Louis Bouchier, dit "Loulou", à la tête d'un groupe franc de Romans

Légende :

Louis Bouchier, dit Loulou, à la tête d'un groupe franc de Romans, succède à Jean Prévost, alias Capitaine Goderville après sa mort, et participe à la libération de Romans-sur-Isère du 22 au 27 août 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Archives ANPCVV

Source : © Association nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Eté 1945

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère

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Analyse média

Cette photographie a probablement été prise à Vassieux-en-Vercors à l'été 1945 (le 21 juillet ou le 5 août), lors du premier anniversaire des combats de Vassieux-en-Vercors. 
Louis Bouchier porte ici ses galons de lieutenant, et le bonnet de police du 11e régiment de Cuirassiers.


Philippe Huet et Maurice Bleicher.

Contexte historique

Louis Bouchier (Loulou) est né le 12 février 1921 à Saint-Martin-en-Vercors (Drôme).

Engagé volontaire, il sert à Porté-Puymorens, puis à Cambrai. 

Début 1943, il entra « au service du Vercors », devenant, dès mars-avril de cette année, chef du groupe franc de Romans. Il dirigea de nombreuses opérations de sabotage dans les usines travaillant pour l’Allemagne comme sur les voies de communication. Celle qui aurait pu avoir de grandes conséquences stratégiques - à savoir, l’enlèvement des plans de fabrication d’une usine de Porte-lès-Valence usinant des pièces détachées pour les V1 et les V2 - échoua du fait de l’aviation alliée qui ne réussit pas, malgré trois tentatives, à ouvrir des brèches dans le mur d’enceinte par lesquelles devait s’introduire le groupe franc.

Après le bouclage du Vercors, nommé sous-lieutenant au 11e régiment de cuirassiers, L. Bouchier se distingua dans la Compagnie Goderville aux combats de Saint-Nizier, à Corrençon du 21 au 23 juillet. Il prit alors le commandement des éléments dispersés de la compagnie du capitaine Goderville (Jean Prévost), tué à l’ennemi le 1er août 1944, et participe à la libération de Romans du 22 au 27 août 1944. Par la suite, après la mort de son chef Jean Prévost, il regroupa les éléments de la compagnie pour les lancer à la seconde attaque de Romans les 22, 27 et 28 août 1944.

Comme l’écrivit Eugène Chavant, dans un saisissant raccourci stylistique, « À compter du 1er septembre, j’ai perdu de vue le lieutenant Bouchier, lancé à la poursuite de l’ennemi », dans l’Est de la France et en Allemagne. Demeuré dans l’armée, il finit sa carrière comme colonel, après trente-quatre années de services actifs, dont quinze de campagne.

Carrière après-guerre :
Poursuit sa carrière militaire à Orange au 11e régiment de cuirassiers, puis comme instructeur à Saint-Cyr pendant cinq ans ; puis à Constance comme chef d’état-major de la 13e brigade blindée. 

Il participe à la guerre d’Algérie (deux séjours à Cavallo puis Médéa). En 1971, il prend sa retraite avec le grade de colonel.

Il devient président de l’ANPCVV jusqu’à sa mort, le 15 décembre 1990.


Distinctions :

Commandeur de la Légion d’honneur ; Croix de guerre 1939-1945 (quatre citations dont deux à l’ordre de l’armée) ; Croix de la valeur militaire ; Médaille de la Résistance.


Auteur : Philippe Huet, in Actes du colloque Les militaires dans la Résistance Ain-Dauphiné-Savoie 1940-1944, Avon-Les-Roches, Editions Anovi, 2010.

Sources : 

Archives de l’ANPCVV - Grenoble.

Archives Famille Boucher.

Jean-William Dereymez, « Sept décennies au service de la mémoire et de la solidarité. L'association nationale des Pionniers et Combattants volontaires du Vercors », in bulletin Le Pionnier du Vercors, novembre 2014.

Article de Gilles Vergnon, « Les Pionniers du Vercors : une association de gardiens de la mémoire », publié dans l’ouvrage dirigé par Bruno Benoît et Marc Frangi, Guerres et associations, Lyon, PUL, 2003, 132 p., pp. 63-73.