un numéro d'attribution au revers. Il mesure 23 mm de diamètre. Un modèle de boutonnière mesure 17 mm.
Il se décrit ainsi : "Un coq de combat, sur une épée brisée, hurle à la France afin qu'elle se relève et qu'elle rayonne à nouveau dans le monde quand les nuages s'en iront vers l'Est".
La date de la fabrication de ces insignes n'est pas connue.


Auteurs : Pierre Balliot

Contexte historique

Dès la signature de la convention d'armistice avec l'Italie, le 26 juin 1940, à 0 h 30, des ordres sont donnés, par le général Olry, à toutes les unités de l'armée des Alpes pour le camouflage du maximum de matériel militaire. Cet ordre est repris par le général Colson, ministre de la Guerre qui, le 2 juillet, demande aux généraux commandant les régions de faire du camouflage du matériel pour préparer le moment de la revanche. Ces stockages vont s'effectuer sous le couvert d'organismes d'état-major (2e Bureau) et du service de Camouflage du matériel (CDM).

L'ordre de désarmer la France est donné en juillet 1940. Dès le mois de septembre s'opèrent les premières livraisons à l'Italie. Avec l'Allemagne celles-ci vont s'échelonner d'octobre 1940 à mars 1941. Dès leur entrée en zone libre en novembre 1942, et avant même la dissolution de la petite armée d'armistice, les forces allemandes et italiennes commencent à découvrir les stocks d'armes les moins cachés du CDM. Lorsque les Allemands réalisèrent que ces caches se révélaient importantes, ils imposèrent au gouvernement français la date limite du 23 janvier 1943 à minuit pour la restitution de tous les stocks d'armes illégaux.

Le sort des stocks d'armes subsistant dans les caches d'armes de l'armée d'armistice fut un sujet d'irritation entre officiers résistants et mouvements civils. Au procès Pétain, le général Picquendar a estimé qu'un tiers du matériel a été perdu, découvert par l'ennemi, dénoncé ou vendu par des Français indignes, ou même détruit ou noyé plutôt que d'être livré ; un tiers aurait servi à l'équipement des FFI (Forces françaises de l'intérieur) avant le 15 août 1944, un tiers restitué à la Libération. Mais, en l'état actuel des recherches historiques, il est seulement possible d'affirmer qu'un tiers de la totalité des armements et des matériels a pu être sauvé par l'action du grand réseau CDM au sein duquel l'équipe drômoise s'est révélée particulièrement active et courageuse.


Auteurs : Pierre Balliot
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.