"Le Comité des Œuvres Sociales des Organisations de Résistance (COSOR)"

EVENTUELLEMENT

 

Dès les premières arrestations qui ont touché certains de leurs membres, tous les mouvements de résistance ont eu à coeur d'aider les camarades emprisonnés ainsi que leurs familles, par des gestes de solidarité plus ou moins individuels. Sur la suggestion de Berty Albrecht, Combat crée à cet effet un service social géré par des assistantes sociales improvisées (sous la responsabilité d'Yvette Baumann) qui devient, en janvier 1943, celui des Mouvements Unis de la Résistance (MUR). Désireuse de centraliser les organes de résistance, la Délégation générale du Comité français de la Libération nationale, sur la recommandation pressante de Jacques Bingen, prie le père Pierre Chaillet d'assumer la délicate mission de rapprocher les divers services d'entraide existants et de créer un organisme national capable de secourir toutes les victimes de la lutte clandestine. Le jésuite accepte. Secondé par Marcelle Bidault, de Combat, et Marie-Hélène Lefaucheux, de l'Organisation Civile et Militaire (OCM), le père Chaillet établit des contacts avec le Front National et les autres mouvements de zone Nord et aboutit à l'unification requise.

En février 1944, Alexandre Parodi, délégué du général de Gaulle, crée officiellement (mais dans la clandestinité) le Comité des oeuvres sociales des organisations de Résistance (COSOR). Le père Chaillet va en gérer les activités et distribuer les fonds. Ceux-ci proviennent de diverses sources, notamment du placement clandestin de bons d'Alger. Le 16 janvier 1945, Pierre Chaillet déclare l'association à la préfecture de police (Journal officiel du 11 février 1945). Elle s'étendra à la France entière, avec mission du gouvernement de "secourir sans distinction de race, d'opinion ou de confession, toutes les détressses nées de l'oppression nazie". Pendant des années, bien que la subvention gouvernementale soit supprimée le 1er juin 1947, le COSOR poursuit son aide aux familles de fusillés et déportés et gère notamment des maisons d'enfants pour les orphelins avec l'apport financier de personnes physiques et morales. Jusqu'à sa mort, en 1972, le jésuite dirige cette oeuvre de solidarité. 

 

Agnès Bidault, assistante sociale à la Préfecture de Bouches-du-Rhône, sœur de Georges Bidault, venue du service social des MUR, dirige le réseau d'assistantes sociales du COSOR.

En 1944, 11 000 colis auraient été envoyés à la seule prison de Fresnes, sous l'étiquette de "l'Oeuvre Sainte-Foy". Des colis sont envoyés dans les camps de concentration connus à l'époque, soous le pseudonyme de "L'Entraide Saint-Nicolas". Enfin, le COSOR créé dans les grandes villes des centres de ravitaillement clandestins (place Dauphine, au 60, rue des Saints-Pères ou encore au 310, rue de Vaugirard à Paris).

Le COSOR, qui entretenait des contacts permanents avec les atures organismes clandestins et les mouvements, a apporté aussi bien de l'aide matérielle que de l'aide morale. Il est considéré comme yant joué le rôle de Service social officiel de la Résistance.

Son financement, initiallement confié à la Délégation générale, passe sous la coupe du COFI. En janvier 1944, le COSOR percevra 3 millions de francs, puis 6 millions le mois suivant, et 14 millions en mars et avril 1944.

Après-guerre, le COSOR a pris le statut d'association, reconnue d'utilisé publique par décret du 1er août 1951. C'est l'unique institution résistante qui a survécu à l'après-guerre.

Source(s) :

Renée Bédarida, in Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Robert Laffont, 2006.

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