Irène Mendelson

Légende :

Juive d’origine polonaise, Irène Mendelson milite à Montpellier dans la section juive de la MOI et est chargée de s’occuper des jeunes à Grenoble en mettant sur pied une organisation.

Genre : Image

Type : photographie d’identité

Source : © Université de Montpellier, archives de l'UFR de Médecine. Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1939

Lieu : France - Occitanie (Languedoc-Roussillon) - Hérault - Montpellier

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Contexte historique

Irène Mendelson est née le 8 août 1920 à Varsovie (Pologne). Ses parents commerçants se sont installés à Bruxelles en 1926 puis à Paris en 1930. Elle fait ses études primaires et secondaire en France, obtient le baccalauréat en 1938 puis s’inscrit à la faculté de médecine de Paris en octobre 1939. Lors de l’exode en juin 1940, la voiture familiale est prise dans un bombardement à Étampes (Essonne) et sa mère est blessée. Ils poursuivent malgré tout leur route par toutes sortes de moyens pour tâcher de rejoindre un oncle paternel dans la région de Toulouse. Ils arrivent à Cazères-sur-Garonne. Irène Mendelson se lie d’amitié avec Jean et Camille Halpern, des intellectuels polonais arrivés en France quelques mois plus tôt et réfugiés également dans le Tarn. Irène Mendelson s’intéresse à la politique et lit la presse sans militer dans une organisation.

Installée à Montpellier à l’automne 1940, elle s’inscrit à la faculté de médecine pour y poursuivre ses études mais en vertu des lois antisémites de Vichy et de l’instauration du numerus clausus, elle ne pourra plus fréquenter les travaux pratiques, ni passer les examens à partir de décembre 1941. Elle rencontre à Montpellier de nombreux réfugiés étrangers et notamment des juifs polonais communistes ou sympathisants qui forment peu à peu un groupe. Des discussions s’organisent et des contacts se nouent avec des anciens des Brigades internationales. Les membres de ce groupe vont progressivement se rapprocher du parti communiste et la plupart de ses membres, dont Irène Mendelson, Léon Gaist, Jean et Camille Halpern, Wiktor Bardach, et Judith Haithin, deviennent militants de la sous-section juive de la MOI. Le groupe se forme à la politique, et entreprend des actions de solidarité en fabriquant de faux papiers pour les réfugiés et en menant des actions de propagande contre l’Allemagne et contre Vichy.

Alors que l’armée allemande envahit la zone Sud le 11 novembre 1942 après le débarquement allié en Afrique du Nord, de nombreux juifs polonais, dont les membres de ce groupe, se rendent dans la ville de Grenoble considérée comme plus sûre car sous occupation italienne. Au sein du Front patriotique de la jeunesse, Irène Mendelson s’occupe de former des groupes de jeunes qui constitueront plus tard l’Union de la jeunesse juive (UJJ). Entre 1943 et 1944 à Grenoble, elle est agent de liaison du bataillon Liberté des FTP-MOI et fait du renseignements sous le pseudonyme d'Irène Gauthier. Elle prend également part à des actions de son groupe, comme des sabotages ferroviaires sur la ligne Culoz-Bellegarde le 21 mai 1944 ou la destruction de l’aiguillage sur le cour Berriat et de l’Aigle dans le centre-ville de Grenoble. Irène Mendelson poursuit, avec l’aide notamment de Jules Borker, son travail d’organisation des jeunes juifs à Grenoble dont elle a la responsabilité jusqu’au début de 1944. Des problèmes de santé l’obligent à interrompre cette activité pendant plusieurs mois. Lorsqu’elle revient, elle participe au travail femme de l'Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) où elle s’occupe de la formation politique. Elle y seconde Charles Wolmark qui a pris la responsabilité de l’UJJ en son absence.

À la Libération, elle est démobilisée et reprend ses études. Elle porte le nom d’épouse Podklebnik.
Irène Mendelson est décédée à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) le 6 mai 2015.


Auteur : Hélène Staes

Sources et bibliographie
- Service historique de la Défense, Vincennes, dossier individuel de Irène Mendelson, GR 16 P 410261
- Université de Montpellier, archives de l'UFR de Médecine, fiche de scolarité d'Irène Mendelson.
- Claude Collin, "Montpellier – Grenoble 1942. Éléments pour une histoire des organisations communistes juives en zone Sud" (texte non publié).
- Claude Collin, Jeune Combat. Les jeunes juifs de la MOI dans la Résistance, Grenoble, PUG, 1998.