Francis Cammaerts, Roger

Légende :

Francis Cammaerts, Roger - chargé des différentes missions alliées du Sud-Est et de la liaison entre le colonel H. Zeller et l’état-major allié - assiste aux funérailles du sergent britannique Denis Gardner à Beaurepaire (Isère) en septembre 1944

 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance et de la Déportation en Isère Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Septembre 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Beaurepaire

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Analyse média

C’est en septembre 1944, dans le cimetière de Beaurepaire que Francis Cammaerts, Roger, (marqué d’une croix sur la photographie), assiste aux funérailles de Denis Gardner, sergent radio britannique tué lors du parachutage du 9 juin 1944, sur le terrain « Tanit » de Beaurepaire. Le cortège est constitué de maquisards ayant intégré l’armée française régulière pour combattre sur le front des Alpes. Roger se trouve volontairement en retrait, en uniforme, au milieu d’une population dense et émue. 

Ayant tissé des liens indéfectibles en 1943-1944 à Beaurepaire, c’est une présence au milieu des siens - compagnons de la clandestinité, frères d’armes - que ce document illustre.


Auteur : Julien Guillon

Sources :

Archives municipales de Beaurepaire (Isère), fonds Christian Riera. 

Julien Guillon, Le Secteur VI « Rhône-Isère », essai méthodologique d’une étude des territoires dissidents en Isère : de 1934 à 1944, 2 volumes, mémoire de D.E.A., Université Jean-Monnet de Saint-Etienne, juin 2005, 350 pages.

Contexte historique

(Né le 16 juin 1916 à Londres, décédé le 3 juillet 2000 en France).

Francis Cammaerts, Roger, fut parachuté en France en mars 1943, chargé par la French Section du S.O.E. (Special Operations Executive) d’identifier des terrains de parachutages dans tout le Sud-Est de la France, de Cannes à Lyon en passant par les Alpes et le Vercors.
Par un intermédiaire, il entre en contact avec Georges Berruyer, dit Bébé, alors chef de groupe à Beaurepaire qui accepte d’engager « (…) son groupe dans l’aventure d’un vaste réseau connu désormais sous le nom de ‘Réseau Jockey’ ». Les missions de Roger consistaient à recevoir des parachutages d’armes et d’explosifs pour entraîner les maquis à la guérilla. 

La cellule de Beaurepaire fit homologuer trois terrains par Londres et reçut une quinzaine de livraisons. À la veille de l’insurrection de l’été 1944, la cellule du réseau Jockey prenait une place prépondérante dans l’organisation de la Résistance dans cette région, à mi-chemin du Vercors, de la Drôme de par la réception du commandant Noir, ouvrant la voie sur Lyon. Beaurepaire constituait une plaque tournante de la Résistance régionale, voire nationale, grâce au réseau constitué par Roger.
En juillet 1944, il se trouve dans le Vercors et participe à la réunion au cours de laquelle Huet, Hervieux, a donné l’ordre de dispersion dans le Vercors après le combat de Vassieux-en-Vercors.

Son nom figure sur le mémorial d’Espenel (Drôme).
En 2016, la municipalité de Beaurepaire continuait à entretenir la mémoire du jeune opérateur radio en venant s’incliner devant sa tombe en présence de madame Gardner, sœur de Denis Gardner, accompagnée de son fils et de sa petite-fille. Madame Gardner avait neuf ans lorsque sa famille reçut un télégramme annonçant le décès de son frère.

 

Pour en savoir plus :

Chronologie des structures des services secrets (G. Giraud)

Les services secrets et les liaisons radio dans le Vercors (G. Giraud)

Les liaisons extérieures et intérieures (J-W. Dereymez et P. Huet)


Auteur : Julien Guillon

Sources :

Jean-Michel Charamel, Beaurepaire, les années terribles, 1939-1945, ville de Beaurepaire, Beaurepaire, 1983, 119 pages.

Marcel Ruby, La guerre secrète : les réseaux Buckmaster, Paris, France-Empire, 1985, 275 pages.

Julien Guillon, Le Secteur VI « Rhône-Isère », essai méthodologique d’une étude des territoires dissidents en Isère : de 1934 à 1944, 2 volumes, mémoire de D.E.A., Université Jean-Monnet de Saint-Etienne, juin 2005, 350 pages.