Le général Schuberth, prisonnier, traverse le village de Riez, 19 août 1944

Légende :

À Riez, le 19 août 1944, le général Schuberth, commandant la place forte de Digne, capturé par les FTP et les Américains, est emmené vers les plages du débarquement de Provence

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : US Army

Source : © Department of the Army, Audio Visual Agency, Washington DC. Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : 19 août 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Alpes-de-Haute-Provence - Riez

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Prisonnier des Américains et accompagné de son « aide de camp », le général Schuberth est emmené vers les plages du débarquement pour être interrogé et transféré dans un camp de prisonniers aux Etats-Unis. Lors de la traversée du village de Riez, il est invectivé par des villageois ; le soldat américain à l’arrière de la jeep semble leur demander de s’éloigner.


Pierre Ciantar

Contexte historique

Le 19 août vers 10 h 30, la compagnie B de la Task force Butler arrive à Digne. La résistance allemande empêche leur progression plus en avant dans la ville. Léopold Comte, FTP de la 3e compagnie, arrive au même moment en moto de Châteauredon.

Voici son témoignage sur la capture du général Schuberth, cité par Guy Reymond dans son ouvrage sur la libération de Digne :

« Cela m’a permis de rejoindre la colonne américaine à l’entrée de Digne, au moment où les Allemands faisaient sauter les arbres. Nous avons stoppé et avec 2 ou 3 jeeps, nous nous sommes frayés un passage jusque devant l’Ermitage (Hôtel Ermitage, siège du QG Allemand). Avec RABANIN qui m’avait rejoint, notre mitraillette Sten à la main, nous sommes passés en courant sous le porche, on a traversé la cour et on est entré dans l’hôtel par la porte principale. On a pris un peu de risques, mais les Américains braquaient toutes les fenêtres. Arrivés au premier étage, nous avons ouvert plusieurs chambres et sommes tombés sur celle du général. Schuberth tremblait, mais lorsqu’il a vu qu’il y avait deux soldats américains derrière nous, son visage est devenu un peu plus tranquille. Et c’est au bout d’un moment qu’il m’a demandé en français s’il pouvait se mettre en grande tenue. J’ai respecté son vœu. Nous étions des soldats sans uniforme, mais il fallait quand même respecter les lois de la guerre. Il est sorti en grand uniforme : casquette, veste, pantalon à bande rouge. Il avait sous le bras une serviette en cuir, je crois. Arrivé à l’extérieur de l’hôtel, un officier américain m’a dit : « Pardon, monsieur, il est à nous ; Il n’est pas à vous. » Ils l’ont fait monter dans une jeep, puis ils sont partis. Il était alors onze heures. »


Auteur : Pierre Ciantar

Sources :

Guy S. Reymond, Ça sentait la liberté et l’espérance… Histoire de la libération de Digne, 14-20 Août 1944, Ed. Les Petites Affiches, 1er trimestre 1993.