Les équipes Jedburgh

Légende :

Entraînement des équipes Jedburgh à la course d'obstacles en hauteur, au centre de formation des Jedburgh à Milton Hall, Angleterre, probablement en 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : US Office of Strategic Services

Source : © Wikipedia Libre de droits

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc. Voir aussi l'album photo lié.

Date document : 1944

Lieu : Angleterre

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Analyse média

Jedburgh fait référence à une localité écossaise réputée pour avoir entrepris des actions de guerilla contre les envahisseurs anglais au XIIe siècle.
Cependant, l’origine du mot est controversée. Il pourrait également s’agir d’un village sud-africain dont les Britanniques se sont emparés par infiltration durant la guerre des Boers.

La séance d'entraînement à la course d'obstacles en hauteur, qui comprend notamment saut à la corde, flexions horizontales et latérales, doit permettre aux hommes d'accroître leur agilité et souplesse et de développer le travail de coordination, le tout à un rythme soutenu. Chaque exercice est chronométré par l'instructeur.

Les équipes Jedburgh, en outre, étaient en contact radio direct et suivi avec Londres ou Alger.


Guy Giraud et Paulina Brault

Contexte historique

Le concept de Jedburgh est né le 7 juillet 1943 au sein du Special Operations Executive (SOE) créé par W. Churchill pour « embraser l’Europe ». L’Office of Strategic Services (OSS) américain se joint au projet. Les équipes Jedburgh parachutées en France sont généralement constituées d’un opérateur-radio et de deux officiers, dont l’un est obligatoirement français.

Les volontaires, également appelés « Juds », sont regroupés à Milton Hall (Angleterre). Dans le plus grand secret, ils sont entraînés au tir, aux techniques de sabotage, au codage de messages, au codage en morse et au parachutisme. 

À la différence des parachutistes, dont l'approche est à vocation offensive, orientée vers l'action brève et violente, et se fait par sections de 10, 20 ou 30 hommes, les Jedburgh, eux, doivent agir sur un plus large spectre et un plus long terme : s'intégrer aux maquis locaux, former des combattants et les mener au combat, opérer des actes de sabotage, collecter du renseignement, organiser et réceptionner des parachutages d'armements, de munitions ou de personnels, etc.

Une équipe Jedburgh est constituée de trois officiers dont l'un est un opérateur-radio maîtrisant l'emploi du poste "Jed-Set". Entre juin et septembre 1944, les équipes Jedburgh sont parachutées derrière les lignes ennemies, pour renforcer les liaisons avec la Résistance.

Prévu pour entrer en vigueur après le débarquement de Normandie, le projet "Jedburgh" a pour but d'établir une liaison entre les résistants, le haut-commandement interralié (SHAEF, Supreme Headquarters Allied Expeditionnary Forces) et les armées régulières.

Le programme implique quelque 300 officiers, recrutés à partir d'octobre 1943 par le quartier général des forces spéciales (SHFQ - SHAEF), conformément à des plans initiés en 1942 par le SOE (Special Operations Executive). 

Les officiers français proviennent, pour une bonne part, des unités françaises cantonnées en Afrique du Nord. Ces unités sont envoyées d'Alger et de Londres, sous le commandement du général Koenig (Etat-major des Forces françaises de l'Intérieur).

 

Pour en savoir plus :

Les services secrets et les liaisons radio dans le Vercors
(G. Giraud)


Auteurs : Guy Giraud et Paulina Brault

Sources : 

Bruno Fuligni (dir.), Dans les archives inédites des services secrets, Paris, éd. L'Iconoclaste, 2010, pp. 225-226.

Will Irwin, Les Jedburghs, L'histoire secrète des Forces spéciales alliées en 1944, Paris, Perrin, 2008.  

Arthur L. Funk,  article "Jedburgh (missions)" in Dictionnaire historique de la Résistance, Paris, Robert Laffont, 2006, pp. 251-252.