Mer Méditerranée, convoi maritime allié à l’approche des côtes françaises du Sud, 11-13 août 1944

Légende :

Convoi maritime transportant des troupes alliées à l'approche des côtes françaises de Provence ; les navires rallient les zones de débarquement prévues sur le littoral entre Cannes et Toulon. Le cliché provient du contre-amiral Lemonnier, alors chef d'état-major général de la marine, commandant des forces maritimes et aéronavales françaises et participant au débarquement de Provence.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Photographe : Auclaire

Source : © ECPAD TERRE 317-7571 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 11-13 août 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur

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Contexte historique

Le Débarquement en Méditerranée - opération Dragoon - a lieu sur les plages du Var entre les îles d'Hyères et l'Estérel, le 15 août 1944 à partir de 8 heures du matin. L'opération est presque essentiellement américaine, relevant de la 7e Armée du général Patch, lui-même supervisé par le général Maitland Wilson, commandant suprême du théâtre méditerranéen. Elle a été précédée par des opérations commandos, conduites par des groupes français, dans la nuit aux deux bouts de la zone (la pointe de l'Esquillon à l'Est et le Cap Nègre à l'Ouest). Après le bombardement de la côte commencé une heure auparavant (16 000 obus et 800 tommes de bombes), les hommes de trois divisions américaines - la 3e, la 45e et la 36e - ont débarqué respectivement à Cavalaire et Ramatuelle (Pampelonne), Sainte-Maxime (La Nartelle) et Saint-Raphaël (le Dramont, après avoir essuyé un échec à Fréjus-Plage). L'opération est un succès complet, la résistance rencontrée et les pertes sont sans commune mesure avec ce que les troupes ont connu le 6 juin précédent en Normandie. Le principal des pertes vient des troupes aéroportées, parachutées ou déposées par des planeurs (plus de 400), que l'on voit écrasés un peu plus loin. Ces troupes (1st Airborne Task Force), commandées par le général Frederick, ont été larguées au petit matin de l'autre côté des Maures, non loin de la RN7, dans le secteur du Muy. Dès le soir du 15, la jonction a été faite avec les troupes débarquées.

C'est le lendemain, 16 août, au soir, que les hommes du général de Lattre de Tassigny, chef de l'Armée B, ont commencé à débarquer à Cavalaire (plage de Pardigon) ou au fond du golfe de Saint-Tropez, à La Foux (Cogolin), alors que les Américains avancent vers le Gapeau (où les français doivent les relayer pour entreprendre la bataille de Toulon) ou en direction de Brignoles et Draguignan, la préfecture. Les divisions de de Lattre ont des origines diverses. La 1e DFL (Division française libre) est l'unité gaulliste par excellence puisque composée d'hommes qui se sont engagés souvent très tôt dans la France libre (légionnaires, bataillon du Pacifique, etc.), c'est pourquoi c'est à eux qu'est revenu l'honneur de poser le pied les premiers sur le sol de France. Les autres divisions - 3e DIA (Division d'infanterie algérienne) et 9e DIC (Division d'infanterie coloniale) - viennent de l'armée coloniale, l'Armée d'Afrique, fidèle à Vichy jusqu'en novembre 1942 et ralliée ensuite au général Giraud. Elles sont composées en grande partie de Nord-Africains, tirailleurs algériens ou goumiers marocains, mais aussi d'Africains (tirailleurs sénégalais). De Lattre a installé son PC à Cogolin, tandis que Patch se trouve à Saint-Tropez. 


Auteur : Jean-Marie Guillon
Bibliographie : 
Antoine Champeaux et Paul Gaujac dir., Le débarquement de Provence, Paris, Lavauzelle, 2008. 
Arthur Layton Funk, Les Alliés et la Résistance, un combat côte à côte pour libérer le Sud-Est de la France, Aix-en-Provence, Édisud, 2001. 
Paul Gaujac, La guerre en Provence 1944-1945, une bataille méconnue, Lyon, PUL, 1998. 
Jean de Lattre de Tassigny, Histoire de la Première Armée française, Paris, Plon, 1950.