Rapport de police sur l’attentat aux Rotondes SNCF d’Avignon

Légende :

Rapport daté du 20 février 1944

Police Report on the Attack on the SNCF Rotondes of Avignon dated February 20th, 1944

Genre : Image

Type : Rapport de police

Source : © Archives départementales du Vaucluse Droits réservés

Date document : 20 février 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Vaucluse - Avignon

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Analyse média

Il s'agit de la première page d'un rapport du commissaire de police, chef de la section judiciaire, au cabinet du préfet du Vaucluse. Il l'écrit quelques heures après les événements.
L'objet de ce document est "l'acte de sabotage au dépôt des machines SNCF. Route de Marseille à AVIGNON."

On peut y lire :
"(...) Dans le courant de la nuit du 19 au 20 février [1944], des engins explosifs placés sur diverses locomotives en station au dépôt des Rotondes, route de Marseille à Avignon, ont explosé à intervalles différentes, entre 18 heures 45 et 4 heures du matin. 
La plupart de ces engins avaient été placés entre les cylindres des locomotives, d'autres dans le foyer.
Toutes les machines sur lesquelles se sont produites des explosions ont éte mises hors service pour un temps plus ou moins long (de deux à six semaines environ).
Un engin a également explosé dans le tour à roues du dépôt, endommageant sérieusement le moteur et le banc du tour ; des dégâts importants ont été causés au bâtiment abritant cette machine notamment à la toiture.
A 4 heures, ce matin, le 26ème engin a explosé dans les mains du nommé WOLF Maurice, ouvrier à la SNCF, faisant fonction d'interprète, né le 4.10.1921 à Sarreguemines (Moselle) demeurant à CHATEAURENARD (Bouches-du-Rhône) au moment ou celui-ci s'apprêtait à l'enlever de la locomotive n°231-g-277 sur laquelle il avait été placé.
WOLF Maurice a été tué presque sur le coup, ainsi que le nommé BRES Albert, né le 13.9.1908 à Corbès (Gard) ouvrier à la SNCF, demeurant à Avignon, qui se trouvait à côté de lui. Deux cheminots allemands ont été également blessés sur diverse parties du corps ; ils ont été transportés à l'hôpital militaire allemand, tandis que les corps de WOLF et BRES étaient déposés à l'infirmerie du dépôt.
Au total, 17 locomotives de rapides et 3 de trains de marchandises ont été sérieusement endommagées. Le montant exact des dégâts ne pourra être connu qu'après une visite complète par les techniciens de la SNCF. Cette visite est en cours à l'heure actuelle (...)".

En album, le plan des sabotages et une photographie d’une locomotive sabotée.

This document constitutes the first page of the report made by the police chief, also the judicial chief for the cabinet of the prefect of Vaucluse. It was written a few hours after the event. The subject of this document is “…the act of sabotage of the mechanical warehouse of SNCF. Line from Marseille to AVIGNON”.

Written is the following:

(...) During the course of the night of February 19th to 20th [1944], explosive devices planted on several trains stationed at the warehouse of Rotondes, line from Marseille to Avignon, exploded at different intervals, from 6:45 p.m. until 4:00 in the morning. The majority of these devices were planted in the cylinders of the locomotives, others in the fireboxes.

Each of the machines in which explosions occurred was inoperable for different periods of time (anywhere from two to six weeks). Another device exploded in a specific area of the warehouse, causing additional damage. Extensive damage was caused to the building housing this machine, including the roof. At 4:00 that morning, the 26th device exploded in the hands of Maurice Wolf, and employee of SNCF, born 10/4/1921 in Sarreguemines (Moselle). He resided in CHATEAURENARD (Bouches-du-Rhône) at the time of his death when removing the explosive device from the locomotive n°231-g-277.

Maurice Wolf died almost immediately, as did Albert Bres, employee of SNCF, born 9/13/1908 in Corbès (Gard), and residing in Avignon. Albert Bres was standing next to Maurice Wolf at the time of the explosion. Two German railway workers were also injured on various parts of their bodies. They were transported to the German military hospital, whereas the bodies of Wolf and Bres were left in the warehouse infirmary.

In total, 17 steam trains and 3 freight trains were seriously damaged. The extent of the damage cannot be fully ascertained until after a thorough review by SNCF technicians. This review is still going on (…)”.

In the album is included the plans for the sabotage and a photograph of one of the damaged trains.


Equipe PACA

Traduction : Sawnie Smith