Sylvette Leleu

Légende :

Sylvette Leleu, garagiste, organise l'évasion de prisonniers du camp de Béthune, vers la Grande-Bretagne ou la zone libre française.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Service historique de la Défense Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1940

Lieu : France - Hauts-de-France (Nord - Pas-de-Calais) - Pas-de-Calais - Béthune

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Sylvette Leleu est née Roussel à Bruay en Artois en 1908. Avant la Seconde guerre mondiale, elle est l'épouse d'un officier d'aviation, garagiste à Béthune. Son époux, Gilbert, meurt dès le 9 septembre 1939, en mission de reconnaissance au-dessus de l'Allemagne. Cette mort prématurée va être déterminante pour l'engagement de Sylvette dans la résistance.

Elle fait partie des tout premiers résistants régionaux, béthunois, qui ont répondu à "l'appel du 18 juin". Par des contacts clandestins, en particulier Boris Vildé, elle rejoint le groupe du Musée de l'Homme dont elle permet le fonctionnement dans le Béthunois en organisant tout un noyau de personnalités diverses parmi lesquelles on trouve Jules Andrieux, directeur d'école, ancien combattant de la guerre 14-18, soeur Marie-Laurence infirmière à l'hôpital St Jean à Béthune, M. Tardiveau, René Sénéchal. L'activité essentielle sur Béthune est de constituer une filière d'évasion en direction de l'Angleterre ou de la Zone dite "libre" en France, pour de nombreux soldats britanniques et de jeunes Français échappés du camp de prisonniers, qui se trouve dans cette localité. Ensemble ou séparément Sylvette Leleu et Jules Andrieux collectent des renseignements sur les installations allemandes.

Sylvette Leleu est une des rares femmes à cette époque à conduire une voiture. Avec un laissez-passer (soi-disant pour aller chercher des pièces détachées pour le garage), elle va régulièrement à Paris. Elle a probablement fait circuler sur Béthune des exemplaires du journal du Musée de l'Homme, Résistance. Des contacts ont été noués avec un groupe de cheminots qui donne des informations sur les déplacements de troupes. Mais suite à des imprudences et des dénonciations, le réseau est démantelé sur Paris et Sylvette Leleu est arrêtée en avril 1941 ainsi que ses compagnons de lutte de Béthune. Jules Andrieux et René Sénéchal sont fusillés au Mont Valérien. Sylvette est déportée à Ravensbrück.

Rescapée, elle rentre en avril 1945. Elle s'investit dans le travail municipal et dirige le Bureau d'Aide Sociale. Elle est décédée le 3 octobre 1989. Elle a reçu, en raison de son action exceptionnelle, le titre de commandeur de la Légion d'honneur.


Source : Bottineau Martine et Laby Jacqueline, Le Béthunois 1940-1944, Une résistance au quotidien, tapuscrit de 122 pages