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Stèle de Tachay, Ardèche

Légende :

Stèle dite de "Tachay" érigée sur la commune de Gilhoc-sur-Ormèze, au carrefour des RD 269 et 287, près de ce qui fut le terrain de parachutage désigné par les services SFU4 sous le nom de code de "Camion"


The town of Gilhoc-Sur-Ormèze, where the cenotaph of Tachay was constructed at the intersections of the routes 269 and 287. Near to what was the air drop location given the code name “Camion” as assigned by the service group SFU4

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Pierre Millet Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques en couleur de Pierre Millet, juin 2012.

Date document : 29 juillet 1969

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche

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Analyse média

Cette stèle fut créée à l’initiative de trois comités locaux A.N.A.C.R. existant à l’époque : Lamastre, Saint-Péray et Tournon. Les résistants locaux Siméon Bouvier et André Valla avec l’aide de M. Gamon, maire de Gilhoc, furent les chevilles ouvrières de cette réalisation en hommage aux sept aviateurs alliés qui s’étaient écrasés au sol lors d’une opération de parachutage dans la nuit du 27 juin 1944. Elle fut inaugurée le 29 juillet 1969, en présence d’une foule particulièrement nombreuse qui se retrouva ensuite au cimetière de Lamastre où les aviateurs (cinq anglais, deux canadiens) avaient été inhumés en juin 1944. Depuis, une cérémonie est célébrée chaque année le dimanche le plus proche du 27 juin. Suite à l’érosion de la génération des anciens résistants, la municipalité de Gilhoc assume la pérennité de cette manifestation du souvenir qui bénéficie régulièrement de la présence des maires des communes environnantes et conseillers généraux. La fanfare de Gilhoc assure les sonneries (voir photo au verso). Après les allocutions (depuis plusieurs années, M. Pierre Millet, qui avait vécu comme acteur ces événements, prend la parole au nom des anciens résistants) sont joués traditionnellement Le chant des Partisans, L’Hymne Canadien, l’Hymne national anglais, La Marseillaise


This cenotaph was created out of an initiative supported by three local comittees of A.N.A.C.R.: Lamastre, Saint-Péray and Tournon which have since disbanded. Local former Resistance fighters Siméon Bouvier and André Valla, with the help of Mr. Gamon, the mayor of the town of Gilhoc, were the main forces behind the monument that commemorates the efforts of seven Allied pilots that died when their plane crashed during a clandestine air drop mission on the night of July 27th, 1944. The monument was inaugurated on July 29th, 1969 in a ceremony of impressive attendance taking place next to the Lamastre Cemetary where the seven pilots (Five Englishmen and two Canadians) were buried in June 1944. Since then, a ceremony is held every year on the Sunday falling closest to the 27th of June.

The municipality of Gilhoc has assumed the authority in carrying out the annual ceremony upon the dwindling number of surviving Resistance members. Each year the ceremony is attended by the mayors and councilmen of surrounding municipalities, where speeches are made by Pierre Millet, a witness of the Resistance in Gilhoc, and the playing of the National Anthems of Canada, the United Kingdom and France as well as the song Le Chant des Partisans by the band of Gilhoc.


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski

Contexte historique

Un souci majeur pour les organisateurs des formations armées de la Résistance était à l’évidence la recherche d’un approvisionnement en armes et explosifs. C’est dire avec quel intérêt furent accueillis en Ardèche, en avril 1944, deux officiers parachutés, relevant du service "Special Force Unit 4", chargé des parachutages en provenance d’Algérie. Il s’agissait du capitaine Pierre Casanova et du lieutenant Henri Rozan. Guidés par les responsables locaux des mouvements de Résistance connaissant bien leur territoire, les deux officiers homologuèrent rapidement une douzaine de terrains dans le nord du département, en leur attribuant des noms de code. Les parachutages éventuels devaient être annoncés par des messages de Radio-Londres. "Gilles a la gale" : ainsi fut capté le message annonçant pour la nuit du 27 juin un parachutage sur le terrain "Camion" situé au col de Sivas, près de Gilhoc et d’Alboussières. Il s’agissait hélas d’un terrain exigu et pentu dans un relief tourmenté. Par malheur, le 27 juin, la météo annoncée était mauvaise. Malgré cela, lourdement chargé, le bombardier Halifax chargé de l’opération avait décollé à la nuit tombante de la base aérienne de Boufarik avec sept officiers ou sous-officiers à bord. Les résistants locaux conduits par le buraliste Siméon Bouvier et la sage-femme Eugénie Brunel prête main-forte à l’équipe SFU4 pour baliser les contours du terrain. Un détachement de la 7101e compagnie FTP, qui occupe Lamastre depuis le 6 juin, assure la protection et est chargé du ramassage des containers. Malgré les nuages qui obscurcissent le ciel et le vent du Sud qui souffle en tempête, le bombardier parvient à repérer le terrain. Après un survol de reconnaissance, les aviateurs de la RAF, réputés pour leur héroïsme, effectuent un vol presque au ras du sol, face au vent, pour éviter la dispersion des containers parachutés. Allégé par un premier largage, l’avion est déséquilibré. Pris dans une bourrasque, il heurte les arbres à l’horizon et s’écrase au sol au fond d’un ru où il explose et s’enflamme. Après de difficiles recherches nocturnes, trois corps sont retrouvés, éjectés dans un pré. Les quatre autres aviateurs sont carbonisés sous la carcasse de l’avion. Les corps des victimes sont transportés à Lamastre où ils seront inhumés dans le cimetière communal avec les honneurs militaires (marche funèbre, cérémonie religieuse). Malgré la présence proche dans la vallée du Rhône des troupes allemandes, toute la population des environs est présente pour exprimer sa reconnaissance et son admiration à tous les aviateurs alliés qui, à chaque mission, risquaient leur vie pour parachuter les armes de la Liberté. Le nom des héros ainsi honorés figure toujours dans le hall de l’Hôtel de Ville de Lamastre. Cinq Britanniques : Godsell P. E., Anstreel J., Robinson D. K., Coles L.H.W., Mercier J. Deux Canadiens : Jamieson W., Hack F.N. (voir l'album).


A major worry for the armed forces of the Resistance within France was the acquisition of arms and explosives, especially for the units operating within Ardèche. It was with great interest that the Resistance of Ardèche received two parachutists taken from the Special Forces Unit 4 that were in charge of service air drops from Algeria. The two men, Captain Pierre Casanova and Lieutenant Henry Rozan were guided by the local Resistance units and debriefed on the areas in the north of the region that were suitable to receive airdrops as well as their corresponding code names. The parachutists were ventually called by Radio London under the code “Gilles a la gale” announcing an airdrop for the night of June 27th over the location, “Camion”, situated near the Sivas Pass and the towns of Gilhoc and Alboussières. The terrain near “Camion” was dangerous; with rocky cliffs and a rugged and cramped landscape, making it dangerous for low flying planes. To add to the danger the forecast predicted for that night was not good, with heavy cloud cover that would surely make the mission even more difficult. Despite the many difficulties the bomber plane Halifax and its seven man crew, took off upon nightfall, heavily loaded with supplies, from the Boufarik airbase, in Algeria. The local Resistance forces under the direction of Siméon Bouvier, a clerk, and Eugénie Brunel, a midwife were waiting at the ready for the team of SFU4 and demarcate the landing terrain. A detachment of the 7101st company of the F.T.P. who had been stationed in the town of Lamastre since June 6th assumed the task of collecting and loading the goods from the airdrop. Despite the inclimate weather the Halifax was to find the landing space at “Camion”. Following a reconnaissance flyover, the Pilots of the Royal Air Force, known for their heroism, performed an airdrop flying at a very low altitude to ensure that the supplies would land appropriately. Due to the change in weight the plane became unbalanced from. Caught in a storm, the plane hit a line of trees and crashed to the ground in flames. After a night search by the Resistance, three bodies were recovered in a nearby meadow, the other four bodies being found inside the charred wreckage of the plane. The bodies of the pilots were transported to the town of Lamastre where they were buried in the local cemetery with full military honors (funeral procession and religious ceremony). Despite being in close proximity to German forces in the Rhône Valley, the surrounding populations were present to pay respects to the pilots who had risked their lives to help liberate France. The names of the pilots of the Halifax are inscribed in the town hall of Lamastre and are as follows: P.E. Godsell (English), J. Anstreel (English), D.K. Robinson (English), L.H.W. Coles (English), J. Mercier (English), W. Jameison (Canadian), F.N. Hack (Canadian).


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski