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2e prix de la catégorie Collège - travail collectif


Auteur: Illona ADANEL, Liv BOURNERIAS, Romane BONNARDEZ, Caroline SOW, Julien BATISSE , élèves de 3e du collège Les Giraudes (l'Argentière-la-Bessé)

1 Choix de la photographie :

Nous avons eu une première réunion début mars pour déterminer le choix de la photographie. Pour ce faire nous avons présenté le catalogue des photos aux divers participants. Nous avons tout d’abord été frappés par le fait que de nombreuses photos évoquaient la libération de Marseille et d’Avignon. Puis nous avons été attirés par une photo montrant Gap, ce qui nous a agréablement surpris. La photo n°1 représentant des femmes nous a plu car elles défilaient presqu’en ligne comme une armée, des résistantes pour lesquelles nous avons beaucoup de respect. Cependant, l’année dernière nous avions choisi de représenter une photo symbolisant le travail des femmes pendant la guerre de 14-18 alors nous avons pris une autre orientation. La photo n°21 nous est apparue comme étant une évidence tant elle montrait la joie de vivre, les retrouvailles des êtres aimés ou simplement le soulagement manifesté après des années d’occupation et la reconnaissance envers les libérateurs. En outre, elle nous parut réalisable localement. Donc, c’est sur cette dernière que fut arrêté notre choix.

2 Les différentes étapes du projet :

Ce qui nous a paru évident en premier fut de trouver un véhicule d’époque pouvant être associé à celui de la photo. Nous étions conscients que ce ne serait pas facile mais sans nous décourager nous avons commencé à nous renseigner auprès de diverses associations historiques ainsi auprès de fondations qui ont pour valeur le devoir de mémoire. C’est ainsi que le Président du Souvenir Français du comité de l’Argentière la Bessée nous communiqua les coordonnées d’une personne propriétaire d’une Jeep Authentique ayant fait le débarquement de Normandie. Enfin, nous avons contacté cette personne en vain car elle avait vendu la Jeep à un monsieur de Briançon. Aussitôt nous avons contacté cette personne qui nous assurait que la Jeep était en sa possession. Nous étions ravis car nous avions notre Jeep. Nous sommes ensuite mis en quête de trouver des vêtements féminins et masculins su style des années 40, grâce à nos familles nous avons pu nous pourvoir en vêtements. Puis il nous paru évident que, Julien, qui jouerait le rôle du libérateur, devait porter un uniforme pour évoquer la résistance et rendre hommage à l’armée française. Enfin, comme nous voulions être crédibles, nous avons recherché des coiffures et des chaussures du même style. Il nous fallait enfin décider d’une date de sortie et attendre les beaux jours car dans les Alpes nous avons eu, cet hiver, très peu de soleil. D’autre part l’hiver, la nuit arrive vite et chez nous le soleil se couche tôt car il n’y a pas d’horizon, nous sommes entouré de montagnes. Il a fallu attendre le changement d’horaire du printemps début avril pour avoir une belle luminosité. Par la suite nous avons contacté Christophe Blanc, le propriétaire de la Jeep pour déterminer une date pour la prise de photo. Nous étions dans l’obligation de compter sur lui car nous avait-il dit, il ne souhaitait pas que quelqu’un d’autre que lui conduise sa Jeep. En effet, cette Jeep américaine est arrivée par bateau en France sur les plages de Normandie pour le débarquement et tout est d’origine. Il nous a également montré la trace d’une balle allemande dans la calandre.

3 Les conditions de réalisation de la photographie :

Tout d’abord, nous nous sommes habillés dans les vestiaires du collège ; nous avons donné rendez-vous à Monsieur Blanc car il était important que la photo soit réalisée en ville. Par ailleurs il nous fallait trouver un mur qui soit ancien toujours dans un esprit d’authenticité. Seulement voila, nous nous sommes rendus sur les lieux à 14H car c’est à ce moment là que l’ensoleillement et la luminosité sont intéressantes à exploiter. D’autre part pour protéger certaines réfections de bâtiment ou de monuments militaires, certaines rues ou voies sont fermées et la circulation était plutôt dense, d’autre part concernant le mur qui nous intéressait la circulation était à sens unique. Il nous fallait trouver l’emplacement idéal pour la Jeep afin que la photo soit reconnaissable. Après avoir effectué ce travail de recherche nous avons pris position autour de la Jeep et nous avons essayé plein de prises de vue pour voir ce qui était le mieux. D’autant plus que Monsieur Blanc travaillant, il nous installait la Jeep et nous ne pouvions plus la déplacer car il nous était interdit de la conduire. Nous avons essayé plusieurs postures et nous avons pris des clichés pendant une heure. Ensuite nous les avons regardés sur l’appareil et nous réajustions nos attitudes, postures, angles de prises de vue. Julien était mal installé dans la Jeep et ne pouvait pas tenir longtemps dans une position. Puis Monsieur Blanc est venu chercher sa voiture, devant notre enthousiasme il nous a fait faire un tour. Nous n’avions pas imaginé que c’était aussi bruyant. Puis après avoir vivement remercié M. Blanc nous sommes retournés au collège afin de décider du cliché que nous allions garder. Nous avons procédé par élimination car nous ne voulions pas être en train de poser, nous tenions à avoir l’air naturel. Il nous restait à retoucher la photo afin d’être sûrs que notre message soit clair.

 

4 La démarche artistique et le message de dégagement de la photo

Nous souhaitions vivement que la photo soit reconnaissable puisque c’était un critère de sélection mais, nous avions envie d’y mettre aussi beaucoup de nous. Nous avons réfléchi pendant un moment à ce que les français ont pensé, ont vécu, ont exprimé lors de la Libération de la France. Nous voulions transmettre notre ressenti à la vue de ce cliché. Pour nous, le message était clair : la joie, l’allégresse d’être libérés du joug allemand, le soulagement d’en être sortis vivant. En effet, ensuite la vie continue… Peut-être est-ce l’occasion d’un nouveau départ sans oublier de tirer la ou les leçons du passé. Saluer le courage, la fraternité, la solidarité de personnes qui heureusement, comme les résistants, et comme Jean Moulin ne baissent jamais la tête…C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de l’introduire à nos côtés. En effet, il éclaire notre chemin. C’est donc un message de paix et de devoir de mémoire envers les futures génération, pour ne plus commettre les mêmes erreurs, qui nous a tous réunis et impliqués autour de cette photo. Enfin, nous tenions à ajouter que nous nous sommes sentis portés par cet émoi lors de la réalisation de ce cliché et nous espérons humblement que cela apparaît.

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