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Monument commémoratif de Sanilhac, Ardèche

Légende :

Monument érigé en 1947 par les municipalités de Sanilhac et du Teil sur le talus au pied duquel 10 otages furent fusillés par les nazis le 21 avril 1944. Monument complété en 2002 d’un pictogramme explicatif des événements, réalisé par l’O.N.A.C.

Erected in 1947 by the local authorities in the villages of Sanhilac and Le Teil this commemorative monument stands in the very place where ten hostages were shot by Nazi forces on April 21st, 1944.

 

Commemorative Monument of Sanilhac, Ardèche
Erected in 1947 by the town councils of Sanilhac and Le Teil, this commemorative monument stands in the very spot where ten hostages were shot by Nazi forces on April 21st, 1944. In 2002, an additional sign recounting the events of April 1944 was affixed.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Guy Vesson et Christiane Chalias

Source : © Association des Amis du Musée de la Résistance en Ardèche Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques : Guy Vesson et Christiane Chalias pour l’association des amis du Musée de la Résistance en Ardèche.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Sanilhac

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Analyse média

Les victimes : Maurin Albertine, une ouvrière brodeuse de Bourg-St-Andéol, résistante de la première heure, membre du mouvement Libération-Sud, l'une des figures emblématiques de la Résistance en Ardèche ; Chauvière Arsène ; Lacrotte Louis ; Pérassi Gaston ; Reynaud Louis ; Vernet Joseph (cinq ouvriers cheminots de la résidence du Teil) ; Coulomb Fernand, de Pont-St-Esprit ; Livy Salomon ; Meyer Maurice, de Montélimar ; Triollet Georges, d’Annemasse.

Victims:  One of the most emblematic figures of the Résistance in Ardèche, Albertine Maurin, a seamstress from Bourg-Saint-Andéol, and longtime member of the Resistance group Libération-Sud, railway workers Arsène Chauvière, Louis Lacrotte, Gaston Pérassi, Louis Reynaud, and Joseph Vernet from Le Teil, Fernand Coulom fom Pont-Saint-Esprit, Salomon Livy and Maurice Meyer from Montélimar and Georges Triollet from Annemasse. 


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski

Contexte historique

Le 21 avril 1944, au petit matin, onze otages sont prélevés parmi les résistants détenus dans les prisons de la Gestapo de triste mémoire de la Citadelle de Pont-St-Esprit (Gard) et de l’Hôtel Pottier à Viviers. Entassés dans un camion, ils sont amenés au bord d’un talus au lieu-dit "Le Plan du Roure", sur la route conduisant à La Tour de Brison, commune de Sanilhac.
Dix sont fusillés en ce lieu par les Waffen SS en représailles des pertes subies quelques jours auparavant par les forces répressives allemandes venues sévir contre la population de Sanilhac, accusée de soutenir les maquisards. Le 16 avril, en effet, lors d’une embuscade tendue par les maquisards F.-T.P. du détachement Salomon, cinq soldats allemands sont tués sur le chemin du retour. Aucune perte n'est à déplorer parmi les maquisards. Profitant de l’affrontement, un habitant de Sanilhac, Monsieur Guibourdenche, arrêté par les Allemands car soupçonné d’avoir ravitaillé les maquisards, réussit à fausser compagnie à ses ravisseurs.

Chaque année, le dernier dimanche d’avril, se déroule fidèlement une cérémonie commémorative (voir photographie au verso).
Initiée par les organisations d’anciens résistants, elle est prise en charge depuis plusieurs années par les municipalités de la commune de Sanilhac (dont la population paysanne eut particulièrement à souffrir lors des opérations répressives des 16 et 21 avril) et du Teil, ville dont la population cheminote jugée globalement hostile à la politique de collaboration, avait été particulièrement visée. La veille même du 21 avril, plusieurs cheminots furent arrêtés brutalement à leur domicile, sur simple suspicion, par des éléments "français" de la Gestapo (des hommes du PPF engagés au départ dans la L.V.F. de Doriot). Après avoir été torturés à l’Hôtel Pottier au cours de la nuit, quatre d’entre eux furent jetés au hasard dans le camion à destination de Sanilhac, pour compléter les 10 otages à fusiller (le double des pertes allemandes).
En réalité, onze avaient été jetés dans le camion. L’un d’eux, Pierre Tonnot, un jeune résistant de Viviers, eut la vie sauve grâce à la discipline "militaire" de l’officier allemand commandant le peloton d’exécution. En comptant les otages à la descente du camion, arrivé au onzième, il s’écria "un de trop, raoust’’ et Pierre Tonnot fut rejeté dans le camion ! (récit enregistré sur DVD par Raoul Galataud consultable au Musée du Teil).


Early in the morning of April 21st, 1944 eleven hostages were removed from amongst the detained Resistance fighters at the Gestapo run prisons of La Citadelle de Point-Saint-Esprit and L’Hôtel Pottier in the town of Viviers. Thrown into the back of a truck the hostages were brought to the embankment known as “Le Plan du Roure” found on the route to La Tour de Brison in the town of Sanilhac.

Ten of the men were shot by the Waffen SS in retribution of the death of German soldiers several days before. It was in fact on the 16th of April in Sanilhac where the five German soldiers were shot by local Resistance fighters, maquisards of the group Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P.)-Salomon detachment, where they were investigating to see if the village of Sanilhac was in fact supporting the local Resistance fighters. The maquisards did not suffer a single loss and thanks to their efforts a certain Mr. Guibourdenche who had been taken in by the German forces in Sanilhac under suspicions of helping the maquisards was able to escape from his captors during the skirmish.

Every year on the last Sunday in April a commemorative ceremony takes place. Originally officiated by the organizations for former Resistance fighters and now under the direction of the local authorities of Sanilhac (where the local population was particularly affected by the tragic events between April 16th-22nd) and of the town of Le Teil, where rail workers were particularly mistreated under suspicion of their role in Resistance efforts. On the evening of the April 20th several railway workers were brutally taken out of their homes by French collaborators working with the Gestapo. The men were taken to L’Hôtel Pottier where they were tortured throughout the night, four of which were amongst the ten hostages shot the following day.

In actuality 11 men were thrown into the truck to be shot, but one, Pierre Tonnot, a young Resistant from Viviers, owed his life to the military discipline of the German officer presiding the execution of the ten others who only wanted to take the lives of double the men they had lost in Sanilhac. In counting the hostages as they exited the vehicle, upon realizing that there were 11 men, Pierre Tonnot was forced back into the truck. (Story also available on the DVD by Raoul Galataud available at the Musée du Teil).


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski